On a eu droit aux Jeux Olympiques en Allemagne nazie, on aura droit aux Jeux Olympiques en Chine social-fasciste.

Tout comme on aura une «exposition universelle» à Shanghaï en 2010, avec une grande participation française, le choix du «pavillon français» venant tout juste d’être fait: il coûtera 50 millions d’euros et a comme but de «donner aux Chinois, qui représenteront 98 % des visiteurs de l’Exposition, ce qu’ils attendent de la France, à savoir le romantisme et le raffinement.»

Voilà la réalité des «droits de l’homme.»

Placés sous le sceau de «l’apolitisme» et des profits, les Jeux Olympiques sont «sacrés»; les sportifs et leurs agents, sponsors… ont trop d’intérêts pour se préoccuper de la répression menée actuellement au Tibet.

A la trappe les droits de l’homme, et de la femme!

A la trappe les protestations contre la répression au Tibet!

Et tout cela non pas parce que la Chine est «puissante», mais parce que si elle est une prison, elle est «notre» prison: ce sont les entreprises des pays capitalistes, des pays «occidentaux», qui encaissent l’écrasante majorité des productions réalisées en Chine.

La Chine n’est qu’un tigre de papier, une dictature sanglante dont tout le monde sait très bien aujourd’hui qu’elle n’a rien de communiste, à part une poignée de bourgeois jouant à se faire peur et une minorité d’extrême-gauche remplie de haine et de mauvaise foi.

Mais elle est une dictature sanglante servant les intérêts capitalistes de France, des USA, de l’Allemagne, du Japon… D’où la prudence et l’interventionnisme de ces puissances impérialistes.

Cette situation est intolérable. Mais pour lutter contre cette situation, il faut connaître l’histoire.

Et n’importe qui connaît l’histoire de la Chine populaire sait qu’à l’époque de Mao Zedong, de la révolution culturelle, il n’y aurait jamais eu de place pour des Jeux Olympiques bourgeois avec des « partenaires internationaux» comme Coca Cola, Mac Donalds, Visa, Adidas, Publicis, Orange, EDF, la Française des jeux…

Ou comme le dit l’expression populaire chinoise: «Mao avait instauré le bol de riz en fer et les soins médicaux gratuits. Deng Xiao Ping a percé le bol, et Jiang Ziemin l’a aplati.»

Et qui connaît l’histoire du Tibet sait des choses essentielles pourtant souvent «oubliées»:

a)La colonisation du Tibet est un phénomène datant d’après la mort de Mao Zedong. Ce n’est qu’avec Deng Xiaoping que le système économique change au Tibet (parcelles privées autorisées, fin de la planification et des collectivisations…) et qu’est lancé un programme d’installations massives de personnes étrangères au Tibet, tant sur les plans ethnique que culturel, programme faisant de la population tibétaine une étrangère dans son propre pays.

Le chauvinisme Han et le règne véritablement terroriste des colons au Tibet est donc un phénomène commençant dans les années 1980.

b)La contradiction entre le Tibet et la Chine populaire, est récente, tout comme celle entre le Dalaï Lama et la Chine populaire.

Lorsque le Tibet a été occupé par la Chine en 1951, le Tibet n’a pas été incorporé à la Chine populaire en tant que tel: il a été considéré comme une «région autonome», disposant d’une très large autonomie. Le Dalaï Lama…. était toujours là, et reconnu par la Chine populaire. Le gouvernement n’a pas changé, le servage était encore là.

Le discours opposant totalement le Dalaï Lama en tant que « représentant du Tibet» et la Chine populaire est donc faux et totalement idéaliste.

c)Il est impossible de parler du Tibet sans parler de l’influence de l’impérialisme US. De la même manière que l’Inde a été divisée en l’Inde, le Pakistan et le Bangladesh, la Chine a été une cible de choix pour la création de «protectorats» comme le nouvel Etat «indépendant» qu’est le Kosovo.

D’ailleurs, durant les années 1920-1949 les communistes de Chine ont dû pour libérer le pays tout entier non seulement combattre l’impérialisme japonais, mais de nombreux «seigneurs de guerre» à la tête d’Etats fictifs, soit disant «indépendants.»

Les USA ont voulu relancer ce processus contre la Chine populaire de l’époque de Mao Zedong, et ont soutenu une véritable insurrection armée en 1959.

Les faits sont connus; la CIA a formé des troupes (au Camp Hale dans le Colorado dans le cadre du projet top secret «ST Circus») et envoyé des instructeurs, du matériel, s’appuyant principalement sur le petit royaume du Mustang à la frontière népalaise.

