Les manifestant-e-s entendaient dénoncer la construction politique de l’affaire qui cherche à créer un ennemi intérieur, un épouvantail « d’ultra-gauche ». Ils estiment que les faits démontrent que ce sont les lois antiterroristes qui menacent la société plutôt que le terrorisme. Depuis un an, la recrudescence d’arrestations arbitraires de militant-e-s (hormis l’affaire Tarnac, 7 personnes ont été incarcérées pour leurs opinions politiques) et la disproportion des peines dans le cadre du dispositif antiterroriste est alarmante.

L’inflation depuis 2001 des lois anti-terroristes et du dispositif sécuritaire n’a pu être mis en place qu’avec l’indifférence et le consentement général de la population. On ne peut que s’alarmer de la dérive vers une soumission générale de la société à l’Ordre établi. Face à l’énormité des moyens en oeuvre, les manifestant-e-s ont pris le parti d’en rire en organisant ironiquement une « Marche pour la soumission et pour la répression ». Epinglés de codes-barre dans le dos, leur joyeux cortège a serpenté dans les rues de la ville aux cris de « Guantanamo à Monaco ! » ou « Vive la répression, agrandissez les prisons ! » et par des bêlements collectifs. Tout ce « monde asservi » s’est citoyennement agenouillé devant les grilles fermées de la sous-préfecture avant de se rendre jusqu’à la gendarmerie où a été simulée une remise d’ADN pour se ficher des modes de fichages policiers.