Le temps passe inexorablement avec le même mépris, les mêmes atteintes fondamentales à notre droit inaliénable à l’enseignement de notre langue.
Merville (Lorient), Bannaleg … toujours les mêmes vrai-faux arguments de l’Education Nationale et de ses fidèles représentants.
Le ton semble être monté encore d’un cran, avec des tentatives d’intimidation, des sommations primaires (Bannaleg), des blocages et refus de dialogue encore et encore de la part des Inspecteurs d’Académie …
Dans une véritable démocratie les faits seraient simples, les enfants sont là, les parents font un choix parfaitement légitime pour leurs enfants, (de plus s’il fallait le rappeler, 3 bretons sur 4 environ sont pour que la langue bretonne vive). Tout service public serait devant une obligation de respect du droit et de la démocratie élémentaires.
Le temps des occupations d’écoles, pour la langue bretonne, mais aussi pour obtenir des enseignants supplémentaires de façon plus globale n’est hélas toujours pas révolu en ce début de XXI ème siècle.
Notre langue, toujours sans statut officiel, reste soumise aux dictats de représentants de l’Etat dont la charge semble davantage de veiller au grain que d’assurer un service public de qualité d’enseignement en Bretagne, se devant au regard des Droits fondamentaux de respecter notre identité.
Il est utile de rappeler que, dans l’année qui a précédé l’élection présidentielle, nombre de recteurs, inspecteurs d’académies ont été déplacés et remplacés par des personnes dont la fidélité et le dévouement à l’égard de la majorité présidentielle actuelle étaient avérés. Les pions étaient donc en place.
L’Histoire hélas, montre que la situation n’était pas beaucoup plus reluisante lorsque l’opposition avait les cartes en mains.
Le fondement du problème relève d’une idéologie d’Etat, dont seuls quelques points secondaires varient en fonction de l’idéologie au pouvoir.
Et cela ne pourra cesser, tant que nous n’auront pas de statut linguistique, tant que nos chers élus prendront leurs ordres à Paris, quittent à se renier sur les promesses faites.
Nous ne pourrons encore tenir tête que grâce à notre seule volonté et aux milliers de bretonnants ou non-bretonnants qui refusent de baisser les bras, ceux qui depuis longtemps, ne sont plus dupes.
La LBDH peut affirmer clairement, maintenant, après plusieurs gouvernements successifs, rien que dans la dernière décennie ou un peu plus, que la politique linguistique de la France ne changera pas, que les propos pompeux de quelques bords qu’ils viennent ne sont que du vent, propos utilisés à des fins électoralistes. Aucune révision constitutionnelle n’étant à l’ordre du jour, la France risque de se complaire encore longtemps sur son illusion de pays monolingue. Seul Paris y croit encore, cela semble suffire.
Pour la LBDH M.Herjean