Après une déambulation dans les rues de Nantes, le cortège s’est dirigé vers le rectorat pour y porter ses revendications. Le cortège était bon enfant et beaucoup de personnes avaient fabriqué ses propres pancartes, certains montaient sur les arrêt de tram pour brandir des pancartes où on pouvait lire « hurlez ! » ou « embrassez-vous », ce que ne se privaient pas de faire les manifestants. Arrivé devant le rectorat, le cortège passe devant les grilles et passe par un trou dans le grillage sur le côté droit pour se retrouver dans le parc du rectorat. Là, quelques policiers de la bac armés de tonfa, essayent de bloquer les personnes, les gens se tiennent par les coudes et avancent au milieu du parc. A une centaine de mètres du bâtiment, les policiers de la bac se sont regroupés et nous bloque. Nous sommes plusieurs centaines dans le parc, plutôt calme. Plusieurs dizaines de gardes mobiles casqués et armés de matraques, pistolets au poivre et flashball rentrent par le côté droit, et prennent position. Le cortège ne bouge pas et les gens se tiennent par les coudes pour éviter de se faire taper dessus et pour être sûr de partir tous ensemble. Cela évite en cas de charges policières que ceux qui tombent ou court moins vite ne se passe taper ou arrêter. Les gardes mobiles décident alors de nous repousser vers l’extérieur. Ils avancent et poussent les manifestants avec les boucliers. Nous reculons, doucement, mais nous reculons. Au bout de quelques instants, les gardes mobiles commencent à donner des coups de matraques aux manifestants qui se trouvent devant eux, en frappant au niveau des jambes, des côtes et parfois de la tête. Aucun incident n’était à signaler. Nous sommes à environ cent mètres de la sortie, et les policiers continuent de frapper, essayent alors d’arrêter des personnes, que leurs camarades retiennent. Les coups s’amplifient, le cortège recule plus vite risquant à tout moment d’écraser les personnes qui tomberaient qui sont derrière. Nous sommes presque à la sortie et des policiers tirent sur les manifestants à coups de flashball. Une personne sort en courant, l’oeil ensanglanté et tombe par terre. Tout le cortège est sorti du parc du rectorat et se tient plus loin. Trois camions de pompiers arrivent, pour trois blessés. Le cortège se reforme, on se tient par les coudes. Les policiers de la bac jouent les chiens fous en courant partout, en se cachant derrière des arbres, en menaçant de flashball ou de pistolets à poivre des manifestants. Une petite pierre vole depuis les manifestants, suscitant répropation. On voit une pierre volé depuis les policiers vers les manifestants, tombant trois mètres devant le cortège. Nous restons là une bonne demie-heure, en exigeant la libération des personnes arrêtées, et en attendant des nouvelles des blessés. Les trois camions de pompiers partent direction l’hôpital. On apprend que les personnes arrêtées sont partis au commissariat central, nous repartons en manifestation pour demander leur libération.

Nous sommes toujours plusieurs centaines. Arrivés au niveau du pont de la Motte-Rouge, le pont est barré par plusieurs cars de gardes mobiles, policiers et la BAC. Nous avons compté plus de dix cars des forces de l’ordre, regroupant d’après les journalistes plus de 80 policiers et gendarmes. Nous resterons en demandant la libération de nos camarades pendant deux heures environ. Nous apprenons aussi qu’il y aurait neuf blessés du côté des policiers, notamment de la BAC. Or, ils étaient tous là, notamment ceux du rectorat, sur le pont. Il ne peut en aucun cas avoir eu des blessés du côté des forces de l’ordre étant donné que lors de l’expulsion du parc du rectorat aucun violence de la part des manifestants n’a été constaté par l’ensemble des témoins. La seule explication demeure la foulure du poignet par usage intensif de la matraque ou le tir perdu de flashball par un policier sur un de ses camarades, voire, mais ce serait faire preuve de malignité, un mensonge de la police. Notons que ce genre de propos ne sert qu’à couvrir les exactions policières, justifiant ainsi l’usage du flashball et de la matraque contre les manifestants, en cas de procès, surtout si le lycéen blessé perd son oeil.

Une commission anti-répression existe sur la Fac et tente de récolter le maximum de témoignage, notamment pour les personnes gardés-à-vue et celles blessés hier. N’hésitez pas à prendre contact avec eux. Ces témoignages, vidéos ou photos sont nos seuls armes de défense. Si vous n’arrivez pas à prendre contact avec cette commission, prenez contact avec la Ligue des Droits de l’Homme sur Nantes qui suit ce dossier.