La massification de l’université ne s’est pas accompagnée de l’augmentation des moyens nécessaires à sa véritable démocratisation. Les gouvernements successifs ont laissé pourrir la situation présentant aujourd’hui l’université comme la seule responsable du chômage massif des jeunes. La réponse du gouvernement a été la privatisation de l’université par la LRU : si les patrons décident des programmes universitaires, ils ne peuvent qu’être adaptés à leur besoin en terme d’emploi.

Le gouvernement nous refait aujourd’hui le coup des caisses vides, alors qu’il débloque des milliards pour sauver un système qui ne profite qu’à quelques-uns, et supprime des postes pour accélérer le processus de privatisation. Afin de refaire de l’université l’instance de reproduction des élites qu’elle était avant 1968, ils mettent désormais en place un système universitaire à deux vitesses : des facs d’élite ou plutôt pour les élites et des collèges universitaires de masse ou plutôt pour la masse.

C’est le sens de l’opération Campus, de la réforme de l’allocation des moyens aux universités comme de la casse du statut des enseignants chercheurs : nul besoin qu’il y ait des chercheurs dans des établissements où il n’y aura plus de recherche. Il en va de même pour le primaire et le secondaire avec la Masterisation de la formation des enseignants : les établissements scolaires seront autonomes, embauchant des contractuels sur la base de diplômes locaux.

En fermant les postes ouverts aux concours et en cassant la valeur de nos diplômes, il ferme des débouchés pour des milliers d’entre nous.
Tout cela est inacceptable !

L’éducation est un droit pour tous et doit relever du service public !

Contre toutes ces attaques, les étudiants de l’UPJV revendiquent :

– La tenue d’Etats Généraux de l’éducation dans son ensemble afin de proposer une véritable réforme rétablissant un service public d’éducation et d’orientation de qualité, qui abrogera les dernières réformes de l’université, dont la LRU (et tous les décrets qui en découlent)
– La mise en place d’un cahier de doléances au sein de chaque université afin de cibler les problèmes les plus importants et l’orientation que devra prendre une réforme globale de l’éducation et plus spécifiquement de l’enseignement supérieur.
– Un véritable plan social à destination de la jeunesse, scolarisée ou pas,
– Un cadrage national des diplômes, seul à même de permettre leur reconnaissance dans les conventions collectives
– Un plan pluriannuel de création de postes dans l’enseignement supérieur

Enfin, en tant qu’étudiants mais surtout citoyens en lutte, nous portons ce mot d’ordre simple et bref :

– SMIC à 1500 euros, augmentation de 300 euros de tous les revenus
– Baisse généralisée du temps de travail à 32 heures semaines
– Allocation d’autonomie pour tous les étudiants,

Nous exprimons notre soutien à toutes les autres luttes en cours contre la politique actuelle : soutien aux EC, lycéens et autres mouvements en lutte contre la casse de l’éducation ; soutien aux sans papiers, aux grévistes de la Guadeloupe, et enfin soutien aux nombreuses luttes sociales en cours.

L’offensive libérale de marchandisation du service public doit être immédiatement arrêtée. Il est grand temps que notre gouvernement réfléchisse autrement face à la crise sans précédent que traverse notre pays.

Au lieu de socialiser la misère et la souffrance, il est indispensable de construire tous ensemble une réelle alternative.

C’est pourquoi nous appelons l’ensemble de la communauté universitaire réunie en assemblée générale et en coordination nationale à nous rejoindre dans cette démarche, pour une réforme construite et réfléchie par les acteurs de l’éducation.

Nous appelons ces mêmes acteurs à se mettre en grève avec occupation des locaux, à créer les liens avec les luttes qui s’organisent autour d’eux, à créer leurs propres médias, pour une convergence par le débat et l’action commune et pour la satisfaction des revendications.

Amiens, voté par l’assemblée générale du 4 février 2009