L’ENVOLEE N°23

EDITO

« La sécurité est la plus grande ennemie des mortels » William Shakespeare

On nous a d’abord appris que la liberté était individuelle : La philosophie des Lumières, l’idéologie bourgeoise, celle de l’économie marchande, a défini la liberté de chacun comme s’arrêtant là où commence celle de l’autre : c’est le fondement du chacun pour soi contre tous les autres, de l’esprit de démerde individuelle, de l’assurance aussi vaine que bornée qu’on s’en sort mieux tout seul, et donc de l’impossibilité d’imaginer des solutions collectives. Celles-ci imposent que l’on ait compris que l’on ne peut pas être libre tout seul.
Parler de liberté individuelle est un non-sens : la liberté est qu’un rapport qui, en se développant, détruit les murs de l’individualité. La liberté n’est pas un état personnel, la liberté est un rapport social.

Puis on nous a appris que la liberté, ça n’existait pas, qu’il y avait des libertés et que les libertés elles-mêmes n’avaient de sens que dans le concept de propriété. Que le droit et les lois qui élaborent ces libertés ne seraient pas ceux du plus fort mais une référence qui ferait abstraction des inégalités et qui placerait tout le monde sur un même pied d’égalité. Que les rapports sociaux doivent être codifiés par des textes, que chaque geste, que chaque problème ne peut s’exercer ou se régler en dehors de l’arbitrage de l’État : un différent avec un voisin se règle avec un juge de proximité, traverser la route nécessite une codification, une insulte à un professeur peut conduire devant les tribunaux.

Parler de libertés au pluriel est un non-sens, la liberté n’est pas une marchandise quantifiable, la liberté ne peut être que toute la liberté. Un morceau de liberté n’est pas la liberté.

Puis on nous a appris que la sécurité, l’omniprésence du droit et des lois étaient la garantie, le pendant de ces libertés. Qu’une vie libre était une vie protégée de toute la menace extérieure, que l’extérieur était fondamentalement une menace.

Cette sécurité, celle des possédants, petits comme grands, nous la vomissons : cette sécurité, c’est une mort lente. Merci bien…

SOMMAIRE

PROCÈS DE PHILIPPE EL SHENNAWY pages 4 à 15
Compte-rendu
Psychologisation frénétique
UMD : « c’est pour ça qu’il fallait que je m’échappe… »
De l’irresponsabilité pénale à la responsabilité punitive

JUSTICE PARTOUT pages 16 à 18
Marc machin contre la machine
La machine à coupables

Y A DES LETTRES QUI SE PERDENT page 19

LUTTES DE PRISONNIERS pages 20 à 25
Y a du baston dans la taule
Mouvement au quartier femmes à Dijon
« Non aux murets dans les parloirs »

CHAQUE ÂGE SACCAGE SA CAGE pages 26 à 30
Les prisons pour enfants
Fichés à la base
Écoliers sous contrôle

SANS-PAPIERS EN LUTTE pages 31 à 37
En grève dehors, en grève dedans
Nouvelles du contrôle des flux

NI TERROS… NI MARTYRS… pages 38 à 44
Terreur sur la ville
Briser les prismes de l’État
Quelques éléments juridiques
Garde à vue
Témoignages

UNE PEINE DANS LA PEINE page 45

LA SURVEILLANCE DE SÛRETÉ page 46
Comment la loi Dati tente de passer outre le principe de non-rétroactivité
Fresnes : rétention de sûreté et soins aléatoires

INFOS page 49
« Quand la vie privée sera hors-la-loi, seuls les hors-la-loi auront une vie privée »
Bouygues construit pour vous

PLUS QUE JAMAIS L’ASSUJETTISSEMENT EST DE MISE page50

CONTACTS page 51

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