On pouvait lire ces revendications sur les pancartes confectionnées par les enfants des terrains : « j’ai un CDI, 4 enfants scolarisés, mais pas de logement » ; « aidez-nous à nous intégrer » ; « on veut avoir accès au travail », « respect des droits fondamentaux, Halte aux expulsions ». Deux jeunes adolescentes roms, qui avaient peint leur visage aux 3 couleurs de la France arboraient un grand panneau : « on veut continuer l’école ici en France ». Une grande banderole annoncait aussi : « Expulsion J-3 » en réference aux prochaines expulsions programmées pour l’un des terrains de Rezé, et pour celui de Chantenay.

Une délégation de 5 Roms accompagnés du collectif nantais romeurope avec la Ligue des droits de l’Homme, Médecins du Monde, le Gasprom et le Mrap, a été reçue par M. Charles, directeur de cabinet de M. Jean-Marc Ayrault, maire, président de Nantes Métropole, Mme Braun conseillère technique au cabinet du maire et M. Souchal, directeur du CCAS.

Après que les jeunes roms ont expliqué la raison de leur venue en France, leur situation sociale et leur quotidien, le collectif a demandé aux représentants de M. Jean-Marc Ayrault de préciser leur politique en matière d’accueil des Roms sur l’agglomération. Il a été répondu que le dispositif actuellement mis en place répondrait à 2 valeurs : humanité et fermeté…

La création des 3 sites administrés et temporaires, construite avec la Préfecture, le Conseil général et les associations reste un dispositif limité. Et les représentants de la ville de Nantes et Nantes Métropole ont clairement et fermement répondu :  » Nous n’irons pas au-delà « . Une évaluation de ce dispositif sera menée prochainement pour imaginer un deuxième projet dont le contour (lieux, nombre de places, accompagnement..) n’est pas défini.

Quant aux autres terrains dits diffus, la réponse a été sans appel : l’unique solution est le retour au pays d’origine pour ces familles fuyant les discriminations subies chez elles ! Les procédures d’expulsions seront appliquées et renforcées.

La délégation a ensuite questionné sur le processus de décision démocratique au sein de la communauté urbaine, quant à la question des Roms. Nantes-Métropole s’étant dotée de la compétence « Roms », les représentants du Président de Nantes-Métropole ont admis que la question n’a jamais été débattue en conseil communautaire, où siègent les élus représentant les 24 communes. Le sujet a seulement été abordé en 2005, puis entériné en 2007, en bureau de Nantes-Métropole.

Devant ce déficit de débat public et de démocratie, le collectif nantais Romeurope va continuer à interpeller les pouvoirs publics, notamment les élus des 24 communes, les élus parlementaires locaux, le conseil général ainsi que le Préfet.

Le collectif est décidé à poursuivre ses actions, afin d’améliorer l’accès des Roms migrants aux droits fondamentaux – santé, logement, emploi, éducation, liberté de circulation – et lutter contre les discriminations et violations des droits dont ils sont victimes.

Association Roms Nantes Est, Association SAnté Migrants Loire-Atlantique-ASAMLA, Bénévoles du terrain de Cheviré, Cimade, Droit au Logement, espace harmonicité, GASProm-ASTI de Nantes, Ligue des droits de l’Homme, Logis St Jean, Médecins du Monde, Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples, Pastorale des Migrants, Confédération Générale du Travail-UD, Syndicat de la Médecine Générale 44, Union Nationale des Etudiants de France-UNEF, Union Nationale Lycéenne, Union syndicale Solidaires, Les Alternatifs, Les Verts, Nouveau Parti Anticapitaliste, Parti Communiste Français, Union Démocratique Bretonne, …