La hausse continuelle des prix (de l’essence aux produits alimentaires en passant par les loyers, etc.) constitue un gigantesque vol commis par la classe des capitalistes et son Etat (qui enregistre des rentrées record grâce aux taxes sur l’essence et à la TVA) au détriment des travailleurs dont les salaires stagnent.

Alors que les conditions de vie et de travail ne cessent de se dégrader (le journal patronal «L’usine Nouvelle» reconnaissait en décembre dernier: «la pénibilité du travail ouvrier s’accroît»), le gouvernement poursuit de son côté la politique anti-ouvrière menée par ses prédécesseurs de droite ou de gauche, avec un zèle redoublé par la crainte que fait peser la crise mondiale sur les profits et la compétitivité des capitalistes nationaux: réductions d’impôts pour les bourgeois, allégement des charges sociales pour les entreprises, amnistie pour les délits patronaux, etc.; après avoir réussi à supprimer les régimes spéciaux de retraite (qui étaient un «privilège intolérable» selon Sarkozy et ses amis milliardaires), il a fait passer l’augmentation du nombre d’annuités; il aggrave les pressions sur les chômeurs, pourchasse et expulse les travailleurs sans-papiers, réprime les jeunes et les travailleurs en lutte, tout poursuivant ses attaques: sur le temps de travail, sur le contrat de travail, contre les salariés de la Fonction Publique, etc.

LE «DIALOGUE SOCIAL», C’EST LA SOUMISSION AUX INTERETS CAPITALISTES !

Mais si le gouvernement et les patrons peuvent mener ces attaques continuelles contre les travailleurs, c’est grâce à la complicité des appareils syndicaux. Chacun se souvient comment les directions syndicales ont saboté les grèves de l’hiver dernier sur les régimes spéciaux de retraite, négociant discrètement avec le gouvernement (et les directions d’entreprise) la défaite des grévistes.

Depuis le début de cette année, elles se sont employées à éviter toute lutte d’ampleur: c’est qu’elles occupés à négocier avec le patronat et de le gouvernement les formes ou les conditions des prochaines attaques contre les travailleurs! C’est par exemple le cas de l’accord sur le contrat de travail, ou l’accord sur la représentativité syndicale qui a été salué comme un accord «historique» par le patronat: on au eu droit au très édifiant spectacle de Thibaut, Chérèque et Parisot, main dans la main, venir défendre cet accord auprès des députés de l’UMP!!!

Le seul résultat de ce syndicalisme du dialogue social, c’est le renforcement de la politique anti-ouvrière: l’encre de cet accord qui permettait des remises en cause exceptionnelle du temps de travail n’était pas encore sèche, que le gouvernement annonçait la généralisation de l’augmentation du temps de travail! Thibaut peut bien traiter Fillon et Bertrand de «menteurs», qui en réalité ne cesse de mentir aux travailleurs en faisant croire qu’ils les défendent, sinon les partisans fanatiques du dialogue social, de la collaboration de classe, du respect de l’ordre établi et de la paix sociale que sont ces directions syndicales?

L’ORGANISATION ET LA LUTTE DE CLASSE INDEPENDANTE,
SEUL MOYEN POUR DEFENDRE LES INTERETS DES TRAVAILLEURS!

Les syndicats collaborationnistes multiplient les «journées de lutte» bidons dans le seul but d’empêcher la lutte véritable contre les patrons et l’Etat bourgeois. C’est une dangereuse illusion de croire qu’il serait possible d’obliger ces appareils intégrés dans les institutions bourgeoises de la paix sociale, à faire ce qu’ils ne veulent ni ne peuvent faire: soutenir et organiser la défense des intérêts de classe prolétariens. Les travailleurs ne peuvent pas plus compter sur eux que sur les partis dits de gauche qui ont démontré au gouvernement qu’ils étaient des serviteurs fidèles du capitalisme, ou leurs suivistes d’extrême gauche; ils ne peuvent compter que sur leurs propres forces, sur leur propre lutte de classe.
Il est possible de résister victorieusement aux attaques bourgeoises, mais à condition de s’engager dans une lutte réelle!

Une lutte qui n’ait rien à voir avec les rituelles «journées d’action» et les manifestations-processions qui ne servent qu’à démoraliser ceux qui y participent; une lutte menée avec des moyens et des objectifs classistes en rupture avec les orientations défaitistes du collaborationnisme et du réformisme; une lutte centrée sur les besoins exclusifs des prolétaires, rassemblant les travailleurs de toute nationalité, de tout sexe, de tout âge et de toute corporation; une lutte qui exige l’organisation indépendante, sur des bases de classe, des travailleurs pour que ceux-ci puissent la contrôler et la diriger eux-mêmes au lieu de la laisser entre les mains des professionnels de la collaboration avec la bourgeois; une lutte défensive qui deviendrait alors le premier pas vers la lutte révolutionnaire pour abattre le capitalisme.

Lutte et organisation de classe contre les attaques des patrons et de l’Etat!

Parti Communiste International, 15/6/2008

Correspondance :
Editions Programme, 3 rue Basse Combalot, 69007 Lyon