FEU AU CENTRE DE RÉTENTION, Éditions Libertalia
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> Au cours des six mois qui ont précédé l’incendie du centre de rétention de
> Vincennes, le 22 juin 2008, les retenus ont multiplié les actes de
> résistance, refusant de manger, d’être comptés, déchirant leurs cartes,
> brûlant leurs chambres, affrontant la police. Six mois de luttes collectives
> durant lesquels nous n’avons cessé de leur téléphoner et de recueillir le
> récit de leurs révoltes.
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> Alors que Brice Hortefeux vient d’annoncer la réouverture du centre de
> rétention quelques mois seulement après l’incendie, la lecture des
> témoignages des ex-retenus est plus que nécessaire.
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> Au fil des pages, il apparaît clairement que l’incendie de Vincennes et la
> révolte des enfermés étaient inévitables. Le décès d’un retenu tunisien le
> 21 juin, à qui l’administration refusait les soins appropriés, a été
> l’élément déclencheur. Ce que les sans-papiers de Vincennes nous disent
> pourrait tout aussi bien avoir été recueilli ailleurs, dans l’un des
> nombreux camps d’internement pour migrants érigés par les pays riches afin
> de contrôler les mouvements des populations pour mieux les exploiter.
> À la suite de la révolte collective qui a abouti à la destruction de cette
> prison spéciale pour étrangers, six personnes ont été interpellées. Elles
> sont aujourd’hui détenues à Fresnes et à Fleury-M&eac ute;rogis, dans
> l’attente de leur jugement. Les bénéfices de ce livre seront entièrement
> consacrés à leur défense.
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> « Pour refuser d’embarquer, un mec a eu une idée incroyable. Il s’est chié
> dessus. Il s’est tout étalé sur lui. Ils n’ont pas pu l’expulser. Ils l’ont
> ramené au centre. Le lendemain, ils sont venus le rechercher. Ils l’ont
> attaché avec du Scotch et ils l’ont enroulé dans du film plastique. Ils
> l’ont pris et ils l’ont expulsé comme ça. S&rquo;ils m’expulsent, je ferai
> tout pour revenir. Ce week-end, quelqu’un s’est fait frapper à l’infirmerie.
> Il a subi une opération à la jambe et doit suivre un traitement. Mais
> l’infirmière ne l’a pas cru. J’étais là pour traduire. Elle a appelé les
> policiers en appuyant sur un bouton sous le bureau. Ils sont arrivés à une
> douzaine. J’ai essayé d’expliquer à la police que le monsieur n’avait rien
> fait, mais ils m’ont attrapé et malmené [Š]. Il faut penser la lutte
> autrement. Les gens et les flics se foutent de la grève de la faim. Ils se
> foutent des sans-papiers. Ils s’en foutent si on crève. Les gens bouffent
> des lames de rasoir tous les jours et l’on n’entend pas parler d’eux. Les
> petits trucs qu’on fait ne valent pas le coup. Il faut vraiment foutre le
> bordel pour leur mettre une vraie pression. Quand j’étais dehors, je
> travaillais. J’allais boire des verres après le travail. Je sortais avec mes
> amis. Je me foutais du reste. Quand j’ouvrais un journal, je ne
> m’intéressais qu’aux gros titres. Pour les gens, c’est pareil. Il faut que
> ça pète pour qu’ils s’intéressent à nous. »
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> http://www.editionslibertalia.com/Feu-au-centre-de-rete….html
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> Collection À boulets rouges
> 160 pages – 7 euros
> Parution : 05/11/08
> ISBN 978-2-918059-00-4
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> <
> http://www.editionslibertalia.com/download/libertalia-s…b.pdf
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Des sans-papiers témoignent

Fresnes : un détenu agressé est dans le coma

Brendan Kemmet | 06.11.2008, 19h21 | Mise à jour : 19h24

INFO LE PARISIEN. Un homme de 34 ans, écroué à la maison d’arrêt de Fresnes
(Val-de-Marne), est dans le coma depuis mardi après avoir été frappé par son
codétenu. Ce dernier, un Estonien de 24 ans, n’aurait pas supporté le bruit
que faisait le trentenaire lors de ses prières. Mis en examen jeudi pour
violences volontaires, il a reconnu lui avoir porté deux coups au visage.

C’est un surveillant qui a découvert le détenu inanimé lors de sa ronde du
matin. Le blessé, de nationalité tunisienne, avait été placé en détention
provisoire par un juge d’instruction parisien suite à l’incendie qui a
ravagé le centre de rétention administrative de Vincennes en juin.

leparisien.fr

Source : AFP
06/11/2008 | Mise à jour : 19:46 |
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Un détenu est tombé dans le coma après avoir été grièvement blessé mardi à
la prison de Fresnes (Val-de-Marne) par un autre détenu lors d’une bagarre
dans leur cellule, a-t-on appris aujourd’hui de sources judiciaire et
policière.

La victime a été transportée par le Samu dans le coma à l’hôpital de la
Pitié-Salpêtrière à Paris, où elle était toujours hospitalisée jeudi dans un
service de neurochirurgie, a-t-on précisé de source judiciaire.

L’auteur des coups, un Estonien âgé d’une trentaine d’années comme la
victime selon une source policière, a été mis en examen jeudi pour violences
volontaires ayant entraîné une incapacité totale de travail (ITT) supérieure
à huit jours.

La bagarre entre les deux hommes qui partageaient la même cellule serait
survenue après que la victime, qui n’a pas encore pu être entendue par les
enquêteurs, s’est levée et s’est mise à crier, demandant à sortir, selon une
source policière.

Le détenu mis en cause a expliqué qu’il avait porté deux coups au visage de
son codétenu parce que celui-ci faisait trop de bruit et le gênait, a-t-on
ajouté de source judiciaire.