I. Les raisons de la colère

Les raisons de cette mobilisation des salariés du privé comme du public est une réforme des retraites. L’augmentation de l’espérance de vie, le papy-boom…, aurait rendu caduque et non viable notre système de retraites. Il faut le réformer, réformer, réformer… car on ne pourra plus assumer les pensions de ces surnuméraires. On aurait pu limiter l’espérance de vie et demander aux personnes de mourir à 70 ans, mais cela aurait fait tâche d’huile… et sur l’huile on glisse. Cette option a tout de suite été écartée. Ce qu’il manque c’est de l’argent pour financer les retraites. Le gouvernement a donc fait un choix politique. Pour avoir plus d’argent pour les retraites on peut faire différentes choses : baisser le taux des retraites, augmenter les cotisations des salariés, augmenter la durée du travail. C’est dans ces trois voies que le gouvernement à décider de s’engouffrer.

Comment cela se passe-t-il ?

On décide d’aligner les fonctionnaires du public sur ceux du privé d’ici 2008. Il faut rappeler que jusqu’à 1993 les salariés du privé devaient cotiser durant 37.5 ans pour avoir droit à une retraite à taux plein. Ils sont passés avec Balladur à 40 ans. Le public doit alors suivre le même chemin. D’ici 2020, tous passeront à 42 ans. Donc pour avoir droit à une retraite à taux plein il faudra se faire exploiter et s’user au travail durant 42 ans, pour avoir enfin le droit de se reposer. Donc nous voyons bien que très peu de personnes pourront prendre leur retraite à taux plein. D’autre part le niveau des retraites va baisser d’ici 2020 (selon les calculs d’environ 30 % mais ce n’est qu’une projection idéal-typique, et la baisse concerne tous les salariés, et peu aller jusqu’à 47% par rapport aux pensions actuelles).

Une fois que ces données sont en main, nous pouvons bien comprendre les raisons de cette fronde contre cette réforme. D’autant plus que les solutions proposées par le gouvernement constituent une régression sociale énorme qui nous concerne tous. D’autres solutions existent comme augmenter les salaires, les cotisations patronales, taxer les profits boursiers… D’autant plus que les projections faites ne tiennent pas en compte l’augmentation de la productivité des salariés qui fait que chaque travailleur produit toujours plus de richesse et on ne touche pas dans la réforme mode Fillon à ces gains dérobés par les capitalistes. Bref beaucoup raisons de contester cette réforme qui ne fait qu’augmenter les inégalités car bien sur ce qui n’est pas dit c’est que ceux qui voudront partir avant les 42 annuités de cotisations pourront avoir une complémentaire-retraite, bref on commence à passer à la capitalisation. De bons taux de retraite pour les riches et des retraites en peau de chagrin pour les pauvres.

Voir le dossier très bien fournie par transnationale.org

Pour des infos fournies par les syndicats on peut voir :

CGT

FO

SUD PTT

G10

Et pour avoir droit à la voix de la France en directe

{{II. Les mobilisations passées et à venir
au niveau national :}}

Les premières mobilisations sur les retraites se sont passées les 1er février 2003 avec 300 000 personnes dans les rues de toute la France. Puis le 3 avril avec 500 000 personnes. Mais depuis la présentation de la réforme par le gouvernement la mobilisation en fait que s’amplifier avec un 1er mai sous le signe de cette réforme, et une manifestation du 13 Mai énorme avec entre un et deux millions de personnes dans les rues pour défendre le système de retraite et aussi l’améliorer. Des propositions très concrètes ont été émises de la part des syndicats mais aussi d’associations pour garantir des retraites à 37.5 pour tous et toutes Il suffirait de prélever que 0.3 % du PIB par an pour pouvoir garantir cet age de départ à la retraite. Entre temps, la CFDT fidèle à elle-même à réussi à planter un poignard dans le dos des salariés en signant l’accord Fillon. Chérèque suit donc les politiques de Notat en n’étant qu’un rouage de la politique de destruction des protections sociales et l’antichambre du MEDEF. Les manifestations du 19 Mai ont réuni plus de 700 000 personnes. Dans toutes ces manifestations défilaient conjointement les salariés du Public et du Privé. Dans le public la grève prend de l’ampleur, notamment dans l’Education Nationale qui revendique notamment la fin de la décentralisation du personnel ouvrier et non-enseignant (voir le très bon argumentaire).

Et du coté de chez nous :

Lors des manifestations du 13 et 19 mai, beaucoup, beaucoup de personnes ont défilé dans les rues de Nantes. La mobilisation du 13 a été exceptionnelle dans la région avec 40 000 personnes à Nantes et 25 000 à Saint-Nazaire (dont un gros cortège des ouvriers des Chantiers de l’Atlantique, mais aussi de la raffinerie de Donges et des autres usines du coin). Le 19 a été un peu moins suivi mais est resté une journée interprofessionnelle (voir article) avec 20/25 000 personnes à Nantes et 12 000 à Saint-Nazaire.

La grève a été votée dans l’Éducation Nationale. Les AG se suivent mais ne se ressemblent pas avec 500 personnes à l’AG du 6 mai, 800 à celle du 16 mai, et 1 400 à celle du 19 !!! Des piquets de grèves sont organisés dans les bahuts et des AG de secteurs ont lieu toute la semaine. Le taux de grévistes est d’environ 50% dans l’Académie pour les profs, 28% pour le personnel administratifs et ouvrier. Cependant les taux sont plus élevés en Loire-Atlantique, 60% chez les profs, 50% pour les IATOSS et 66 % chez les surveillants (source Ouest France du 20/05/03).

Des actions sont prévues toutes la semaine :

– Mercredi 21 mai : Assemblée Générale à 10 h (à Indre) et manif à La Baule ( Service des pensions – 31 av. Georges Clemenceau).

– Jeudi 22 mai :

9 h

rendez-vous devant la Présidence de l’Université, 1 quai de Tourville, en face la fac de médecine Pour partir en manif vers le conseil général

Apporter les livres de Ferry (enseignants), des boîtes noires à chaussures , vides, pour tous les personnels qui n’ont pas reçu le bouquin.. La symbolique c’est que ces personnels n’existent déjà plus dans EN.

Et ensuite manif jusqu’à l’Hôtel de Région (Beaulieu) à 11 h.

17 h

débat sur les retraites et la décentralisation (Amphi E Fac de droit) avec la participation de la CGT, FO, G10 Solidaires, FSU et Unsa sur Nantes.

– Samedi 24 mai : manif interprofessionnelle 10 h Place du Commerce à Nantes.

– Dimanche 25 mai : manif nationale à Paris.

Quelques sites pour s’informer sur les mobilisations, et débattre :

reseau des bahuts

sud educ 44

FSU 44

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Continuons avec notre affichiste qui donnait une visibilité et une diffusion aux luttes.

Jules GrandJouan répondait déjà à une propagande qui devenait de plus en plus pesante et qui excluait certaines idées du champ politique:
Affiche dédiée à ces enfants

Il appelle ouvertement à la remise en cause d’un ordre moral et politique toujours présent