Nom :
Adresse :

Madame la Présidente
du Tribunal Pour Enfants,
19, Quai François Mitterand
44 000 NANTES
fax : 02 51 17 98 36

Date :

Madame la Présidente,

Le 27 Mars 2008, vous allez devoir juger un faucheur d’OGM âgé de 15 ans, Henri, accusé d’avoir volontairement neutralisé, le 18 Août 2007 à Poinville (28),une parcelle d’essai de maïs génétiquement modifié de la société Monsanto . Les 58 autres personnes ayant participé à cette action seront jugées les 8 et 9 Avril 2008 devant la Cour du tribunal correctionnel de Chartres.

J’exprime par ce courrier ma solidarité avec lui et je soutiens l’action de désobéissance civile et non-violente des Faucheurs Volontaires d’OGM en plein champ.

Les questions de fond posées par la culture des Organismes Génétiquement Modifiés en plein champ sont multiples :
– la non maîtrise des risques de dissémination des OGM dans le milieu naturel : des exemples de contamination l’ont déjà prouvée.
– la question éthique de la brevetabilité du vivant,
– l’appropriation de ce vivant par quelques multinationales,
– la compétition effrénée que ces entreprises se livrent à cette fin, au mépris d’une agriculture de qualité et de ceux qui, au quotidien, dans des exploitations agricoles à taille humaine, se battent pour défendre une nourriture de qualité.

Henri et les autres participants réclamaient un débat démocratique et espéraient, grâce (entre autres) à leur action de désobéissance civique, l’émergence de cette question sociétale et urgente sur la place publique.
Depuis ce 18 Août 2007, le gouvernement a publiquement reconnu, suite au Grenelle de l’Environnement, l’existence de doutes sérieux sur les OGM pesticides et s’est prononcé, le 11 Janvier 2008, pour l’activation d’un moratoire sur les cultures du maïs Monsanto 810, seule variété autorisée jusqu’alors dans notre pays.

Et pourtant, nous nous interrogeons sur la cohérence de ces décisions avec l’actualité, devant la volonté du représentant du Ministère Publique, le Procureur du tribunal de Nantes, de voir Henri à nouveau convoqué alors qu’il a été un des éveilleurs de conscience de nos hommes politiques.
Nous le soutenons d’autant plus que son jeune âge nous rappelle qu’il existe des désobéissances salutaires et responsables quant à l’avenir des générations futures.

Je vous demande, Madame la Présidente, de prendre les décisions qui permettront, à terme, la relaxe d’Henri, qui a agi pour le bien et l’intérêt communs et en état de nécessité.

Veuillez agréer, Madame la Présidente, l’expression de mes sentiments respectueux.