FEDERATION SUD EDUCATION

COMMUNIQUE DE PRESSE

Saint Denis, le 15 mai 2003

Dans l’Education Nationale, les mouvements de grève reconductible,
déclenchés ces dernières semaines, se sont généralisés, et la grève
générale de l’Education Nationale est aujourd’hui en marche. Si les taux de
grévistes ont atteint des niveaux rarement vus pour la journée du 13 mai, c’
est surtout la reconduction de la grève (parfois depuis plusieurs semaines),
jour après jour, qui est d’une ampleur exceptionnelle. Il s’agit avant tout
d’un mouvement d’établissements (lycées, collèges, écoles, CIO,
universités. ) soutenu, localement, par les syndicats. Partout les
revendications portent sur les mêmes sujets :

· refus de la décentralisation, ou plutôt refus du
démantèlement/privatisation du service public d’éducation
· refus des licenciements, notamment des aides-éducateurs, refus des
suppressions de postes, et refus de la précarité
· refus du plan Fillon sur les retraites

SUD Education bien sûr soutient et relaIe ces revendications, et appelle,
fédéralement, depuis le 4 avril, à l’extension de la grève reconductible
dans l’Education Nationale. Localement, les syndicats SUD Education sont
investis, avec les assemblées générales, dans la construction, sur le
terrain, de la grève générale. Ce qui s’est fait naturellement dans les
départements – l’unité dans la lutte des personnels et des organisations
syndicales – semble plus difficile à obtenir au niveau des fédérations. La
fédération des syndicats SUD Education, qui s’est régulièrement adressée à l
‘interfédérale nationale (CGT, FAEN, FSU, SGEN, UNSA) en vue d’un appel
unitaire clair à la reconduction de la grève, n’a jamais obtenu de réponse
et n’a jamais été invitée aux réunions intersyndicales nationales. Nous
prenons acte du fait que ces fédérations ont fini par lancer un appel commun
appelant « les personnels à étendre ce mouvement et à décider dans l’unité
de reconduire la grève partout où cela est possible », avec cependant une
notion particulière de l’unité : si cette fois FO a été convié à l’
intersyndicale, ni SUD Education ni la CNT n’y ont été invités. La
formulation de l’appel reste cependant bien timide, comparée à la réalité
des mobilisations et aux demandes des personnels en lutte, et ces
fédérations semblent, de fait, s’en tenir à la logique des « temps forts ».

Plus fondamentalement l’enjeu se situe aujourd’hui aussi à un autre niveau.
Il est en effet évident que pour faire reculer le gouvernement sur ses
projets, la grève doit gagner d’autres secteurs, du public comme du privé.
La question de la précarité et du refus des licenciements, comme celle du
démantèlement des services publics et leur privatisation, ne concernent pas
que l’Education Nationale. C’est PAR l’unité dans la grève du public et du
privé que pourra être obtenu le retrait du plan Fillon-Raffarin et l’
abrogation des mesures Balladur sur les retraites.

Sur ce dernier point, l’ampleur des grèves et manifestations du 13 mai a
montré la détermination des salariés à refuser les projets du gouvernement,
et leur détermination à entrer en grève jusqu’à la satisfaction des
revendications. Il est cependant regrettable que les confédérations ne
prennent pas la mesure de cette détermination et parlent toujours d’en «
négocier » ou « améliorer » le contenu, ou cherchent à gagner du temps en
proposant au gouvernement de « revoir sa copie », alors que leur
responsabilité serait d’aider à construire la grève générale pour le retrait
pur et simple des projets, et pour gagner, par la lutte, de nouveaux droits
pour les salariés.

L’Union Syndicale G10 Solidaire a pris ses responsabilités en appelant
clairement, dans le cadre de la journée du 13 mai, au démarrage d’un
mouvement général de grève reconductible dans tout le pays :

· pour l’abrogation des mesures Balladur de 1993 et le retrait du projet
Fillon.
· 37,5 annuités maximum (moins pour les travaux pénibles) pour toutes et
tous (public comme privé) pour une retraite à taux plein. Il est
invraisemblable de vouloir « faire travailler » pendant 40 annuités quand il
y a 3 millions de chômeurs et autant de précaires, quand les patrons privés
accélèrent les vagues de licenciements et quand les employeurs publics
suppriment des emplois.
· 75% du salaire de référence (10 meilleures années, 6 derniers mois, 100%
pour le SMIC), indexation sur les salaires et aucune application de décote.
Les moyens financiers existent largement pour permettre des retraites
convenables pour toutes et tous.
· 60 ans pour pouvoir partir en retraite ou 37,5 annuités (plus tôt pour les
travaux pénibles). Maintien des régimes spéciaux.

Avec l’Union Syndicale G10 Solidaires, SUD Education considère c’est bien la
grève générale reconductible qui permettra de faire reculer le gouvernement.
Et c’est aux salariés, notamment à partir des secteurs les plus mobilisés
(dont l’Education Nationale) de se réunir dès maintenant en AG
interprofessionnelles pour décider et étendre la grève reconductible. C’est
ce à quoi SUD Education travaille, sur le terrain, avec les syndicats de l’
Union Syndicale G10 Solidaires, et avec tous ceux qui souhaitent construire
la grève générale jusqu’à satisfaction des revendications.

Saint-Denis, le 15 mai 2003