Hier, samedi 27 décembre, , une trentaine de personnes (chômeurs, précaires, autres…) a envahi le monoprix rue Lafayette à Grenoble, aux alentours de 18h30-19h.

Par petits groupes, diverses courses ont été faites, en vue de redistributions notamment, dont des denrées « de fête » ; puis arrivés aux caisses,
blocage, alors qu’une banderole était déployée et des slogans criés : « Face à la crise, nous réquisitionnons, nous partageons »
Le gérant (« directeur adjoint ») est bientôt descendu, et après négociation, s’est entretenu avec la police arrivée sur les lieux qui est repartie ; le
gérant nous a laissé sortir avec notre quinzaine de sacs, nous « donnant sa parole » qu’il ne porterait pas plainte et que tt ceci demeurerait ss suite
pour nous…
Les clients présents ont plutôt bien réagi, certains à la fin sont venus nous voir en nous disant « bravo ».

RV lundi à 12h pour fêter ça devant l’ANPE de la gare, rue Denfert-Rochereau

Ci-dessous le tract diffusé lors de l’action…

(Pour rappel : le chiffre d’affaires du groupe Monoprix (dont le
capital est détenu 50/50 par les groupes Galeries Lafayette et Casino)
est de 3575 millions d’euros. Monoprix vante sa politique de
recrutement des jeunes étudiants par des CDI à temps partiels, pour
s’adapter à « leurs impératifs universitaires… » C’est bien évidemment
pour couvrir l’amplitude d’ouverture de ses magasins et pour augmenter
ses bénéfices que Monop recherche une main d’œuvre précaire et
flexibilisée…)

//////////////////////////////////////

> Ensemble et pas sans rien ! Tout est à nous !
> Nous réquisitionnons et nous redistribuons
>
> Avec ou sans emploi, avec ou sans papiers, nous voulons vivre
>
> On entend claironner ici et là que la crise, qui s’annonce grave voire
> gravissime, n’affectera heureusement pas les fêtes de fin d’année.
> Certes on se serrera un petit peu la ceinture, mais le budget qui est
> ordinairement consacré à ces fêtes (600 euros par foyer) ne variera
> guère. Et l’on voit fleurir sur les postes de télévision les sourires
> éclatants des gérants de la grande distribution, qui vont réaliser en
> cette période une grande partie de leur chiffre d’affaires annuel (de
> l’ordre des 15%). Ouf. On respire. Il en a fallu de peu que ces
> instants magiques de détente, de bonne humeur ne soient gâchés par la
> sombre réalité sociale et économique… Rassurez-vous, ces 600 euros
> iront bien enrichir gérants et actionnaires.
>
> Pourtant, nombre d’entre nous continuent à être excluEs des festivités
> : allocatairEs des minima sociaux, bénéficiairEs de la maigre prime
> de noël grâce à laquelle certaines factures en souffrance pourront
> être réglées ; intérimairEs, en CDD de trois mois, en CDI payé au
> SMIC, voire à temps très partiel, dont les salaires ne permettent pas
> de vivre; chômeurs et chômeuses, intermittentEs du spectacle,
> saisonniers et saisonnières dont les droits ont été réduits; personnes
> sans papiers sans suivi social ni hébergement ; sans logis et mal
> logéEs qui font plus que jamais les frais de la spéculation à
> l’origine d’une crise du logement qui explose ; salariéEs de la grande
> distribution corvéables à merci car dans la nécessité de tout faire
> pour garder leur emploi et compléter un salaire insuffisant par des
> heures supp, payées aux abords du SMIC horaire par des entreprises
> ultra bénéficiaires ; bref, précairEs, salariéEs et autres exploitéEs
> de tout poil qu’on plume.
>
> Notre sort, bien entendu, ne va pas aller en s’améliorant…
>
> La convention UNEDIC, qui fixe les règles d’indemnisation du chômage,
> sera renouvelée début 2009. Elle prévoit de réduire les durées
> d’indemnisation. L’ANPE et les Assedic fusionneront dans le Pôle
> emploi avec pour seul objectif celui de la rentabilité : plus de
> radiations, chantage à l’emploi précaire… L’ANPE appliquera en effet
> la réglementation sur l’Offre Raisonnable d’Emploi (nouveau système de
> contrôle et de sanctions). Au total, une diminution des dépenses du
> régime d’assurance chômage de 2,5% en moyenne par an sur la période
> 2010-2012. ORE et RSA vont développer en outre encore plus d’emplois
> précaires, dont les patrons dans cette période de crise, se
> régaleront.
>
> Un autre partage des richesses produites par toutes et tous devient vital.
>
> Voilà pourquoi, ensemble et solidaires, nous réquisitionnons et nous
> partageons !
>
>
>
>
> Cette action n’est pas isolée… elle s’inscrit dans une lutte globale
> contre ce monde qui nous étouffe…
>
> A Rennes le 20 décembre. A Grenoble aujourd’hui.
>
> Étendons ces pratiques, organisons nous !