REFORME BAC PRO 3 ANS Aujourd’hui, les bacs pros
demain les bacs technologiques et généraux

Morbihan

Dans sa note aux recteurs d’académies datée du 29 octobre, le ministre Darcos ordonne la généralisation du Bac pro 3 ans à l’horizon 2010. Cela signifie qu’au moins 50% des élèves pour le tertiaire, 30% pour l’électrotechnique et l’hôtellerie – Restauration… des effectifs qui auraient dû entrer en formation BEP à la rentrée 2008 intégreraient une 1 ère année bac pro 3 ans.
Sur la forme, cette tentative de passage en force, est un scandale, vu l’absence totale de concertation
avec les organisations représentatives des personnels ainsi qu’avec les régions qui financent pourtant en grande partie la formation professionnelle.

Sur le fond, cette généralisation témoigne d’une non prise en compte des élèves de LP qui, souvent, sont en échec scolaire, et nécessitent plus de temps pour reprendre confiance. Ainsi, la généralisation a été mise en cause dans le rapport de l’inspecteur général de l’Education nationale Prat qui stipule que « …le cycle 3 ans …ne répond que partiellement et de manière trop rigide … qu’à une faible partie des publics »… La propagande ministérielle de réussite équivalente, voire meilleure, des élèves de bac pro 3 ans comparés aux élèves de bac pro. classiques oublie de préciser que ces expérimentations concernent le plus souvent des élèves sélectionnés en fonction de leurs capacités pour effectuer un parcours en 3 ans…

Ce qui nous attend:

* La perte massive de postes (au moins 25% des postes dans les sections qui avaient des BEP puis des bac pro ; sans parler des modules, Aide Individualisée etc. comptabilisés en heures sup.)

* La dégradation des niveaux de bac pro du fait de l’amputation considérable du temps de formation (402 heures au lieu de 504 en lettres-histoire, 174 au lieu de 242 pour la langue vivante… et encore moins pour l’enseignement professionnel), d’où la baisse de l’insertion professionnelle (73% pour les
jeunes titulaires contre 66% pour les autres bacheliers – étude génération 2001), donc la dégradation des bac pro…. Sans parler de la volonté de réduire les 69 bacs pro existants… à une vingtaine plus généralistes, et donc obligeant les élèves à passer des certifications payantes en plus!

* La précarisation encore plus forte du lycée technique (la concurrence d’un bac pro 3 ans va encore plus affaiblir ces établissements souvent en difficulté de recrutement… vers une extinction programmée du lycée technique… qui expliquerait le gel de certains référentiels en préparation…).

* La dégradation des BTS du fait de la baisse des horaires d’enseignement en lycée…

* La disparition ou tout au moins l’évolution d’enseignements (devenant optionnels ou faiblement contingentés), vu que les référentiels des bac pro 3 ans ne sont pas encore définis… Accepter cette logique consiste à signer un chèque en blanc à l’administration…

* La casse des statuts en poussant nombre de collègues victimes de mesures de carte scolaire à accepter d’enseigner à des apprentis, des adultes… avec toutes les conséquences en terme ;d’annualisation et de période de travail… enseignant aujourd’hui, formateur demain…

Ne nous leurrons pas, cette généralisation n’est pas l’erreur d’un ministre, mais bien une attaque, idéologique mûrement préparée contre les fonctionnaires (11 200 postes de moins prévus à la rentrée 2008 et 85 000 d’ici 4 ans), et contre le salariat (casser un diplôme professionnel pour dévaloriser les conventions collectives).

L’heure est grave ! Pour nos postes, pour nos élèves, exigeons tous le retrait de la note du 29 octobre.

JOURNEE DE MOBILISATION LE 13 DECEMBRE : SOUTENEZ-NOUS

Les enseignants de la section professionnelle du Lycée Jean Macé de Lanester (Morbihan)