Encore une occupation d’école pour manque d’enseignement en langue bretonne !!! La Ligue Bretonne des Droits de l’Homme soutient les parents d’élèves de Gwidel dans leur occupation de l’école afin d’obtenir un remplacement par un enseignant bilingue. Nous n’avons que faire des pleurnicheries de l’Éducation nationale qui va encore essayer de nous faire croire que cela n’est pas de sa faute mais du manque de personnel compétents. Les formations initiale et continue sont de son ressort. En 1991, lorsque le premier enseignant a été nommé, dans la douleur, sur ce poste, personne ne s’est soucié de ses compétences. L’hypocrisie est aussi là : on se sert de personnes qui ont donné du temps et de l’argent à titre personnel pour éteindre les incendies lorsque la situation devient intenable. Quitte à essayer de les faire craquer après.

La situation de la langue bretonne est critique : il suffit au gouvernement et à l’Éducation nationale d’attendre le point de non retour. On n’a jamais parlé autant de langue bretonne, mais on ne l’a jamais aussi peu pratiquée. Pas de statut national, pas de reconnaissance officielle, pas de plan sérieux de formation à long terme (avec nos impôts !) … La liste est longue de ce que nous devons obtenir impérativement dans les toutes prochaines années. Voire tout de suite ! Sans compter les attaques et propos racistes ou équivalents que certaines personnes osent proférer sans être poursuivies. Un ancien inspecteur d’Académie, allant jusqu’à déclarer que le breton était la langue des « schtroumpfs », ce dernier, encore, de sinistre mémoire dans bien des domaines, allant jusqu’à mettre un blâme à l’enseignant de l’époque pour avoir parlé à la presse quelques jours après sa nomination. L’inspecteur de l’Éducation nationale de l’époque (et maintenant ?), qui transmettait de faux chiffres sur les classes bilingues de Gwidel à son supérieur, et que cela ne dérangeait pas de déclarer que les enfants qui apprenaient le breton « oubliaient le français ». On voit le niveau de réflexion et de compétences linguistiques de ce personnage.

On le constate, même les écoles « installées » dans le temps sont toujours à la merci de disfonctionnements programmés, car basés sur une planification d’éradication de notre langue. Et cela à tous les échelons. Nous serions en droit d’attendre une intervention de nos élus : mais qu’attendre d’eux … lorsqu’ils sont incapables d’éditer des affiches de vœux en langue bretonne (cf. l’affiche du CG56 est monolingue français) ? La langue bretonne ne doit ses perspectives qu’au monde associatif et à la volonté de personnes qui y consacrent leur temps, leur vie et leur argent. Notre langue, comme toute langue, a des droits internationaux que la France refuse d’appliquer. Les Bretons souhaitent voir vivre leur langue : déni de droit international, déni de démocratie, mépris constant ou condescendance. Jusqu’à quand ? En attendant, des enfants et des familles ayant fait un choix démocratique d’éducation se voient contraints d’aller encore mendier que leur choix soit respecté. L’inspecteur d’Académie, aura sans doute encore quelques cartouches pour désamorcer cette situation …. Jusqu’à la prochaine fois : bientôt.

Pour la LBDH, Michel Herjean

L’objet de l’association est de combattre l’injustice et toute atteinte arbitraire aux droits d’un individu, d’un peuple ou d’une nation.