Le dépouillement des élections étudiantes au Conseil National de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (CNESER) s’est déroulé dans la journée du mercredi 16 juillet. Le CNESER est l’organe national de représentation des différentes associations et syndicats d’étudiants. Il est consulté à chaque réforme, même s’il n’a aucun poids institutionnel. Ses membres étudiants (11 sièges) sont élus sur le principe des grands électeurs, c’est à dire des élus étudiants des universités et des grandes écoles.

Les résultats sont sans réel surprise, ou presque. L’UNEF, qui perd une cinquantaine de voix, conserve ses cinq sièges, la Confédération Étudiant (Cé) et la liste Promotion et Défense des Étudiants (Corporations) conservent également leur siège respectifs. La FAGE (Associations) perd un siège qui va à l’UNI (Droite Universitaire), qui obtient ainsi son second siège. Mais la réelle surprise a failli venir de la liste d’union du syndicalisme de lutte (FSE et SUD-Étudiant), réunissant les deux syndicats étudiants à avoir clairement pris position à l’automne dernier contre la réforme LRU et participé activement au mouvement( là, illes s’envoient eux même des fleurs , c’est mignon !——ndt) . En effet, cette liste rate son élu de moins d’une dizaine de voix (sur plus de deux mille votants), qui ira finalement à l’UNI (la droite universitaire)

Mais l’élection a surtout été entachée par les innombrables tentatives de fraudes à l’encontre d’une des listes en particulier : la liste FSE / SUD-Étudiant Le vote se faisant par correspondance, la fraude est intervenue au niveau de l’envoi et de la réception des courriers. Boîtes aux lettres fracturées, interception de courriers, intimidations, le constat est accablant. Ainsi, une large vingtaine de double-votes ont pu être constatés, démontrant l’évidence de manoeuvres de la part d’une liste concurrente. De la même manière, un nombre conséquent de votes annulés en raison d’enveloppe à moitié ouvertes ont pu être constatées, et surtout nombre d’incohérences dans le scrutin : en effet, certains élus ne retrouvent pas leur vote SUD/FSE, alors que le dépouillement se faisait par établissement.

Coutumiers des méthodes, et surtout déjà soupçonnés des mêmes agissement aux dernières élections deux ans plus tôt, à l’encontre de la liste de la Cé, l’UNEF est clairement pointée du doigt par les militants SUD-Étudiant. Il est vrai que l’UNEF (proche du PS) n’a jamais eu à gérer la présence d’une organisation à sa gauche au CNESER depuis la création de celui-ci. De plus, le syndicat SUD-Étudiant, groupusculaire il y a quelques années, a su se construire et est devenu aujourd’hui un acteur à part entière du syndicalisme étudiant, étant même majoritaire sur quelques universités (Toulouse, Arras, ou Lyon (FSE)…). De la même manière, le rapprochement avec la FSE commence à se préciser. Et tout cela ne plaît pas à tout le monde…

Finalement, ces fraudes profitent à l’UNI, qui récupère le siège qui aurait dû être celui de SUD/FSE (qui ont tout de même doublé leur score par rapport aux dernières élections CNESER). Les syndicats FSE et SUD-Étudiant envisagent de déposer un recours administratif, demandant l’annulation des élections pour fraudes. En attendant, l’UNEF, décrédibilisée, fête sa victoire électorale, soulagée.