Le parlement vient de voter une loi instituant un « droit d’accueil » pour les écolières/écoliers.

Cette loi, annoncée par Sarkozy au lendemain de la grève des enseignantEs du 15 mai 2008, fait suite à la circulaire du 8 janvier 2008 qui l’instituait sous le nom de : « service minimum d’accueil dans les écoles maternelles et élémentaires en cas de grève des personnels enseignants du 1er degré ».

Cette loi, annoncée comme permettant l’accueil des enfants en cas de grève des enseignantEs, est en fait, essentiellement, une loi permettant la remise en cause du droit des enseignantEs à faire grève en conditionnant ce droit à une négociation très fortement encadrée par les pouvoirs publics préalablement au simple dépôt d’un préavis de grève.

D’autre part, cette loi permet le déclenchement du service minimum d’accueil dès que 10% des personnels enseignants de la commune sont en grève.

Mais au-delà, le texte de loi semble indiquer que tout enfant scolarisé doit bénéficier d’un service d’accueil lorsque les enseignements obligatoires ne peuvent être dispensés, ce qui ouvre la possibilité de remplacer les enseignantEs dans d’autres cas qu’une grève.

La loi sur le service minimum d’accueil, c’est donc :
– une remise en cause du droit de grève de nos camarades enseignantEs
– la possibilité de remplacement des enseignantEs par des personnels précaires, moins qualifiés, moins payés, amenés à travailler sans préparation, dans l’urgence

Mais c’est aussi et surtout une tentative d’opposer les enseignantEs à d’autres catégories de salariéEs.

C’est pourquoi, nous ne participerons pas à cette remise en cause du droit de grève des enseignantEs. Nous travaillons déjà aux côtés des enseignantEs à l’éducation des enfants, dans le respect de nos rôles et approches respectives et spécifiques, nous n’accepterons pas de nous substituer à eux/elles.

Nous appelons les animateurs, les animatrices, et plus largement toutes les personnes qui pourraient être appelées à participer à ce service minimum d’accueil, à s’y refuser. A refuser la mise en place d’un accueil minimal, d’une éducation minimale, de salaires minimaux, et d’un droit de grève minimal.

Nous appelons, en outre, à la solidarité la plus large avec la mobilisation des enseignantEs et des parentEs d’élèves.

Sud Animation 44 et des individuEs