Caravane Nationale et Internationale d’Observation et de Solidarité avec les Communautés Zapatistes du Chiapas dans le Caracol de La Realidad, zone Frontière Selva Lacandona.

Nous arrivons au Caracol numéro 1, « La Madre de todos los Caracoles del mar de nuestros sueños » , le 30 juillet comme partie de la Caravane Nationale et Internationale au Chiapas. L’autre partie de la Caravane s’est répartie entre diverses zones du territoire zapatiste ou adhérentes à la Otra Campaña, comme les Caracols d’Oventic, Morelia, La Garrucha, et la communauté de Cruztón.

Cette délégation, est constituée d’adhérent(e)s de la Sexta Internacional et collectifs de soutient aux peuples zapatistes, venus d’Espagne, France, Allemagne, Iran, États-Unis d’Amériques ainsi que de plusieurs états du Mexique (Basse Californie Sud, Sonora, Oaxaca, District Fédéral, État de México et Chiapas). Un des objectifs de la Caravane est de défendre la parole des zapatistes dans nos pays respectifs.

La Caravane a été reçue très cordialement par les femmes de la communautés dans l’entrée du Caracol, les autorités locales et la Junta de Buen Gobierno. Le 1er aout, nous avons rencontré les autorités locales, des représentants des Conseils Autonomes, la Junta de Buen Gobierno, quelques promoteurs de santé et d’éducation et des représentantes des femmes. Durant la discussion, ils ont répondu aux nombreuses questions de la Caravane Nationale et Internationale sur les réalisations et les défis des communautés zapatistes.

La réunion a duré presque 6 heures durant lesquelles nous avons abordés divers thèmes comme l’autonomie, la santé, l’éducation, la lutte des femmes ou la relation à la Terre et au Territoire.

Dans les jours qui suivent et jusqu’au 9 aout, la caravane continuera a visiter les caracoles

Le 2 aout 2008, la Caravane Nationale et Internationale d’Observation et de Solidarité avec les Communautés Zapatistes du Chiapas, a visité la communauté éloignée de Santa Rosa de Copán, partie du Caracol numéro 1, Madre de los caracoles del mar de nuestro sueños.

Nous, les caravanistes, venant des États Unis d’Amérique, d’Allemagne, de France, de la Péninsule Ibérique et d’Iran, avons étés reçu(e)s par l’ensemble de la communauté, dont les élèves de l’école autonome zapatiste clamant leur appartenance au mouvement zapatiste, à l’éducation rebelle.

Nous avons eu l’occasion d’échanger avec les « promoteurs » d’éducation, lesquels nous ont raconté l’histoire de l’éducation autonome, ses buts et les obstacles rencontrés pour la mener à bout. Depuis plus d’une décennie, les compañer@s enseignent une histoire plus complète, incluant les peuples indigènes, changeant le concept d’éducation, pour la rendre plus participative et bidirectionnelle. Le plus important étant le fait que le Plan d’étude qu’ils utilisent a été décidé par le peuple, en tenant compte des nécessités. Par exemple, la création d’une nouvelle matière : « Vie et Milieu Naturel », où les élèves apprennent de leur environnement naturel. L’autre question importante est l’usage de la langue Tojolabal, que les promoteurs tentent de récupérer et d’enseigner aux enfants.

Ensuite les promoteurs de santé nous ont fait visiter les installations de la clinique de la communauté, qui comprend une salle d’accouchement, une salle de dentiste, un bloc opératoire, une salle de récupération, une pharmacie et une salle de consultation. Cependant, certains éléments sont actuellement inutilisés par manque de matériel. La clinique a été construite par un travail collectif, durant deux ans et fût achevée en 2003. Actuellement, il y a 15 hommes et 7 femmes promoteurs de santé, et 3 formateurs qui sont en train de former 15 femmes et 7 hommes de plus. Depuis l’apparition de la clinique, la mortalité infantile et celles des femmes en couche a été réduite drastiquement dans la municipalité.

La visite s’est conclue par une représentation culturelle des enfants de la communauté : chansons, lectures de poésies et défilé. Suite à ça, les promoteurs d’éducation nous ont libéré où nous avons pu nous exprimer, et faire part de nos expériences propres, telles que celle d’un membre du comité d’expression politique « Voces Inocentes » du Chiapas, ainsi qu’un membre du peuple Chinanteco, indigènes de Oaxaca. Pour finir, nous avons transmit un message d’appuie et de solidarité aux compañer@s, avant d’assister a une fête de la communauté.

L’Organisation de la communauté de Santa Rosa de Copán pour l’application de son autonomie a laissé une profonde impression entre les membres de la caravane.