{{ {La coopérative FASINPAT[[Pour « Fabrica sin patrones », l’usine sans patron.]] est une usine autogérée de céramique située à Neuquén[[Dans cette ville s’était réalisé en 1996 le premier barrage routier organisé par les chômeurs organisés (les « {piqueteros} »).]], dans la Patagonie argentine. Récupérée par ses travailleur.ses il y a sept ans, elle compte aujourd’hui 470 associé.es. Le 20 octobre 2008, elle a perdu son statut légal mais continue de lutter pour l’expropriation définitive.} }}

Argentine, 2001. La crise financière provoque la colère d’une classe moyenne qui réclame son fric en détruisant les guichets automatiques des banques. Un peu plus tard, lors des émeutes de décembre, quinze personnes sont tuées par balle. Les patrons qui voient leur horizon de profit s’effondrer ferment des usines souvent viables. C’est le cas de Luis Zanón, qui s’était fait construire une usine de céramique grâce à des subventions publiques au temps béni de la dictature (1976-1983). Il s’en va en laissant quelques 380 ouvrier.es à la rue qui occupent alors l’usine. Ils continuent à produire pour récupérer leurs salaires impayés. En remettant la production en marche, les ouvrier.es se rendent compte qu’ils n’ont besoin ni de patrons ni de cadres grassement payés.
{{{La récupération
}}}Une coopérative est créée avec de nouveaux principes de fonctionnement, comme l’égalité des salaires et la rotation des postes. Une plus grande autonomie qui facilite les prises de décision lors des assemblées générales. Au moment de la récupération, une forte solidarité avec la communauté s’était mise en place. Depuis trois ans, cinq expulsions ont été mises en échec par cette détermination commune. Les 470 personnes de la coopérative prennent en compte des ex-licencié.es, des militante.s et des membres de familles ouvrières. Le 14 septembre, une manifestation des entreprises récupérées et des organisations de chômeur.euses s’est rendue au Parlement pour exiger une loi nationale d’expropriation définitive.

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{{{« {Notre bataille pour l’expropriation} »}}}

{{ {Cristián, un ouvrier de la coopérative, est récemment passé de la sélection des céramiques à la commission « {presse et diffusion} ». Il explique que la coopérative est toujours en lutte et présente l’organisation de l’entreprise.} }}

{{Comment se présente la situation ? On nous a parlé de tentatives d’expulsion…
}}
Les dernières menaces datent du 8 avril 2003 (1). À partir de cette date, nous n’avions plus de statut et le juge nous a envoyé les flics. Zanón réclamait son usine pendant qu’on demandait de l’aide aux gens.

Lire la suite de l’interview {{[ici->http://labrique.lille.free.fr/spip.php?article862]}}.
Et aussi :

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{{{Quand se prendre en main ne suffit plus
}}}

En Argentine, l’Etat tolère deux cas de figure pour les entreprises récupérées. L’expropriation définitive est accordée quand les associé.es acceptent de payer les dettes qu’ils n’ont pas créées. L’expropriation temporaire est une situation conflictuelle. Dans ce cas, la lutte politique se superpose aux difficultés de gestion. À Zanón, un consensus entre les différentes tendances politiques a débouché sur la présentation d’un projet légal d’expropriation (« l’étatisation avec mise sous contrôle ouvrier »). Cela fait sept ans que la coopérative réclame l’expropriation définitive de l’usine. Pour l’instant, elle produit sans licence commerciale et peut être expulsée par simple décision de « justice ».

{{Pour en savoir plus :
}}

> La liste des entreprises récupérées avec l’effectif, l’activité et la situation juridique (en VO) : [http://lavaca.org->http://lavaca.org]

> Des articles traduits en français : [www.amerikenlutte.free.fr->www.amerikenlutte.free.fr]

> De nouveaux documentaires disponibles dans la filmothèque du {{[Centre Culturel Libertaire->http://lille.cybertaria.org/]}}, au 4 rue de Colmar (permanences les samedi 15h-18h).

{{[La Brique n°10->http://labrique.lille.free.fr/spip.php?rubrique58]}}