Malgré un soutien fort de la part des étudiant-e-s pendant toute la durée du mouvement (blocages, piquets de grève, manifs, …), l’ambiance est « LRU » ce matin sur les blocages: une poignée de bloqueur-euse-s engagé-e-s et motivé-e-s font face a une masse passive dont le nombre décroît constamment. Le départ à la manifestation est donc assez rapidement organisé afin de former un cortège le plus conséquent possible. Départ du cortège aux environs de 8h45 en direction du lycée Mounier afin de grossir le cortège de départ. Les lycéen-ne-s de Mounier se montrent plus motivé-e-s et nombreux-euses, il se forme donc un cortège de 400 personnes environ qui se met en marche vers la gare dans le but de rejoindre le cortège principal. Ici les slogans alternent entre anciens slogans récupérés de mouvements antérieurs et slogans plus actuels et imaginatifs (allant du « quand Darcos passe, les profs trépassent » à un « fichage: flicage » en passant par des slogans plus radicaux remettant en cause l’état et ses institutions). Arrivé a la hauteur de Chavant, le cortège entreprends un sitting sur la voie publique, provoquant ainsi un bouchon conséquent a la sortie de l’autoroute.

Le mouvement se remet ensuite en marche vers la gare en passant par Champo (qui reste porte closes, pour changer =) ) et de nombreux appels sont lancés en soutien aux sans papiers alors que d’autres groupes nous rejoignent. Arrivé à la gare, le cortège se fond dans le mouvement principal mené par la CGT et les syndicats profs. Des tracts sont diffusés durant les cinq premières minutes assez largement: ils remettent en cause la collaboration du S.O avec les forces de l’ordre et rappellent son rôle initial et ses action historiques (http://grenoble.indymedia.org/index.php?page=article&fi…=6504). Les lycéen-ne-s se montrent très demandeurs de ce tract, preuve qu’un certain nombre d’entre eux-elles ont été frappé-e-s par l’attitude du service d’ordre lors de la manifestation de mardi (dénonciation d’anarchistes + dispersion hâtive du cortège après 5 minutes tout au plus passées devant le rectorat). L’info circule rapidement et des banderoles « grève générale » et « votre démocratie est une imposture » prennent la tête du cortège, débordant ainsi la banderole frontière du S.O. Celui-ci tente alors de ralentir le cortège afin d’isoler les « anarcho – casseur-euse-s » qui ont pris la tête du mouvement. Il est a noter qu’un manifestant porteur du drapeau noir a été frappé par l’un des membres du service d’ordre; sans autre justification qu’un scandaleux a-priori le qualifiant d’élément perturbateur. La voiture sono continue a arroser les manifestants de musique abrutissante et de slogans bateaux qui changent la manif en une espèce de grande boite de nuit ambulante (vive Gilbert Montagnier….).

Une fois arrivé a Verdun, la CGT voit passer devant son stand 9000 personnes qui prennent la direction du rectorat. Son secrétaire général s’arrache les cheveux.

Très vite, le cortège s’approche des portes du rectorat, et fait face a des CRS impassibles et a un service d’ordre nerveux et débordé. La tension se fait de plus en plus sentir et quelques projectiles volent alors que la majorité des manifestant-e-s enduisent leur foulard d’un peu de citron (présentant une charge imminente). Les CRS font se succéder les 3 sommations bien plus rapidement qu’ils ne le devraient, en effet une grande partie de la foule ne les entend pas et se trouve dans l’impossibilité de se disperser du fait de la configuration du site. Le résultat est affligeant: bléssé-e-s (utilisation de gaz CS interdit par la convention de Genève déclenche chez certaines personnes de violentes crises d’asthme et parfois même provoquent des pertes de conscience lorsque cumulés aux coups de matraque), interpellations arbitraires,… L’usage de vomitifs, s’il n’a pas été avéré, est fortement soupçonné. Les manifestant-e-s aperçoivent alors deux délégués du service d’ordre qui sortent du rectorat aux cotés d’un membre des R.G….. Pour une organisation qui se dit vouloir assurer la sécurité des manifestant-e-s, cette action semble plus que maladroite au sein de ceux/celles qui se sont fait gazer et qui s’activent a soigner les nombreuses victimes du CS, d’autant plus que la majorité des S.O ne semblait pas avoir été victime du gaz…..Pour plus d’infos sur cet événement, jetez un oeil à cet article : http://grenoble.indymedia.org/index.php?page=article&fi…=6513

Finalement, retour à Verdun sous l’oeil plus qu’attentif de la BAC et des policiers qui procèdent à trois interpellations. Là, la CGT peut enfin nous servir ses merguez et nous abreuver de discours révolutionnaires sans fond ni conviction réelles. La manif est dispersée, à l’exception des syndicalistes et de quelques lycéen-ne-s/étudiant-e-s encore motivé-e-s.

Suite à une erreur de tracts : un rdv avait été prévu pour 14 h à la Gare.
Des petits groupes s’y rendent au cas où. Vers 14 h 15, à la gare, ayant rassemblé les manifestant-e-s en train de picniquer, une bonne manif péchue s’élance en sauvage vers le centre ville.
Environ 300 personnes. Les slogans ont changé : on alterne entre injonctions directes au système capitaliste et slogans prônant l’auto-organisation (« travail-sécu-éducation, c’est nous qui travaillons alors c’est nous qui décidons »). Si les slogans de la matinée continuent aussi à être lancés par ce cortège très lycéen, on constate que le cortège est beaucoup plus positionné politiquement. Les lycéen-ne-s ne sont plus « en guerre contre Darcos » mais se disent « en guerre contre l’Etat ». Le siège du dauphiné libéré est la cible de huées, des journaux gratuits de « grenews » sont jetés en l’air. La manif joyeuse et sans accrocs tourne une bonne heure et demi en ville en passant par les grands boulevards avant de rejoindre le siège de l’UMP déjà protégé par un cordon de CRS et la BAC. Mobile, le groupe se déplace jusqu’à Verdun où il prend la voie du Tram A en direction de la gare.

La banderole « Grève Générale » est en tête.

Rapide sitting au croisement cours Jean Jaurès/ Alsace Lorraine qui prend vite fin sous la menace des flics qui se déploient derrière nous, côté Alsace Lorraine. Le cortège est stoppé, pris en sandwich entre BAC et CRS. Il se compose alors d’un centaine de personnes, pour la plupart des lycéens choqués par les événements de la matinée et pas toujours conscients du risque croissant qu’ils prennent en cas de rapport de force très inégal avec les forces de l’ordre. Des grenades sont lancées et tombent au pied d’un tram plein bloqué par la police. Le gaz se répand à l’intérieur et fait de nombreuses victimes du fait de leur incapacité à ouvrir les portes. Refus des forces de l’ordre à procurer du sérum aux passagers du tramway alors que le conducteur en a bénéficié. Finalement, dispersion progressive et chaotique des manifestants, de petits groupes continuent à tenir tête à la BAC et semblent inconscient du risque d’interpellation. Nous ne sommes pas en mesure de dire si elles ont effectivement eu lieu. Toutes infos supplémentaires sont bienvenues.

A bientôt dans la lutte.

Ils sont CS, soyons C4.