Un mauvais poisson d’avril

Acharnement systématique et criminalisation des individus pour étouffer les mouvements sociaux, délation, abus de pouvoir systématique, pression pour éviter qu’ils n’éclosent, intrusion de la police dans la sphère de la vie privée, intimidation, violences policières semblent maintenant être des pratiques courantes dans le pays des Droits de l’Homme

Après pierre et Yann étudiants de Perpignan, la dizaine de plaintes portées sur le bureau du procureur à l’encontre d’étudiants de Poitiers, Vladimir Merdrignac de RENNES, deux étudiants syndicalistes (SUD étudiant et FSE) de Lyon, non seulement matraqués mais de plus inculpés (la liste serait trop longue et malheureusement inexacte puisqu’elle ne comporterait pas ceux dont nous ne savons rien.)

Jean Baptiste Boudet, 17 ans, 1ère L1, lycéen à Victor Hugo, Poitiers, un jeune homme sans problèmes

Son histoire ressemble à un mauvais roman de sciences fiction, lycéen engagé contre la réforme Darcos, ce dernier a déposé un appel sur le forum de la Coordination Nationale Lycéenne ainsi que sur le blog de son établissement pour inviter les élèves à le bloquer, afin de leur permettre de participer à la manifestation nationale du jeudi 3 avril à l’appel des deux syndicats lycéens, l’UNL, la FIDL et de la CNL, car il faut savoir que le poids de la machine administrative pèse lourdement sur les lycéens limitant fortement leur possibilité de contestation, que le blocage est la seule solution pour éviter les sanctions et les lettres aux parents Tout ça semble très banal en somme.

Sauf que les RG auraient malheureusement vu son message et auraient averti la proviseur (selon les dires de cette dernière), ils en auraient profité pour dépeindre le plus noir des tableaux concernant cet individu dangereux qu’était devenu Jean Baptiste : Un dangereux agitateur, activiste rouge, anarchiste sombrant dans l’alcoolisme.

A partir de ce moment, il a été mis à pied pour deux jours sans aucun motif écrit, sans justification aucune, dans l’attente de son sort car la proviseur lui a signifié qu’elle allait statuer sur la possibilité de sa réintégration ou de son renvoi définitif, cela se passa le mardi 1 avril, il devait donc retourner en cour le vendredi 4 avril.

Jeudi soir, on lui annonça qu’il pouvait rester chez lui la décision n’ayant pas été prise, mais surprise le lendemain matin: il reçoit cependant une lettre disant qu’il était en retenu le lundi 7 avril de 8h à 17h pour effectuer son travail.

Déçu de subir une sanction pour un fait ultérieur mais soulagé de ne pas être renvoyé, il eut envie de partager son soulagement et sa joie avec ses amis et il leur offrit un verre dans un bar, au moment de régler l’addition, il eut la surprise de rencontrer sa proviseur, l’échange fut civilisé, ils se saluèrent et ils n’abordèrent pas l’affaire en question.

Dans les minutes qui suivirent, la proviseur et son adjointe téléphonaient aux parents pour leur notifier que « la présence de l’élève n’était plus souhaité dans leur établissement ».

Pour le moment aucune décision n’a été prise, tout s’est passé à l’oral, on lui a donné le choix entre le conseil de discipline ou s’en aller, de lui-même, la proviseur assurant quelle appuierait son transfert dans un autre établissement
Sous prétexte de vouloir l’empêcher de priver les autres de leur droit d’étudier, ils l’ont privé du sien.