Et la rébellion a été écrasée, le Dalaï Lama devant s’enfuir avec ses partisans (la majorité des nobles), les grands propriétaires terriens restant se faisant alors liquider par le pouvoir rouge. Le Tibet a alors vécu au même rythme que le reste de la Chine populaire, notamment avec la révolution culturelle.

Ainsi, la question tibétaine est une question complexe et essentiellement démocratique. On ne peut pas défendre la cause tibétaine sans voir qui est l’ennemi, à savoir le social-fascisme chinois que les pays capitalistes «ménagent.»

Et on ne peut pas défendre la cause tibétaine sans savoir qui en est l’ami – et les USA n’en sont certainement pas, pas plus que les manifestants français «pro-tibétains» dont le slogan est «les contrats d’accord, les droits de l’homme d’abord!»

La cause tibétaine est une cause démocratique. Elle est une question populaire, dans le cadre d’une lutte contre un régime fasciste.

Les démocrates bourgeois prenant la cause tibétaine comme prétexte à leur anticommunisme desservent cette cause.

Tout comme desservent cette cause ceux et celles qui font des Tibétains un «peuple religieux», une sorte d’ethnie porteuse d’un message mystique.

La question n’est, au fond, même pas de savoir si le Tibet a toujours eu la Chine comme grande soeur, si la dynastie Qing (1644- 1911) reconnaissait le tibétain comme l’une des cinq langues de l’empire (avec le mandchou, le ouïghour, le chinois, et le mongol).

La question n’est, au fond, même pas de savoir si la féodalité tibétaine, avant son écrasement, régnait par le servage et l’esclavage, la terreur et le viol, et pour ceux et celles se révoltant ou s’enfuyant, par l’énucléation, l’arrachage de la langue, du nez, des oreilles, le sectionnement du tendon du jarret, l’amputation…

La question n’est, au fond, même pas de savoir si le Dalaï-lama affirme que «plus de 1,2 millions de Tibétains sont morts en conséquence de l’occupation chinoise», alors que le recensement officiel de 1953 (donc six ans avant 1959) a enregistré la population entière résidant au Tibet au nombre de 1.274.000.

La question est : A-t-on le droit de se révolter contre l’oppression? Et : cette lutte doit-elle se subordonner à d’autres oppresseurs?

A ce titre, la juste lutte des Tibétains et des Tibétaines pour une vie décidée de manière autonome, à l’encontre de la dictature du social-fascisme chinois, mérite mieux que des appendices de l’impérialisme.

Mieux que ces organisations et personnes (Offensive Libertaire et Sociale, FTE-CNT, École émancipée, FSE Caen, Fédération Sud éducation et de très nombreux universitaires dont le fameux Robert Redeker!) appelant à boycotter les jeux olympiques en faisant de la Chine, arriérée à part sur les côtes avec ses usines, un Etat «qui a des visées de conquête sur Taïwan» (pseudo Etat créé par l’impérialisme US en 1949!), qui «poursuit également une offensive diplomatico-guerrière à l’encontre du Japon» (l’impérialisme japonais a le quatrième budget de la Défense au monde!)…

La Chine d’aujourd’hui n’a rien à voir de près ou de loin avec un quelconque socialisme. La pauvreté et la mendicité y côtoient les limousines et les châteaux en or massifs des capitalistes maffieux; le social-fascisme chinois est un Etat maffieux.

Et l’intégration de Hong Kong et de ses maffias montre comment cette réalité est ancrée dans le quotidien chinois.

La répression sanglante, le quadrillage militaire et le couvre-feu imposé par l’Etat fasciste chinois à la suite des émeutes à Lhassa et dans le Sichuan ne font que lever un peu le jour sur la réalité de ce régime soit disant «communiste», tout comme le font les immenses grèves paysannes, les affrontements avec la police…

La philosophie réactionnaire confucéenne est redevenue officielle comme aux temps de l’Empire mandchou, les camps de concentration jalonnent le pays et les pratiques qui y ont cours (prélèvements d’organes, esclavage, viols, …) sont barbares, et pour cette raison, parce que là où il y a oppression il y a résistance, le social-fascisme chinois est un tigre de papier, un énorme château de cartes.

Un énorme château de cartes qui n’est pas sans rappeler la Russie d’avant 1917: un pays à moitié féodal dont l’impérialisme porté à bout de bras ne s’appuie réellement que sur la dimension géographique et sur le militarisme.

Un colosse aux pieds d’argile que d’ici peu les masses populaires balaieront!

Pour le PCMLM, mars 2008.