L’occupation a lieu deux mois après que l’ancien évêque a pris ses fonctions à la présidence avec l’Alliance Patriotique pour le Changement, une coalition de neuf partis politiques – dont certains s’opposent à la réforme agraire –, d’organisations syndicales, sociales et paysannes. Les porte-paroles habituels du gouvernement n’ont pas parlé de l’occupation, mais le vice-président Federico Franco a réaffirmé l’intention du gouvernement de travailler sur une réforme agraire en tant que « politique de développement rural intégral ».

La propriété occupée, de 1500 hectares, se trouve dans le département de San Pedro, à 360 kilomètres au nord d’Assomption. Les paysans ont également bloqué les chemins aux alentours des terres. Ils ont bloqué le passage de deux moissonneuses, de tracteurs et d’un camion, et ont annoncé que le blocage continuera.

Le dirigeant paysan Anselmo Villagra a exigé la présence du président de l’Institut National de Développement Rural et de la Terre (Indert), Alberto Alderete. « Il s’agit de terre mal acquise, qui est à présent aux mains d’une entreprise », a-t-il réclamé. D’après Villagra, cela fait plus de deux ans qu’ils réclament l’expropriation de la propriété, qui aurait été remise durant la dictature d’Alfredo Stroessner (1954-1989) de façon irrégulière à des personnes qui ne sont pas sujettes à la réforme agraire.

Alderete a répondu qu’il garantit la propriété de la terre si les propriétaires ont demandé leurs terrains avant le 29 décembre 2004. Mais si la demande a été ultérieure, l’Indert interviendra, a assuré le fonctionnaire. « Nous procèderons à rendre la propriété de ces terrains aux bénéficiaires réels », a-t-il expliqué.

De nombreux groupes de sans terre campent devant plusieurs champs de soja de propriétaires brésiliens à San Pedro et Alto Paraná, près de la frontière.

Pour l’Association Rural du Paraguay (ARP) et les secteurs d’entrepreneurs ruraux, le problème est que les paysans vendent leurs droits de propriété, en général à des agriculteurs brésiliens lorsque le gouvernement leur octroie une parcelle. « Les gens perdent patience dans les champs, ils se font agresser et doivent avoir des gardes du corps, a affirmé le président de la ARP, Juan Nestor Nuñez.

Pour le gouvernement paraguayen, la situation est sous contrôle. « Le gouvernement a la capacité de maintenir l’ordre à San Pedro et dans d’autres départements du pays », a exprimé le ministre de l’Intérieur Rafael Filizzola.

Pagina/12, 22 octobre 2008.

http://www.pagina12.com.ar/diario/elmundo/4-113743-2008….html

Traduit par Eli pour http://amerikenlutte.free.fr