Le principal mot d’ordre de la mobilisation étudiante est le retrait de la LRU, qui découle directement du processus de Bologne, lié à l’AGCS (accords internationaux de libéralisation des services), appliqué par la commission européenne. La LRU en est la matérialisation en France, elle implique principalement :

– Un rétrecissement du conseil d’administration (CA) des université, qui détient le principal du pouvoir au sein de l’université, d’une cinquantaine de membres environ jusque la, à maintenant entre 20 et 30 membres avec possibilité de participation de personnes exterieures à l’université.

– Au sein de ce CA, les étudiants passeront de 25% à 15% des membres du CA. Le personnel IATOSS (administration et services techniques) de 15% à 10%.

– Présence au sein de ce même CA de 7 ou 8 personnalités extérieures, parmi lesquelles 2 ou 3 représentants des collectivités territoriales, dont un du conseil régional, et au moins un chef d’entreprise ou cadre dirigeant d’entreprise ;

– Le Président aura un droit de veto sur les recrutements et l’attribution des primes, alors qu’il existe plusieurs dizaines d’UFR différents.

– La commission de spécialistes autrefois chargée du recrutement cède face au comité de sélection présidé tout-puissament par le Président de la fac et dont les membres sont pour moitié extérieurs à l’université, pour le recrutement des enseignants-chercheurs.

– Un comité de sélection doit remplacer la Commission de spécialistes pour le recrutement des enseignants-chercheurs : « ses membres sont proposés par le président et nommés par le CA en formation restreinte »…

– Alors que le Président d’université etait auparavant élu par l’ensemble des membres du conseil d’administration (CA), du conseil scientifique (CS), ainsi que du conseil des études et de la vie universitaire (CEVU), il ne sera maintenant plus élu que par la majorité du conseil d’administration.

– Emploi de contractuels et d’étudiants au rabais, ainsi que recours à des entreprises privées pour des tâches autrefois faites par des employés de l’université.

– Et donc, réduction du nombre de fonctionnaires (et principalement, du nombre d’enseignants).

– Ouverture aux financements privés par les « fondations » ou les « donateurs » auront une place de choix dans l’attribution de ces fonds privés.

– Subvention allouée aux universités « en fonction de leurs résultats »

On le voit, cette réforme va à l’encontre de la démocratie à l’université, par une hyper-présidentialisation de son fonctionnement, et l’accaparement du pouvoir par un conseil d’administration qui ne représente pas l’université. La précarisation du personnel de l’université est aussi évidente, et il est clairement fait le choix de soutenir la « rentabilité » et la « compétitivité » des savoirs par divers moyens, nottament l’ouverture à des fonds privés.

Une prochaine Assemblée Générale de l’université aura lieu demain, et une manifestation nationale est prévue Jeudi (14h30 place de la mairie à Rennes).

Une coordination nationale des universités en lutte aura lieu ce week end à Rennes.

Tours, Rouen, Tolbiac (Paris 1), Lille 3, Rennes 2, Toulouse Le Mirail, sont actuellement en grève avec blocage.