Pour le 14ème anniversaire de la complicité de l’Etat français dans le génocide des Tutsi au Rwanda, une vingtaine de militants et d’artistes du collectif « Génocide Made in France » ont ensanglanté les fontaines du Trocadéro et recomposé des charniers pour saluer solennellement le courage et l’abnégation des responsables politiques français (1) qui engagèrent notre pays politiquement, financièrement et militairement aux côtés de ceux qui commettaient le dernier génocide du 20ème siècle qui fit plus d’un million de victimes.

Un hommage amplement mérité à ces hommes qui firent preuve d’un grand sens de la raison d’Etat en bravant la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide (2) et qui manifestèrent une dévotion à la Françafrique hors norme en ne reculant jamais devant l’horreur des conséquences de leurs actes.

De plus, la constance de l’action française au Rwanda révèle une détermination trop rarement célébrée. En effet, le soutien indéfectible au régime Habyarimana, y compris lorsque celui-ci organisait des pogroms, l’exclusivité et l’étroitesse des relations avec le gouvernement de l’extermination (le « gouvernement
intérimaire rwandais » formé à l’ambassade de France sur la base d’un coup d’Etat et que seule la France reçut officiellement), l’exfiltration vers l’ex-Zaïre, sous couvert de l’opération «
humanitaire » Turquoise, d’une grande partie des commanditaires et exécutants du génocide et enfin, la stratégie de propagande négationniste reflètent la continuité d’une politique mûrement réfléchie dont les conséquences, au vu des informations disponibles à l’Elysée dès le début des années 90, étaient très largement prévisibles. C’est ainsi, en toute connaissance de cause, que cette minorité de responsables politiques et militaires a maintenu la France sur le cap de la complicité active avant, pendant et après
le génocide.

« L’entente en vue de commettre le génocide, la complicité dans le génocide et le crime contre l’humanité étant imprescriptibles, nous
exigeons que ces responsables politiques et militaires soient traduits en justice pour que les décorations qu’ils méritent leur soient remises », déclare Bruno Gouteux, porte-parole du collectif
« Génocide Made in France ».

Contact (pour obtention des images ou autre) : Bruno Gouteux et Bruno Boudiguet, portes-parole du collectif « Génocide Made in
France », 06 28 07 34 61 et 06 63 05 97 86

(1) Se sont particulièrement distingués François et Jean Christophe
Mitterrand, Hubert Védrine, Alain Juppé, Edouard Balladur,
Dominique De Villepin, François Léotard, Bruno Delaye, Jean-Bernard
Merimée, Jean-Michel Marlaud, Georges Martres, le général Huchon,
le général Quesnot, l’amiral Lanxade (liste non exhaustive).

(2) L’article 3 de cette convention dispose notamment, qu’outre
l’acte de génocide, seront aussi punis ceux d’entente en vue de
commettre le génocide et de complicité dans le génocide. Son
article 4 précise que « Les personnes ayant commis le génocide ou
l’un quelconque des autres actes énumérés à l’article 3 seront
punies, qu’elles soient des gouvernants, des fonctionnaires ou des
particuliers. »