« Force est de constater que l’inspecteur d’académie du Morbihan veut, en avançant de tels chiffres, dissuader les parents d’élèves d’inscrire leurs enfants dans de telles filières. » Il n’en est pas à son coup d’essai. À la rentrée 2005, il aura fallu 45 jours de mobilisation des parents pour qu’enfin les 19 enfants inscrits en filière bilingue à Merville aient un instituteur de breton.

L’école de Jules Ferry, celle des hussards noirs de la République, a bien œuvré et formé idéologiquement les cadres de l’enseignement. « C’est un siècle de bourrage de crâne pour repousser le droit à la différence au nom de faux principes égalitaires prônés par l’Éducation nationale. » Fut un temps, certaines associations de parents d’élèves y ont même cru. On aurait pu penser que les choses évoluent en plus d’un siècle. L’administration dirigée par des cadres de moins en moins pédagogues et de plus en plus idéologiques et gestionnaires, en est au statu quo. On gère de Paris les quotas de fermetures et d’ouvertures devant être appliqués par chaque recteur et ensuite par chaque inspecteur. La réalité du terrain est laissée à l’appréciation. (En français ou en breton).

À chaque rentrée, les promoteurs du développement de l’enseignement bilingue breton-français se trouvent confrontés à la mauvaise volonté manifeste de la « machine » éducation nationale : inspecteurs, recteurs d’académie. L’école de Lorient-Merville est le cas le plus révélateur par ses incohérences.

À l’heure où l’actualité bretonne est rythmée par l’éventualité d’un vote au congrès qui pourrait améliorer la reconnaissance de l’enseignement des langues régionales.

À l’heure ou les académiciens français se prennent pour le conseil constitutionnel, manifestation évidente d’un jacobinisme maladif et incurable.

« La LBDH pense qu’aucune solution ne sera trouvée tant que l’État français ne montrera pas l’exemple en se soumettant aux lois et directives internationales en matière de droit des langues. »

Par exemple le 30e article de la Convention internationale des droits de l’enfant, qui stipule :« Dans les États où il existe des minorités ethniques, religieuses ou linguistiques ou des personnes d’origine autochtone, un enfant autochtone ou appartenant à une de ces minorités ne peut être privé du droit d’avoir sa propre vie culturelle, de professer et de pratiquer sa propre religion ou d’employer sa propre langue en commun avec les autres membres de son groupe ».

Cette convention internationale des droits de l’enfant est en vigueur depuis le 20 novembre 1989 et émane de l’ONU.

Qu’attend donc la France pour s’y soumettre ?