Manifestation à Ernée contre le nouveau réacteur nucléaire EPR et les THT.

Plusieurs milliers de manifestant-e-s en Mayenne contre l’EPR et la ligne THT

Environ 3.000 manifestant-e-s selon les gendarmes, 6.500 selon les
organisateurs, ont manifesté samedi après-midi contre le réacteur de 3e
génération EPR et la ligne à très haute tension (THT) à Ernée, une commune
du nord de la Mayenne qui compte 6.000 habitants.

A l’appel de plusieurs collectifs anti-EPR, les manifestant-e-s, venus
principalement de Mayenne, Manche et Ille-et-Vilaine, se sont rassemblés
en trois points de la ville avant de se retrouver dans le centre pour
défiler devant la mairie.

La ligne THT déjà existante doit, elle, être doublée par une ligne
supplémentaire de même nature partant de Flamanville. Elle traversera
quatre départements (Manche, Mayenne, Ille-et-Vilaine et Orne). Le tracé
définitif est maintenant connu.

Des discours parfois divergeants au sein de cette manifestation. certain
mettant par exemple en scène la destruction d’un pylone factice et
d’autres appelant à la méfiance contre ceux et celles parlant de
destruction matérielle. Beaucoup de discours portant également sur le
renouvelable et la non nécessité économique du réacteur (sic!). comme si
l’économique n’était pas au coeur du mode de développement nucléocratique.

Au niveau du CRAN et des compagnon-ne-s de la coordination contre la
société nucléaire nous avons insisté sur le durcissement local de la
situation et l’appariton des premiers mobiles contre les mobilisations,
avant gout du bras de fer qui opposera la lutte à l’Etat nucléocratique.

A noter d’ailleurs que des premières poursuites ont lieu contre les
groupes de désobéissant-e-s qui avait investits des pylones cet été. Nous
suivrons et donnerons plus de détails sur cette affaire plus tard.

Voici donc le tract que nous avons diffusé là-bas:

APRES LA CONCERTATION, LES FLICS !

Voilà, nous y sommes. Il ne fallait pas s’illusionner, le choix de
relancer le nucléaire via un nouveau réacteur, ne pouvait que donner suite
à l’annonce de la construction d’un nouveau tracé de lignes EDF « très
hautes tensions » (THT) dans le bocage normand et mayennais par RTE pour
joindre la centrale nucléaire de Flamanville au réseau national et breton.
Long feu des concertations, des farces électorales, des « grenelles de
l’environnement », tout est déjà décidé pour que ce Monde continue de
tourner tel qu’il est. Avec ces leucémies, ces troupeaux de bétails
sacrifiés, ces désastres écologiques et humains. La concertation a déjà
laissé place aux flics…

L’EPR est la tête de pont d’une relance du programme nucléaire. Le
discours pseudo-écologique autour du développement durable englobe
aujourd’hui une relance du programme nucléaire. Le « Grenelle » de
l’Environnement monté spectaculairement par Sarkozy et ses amis
industriels en est le plus bel exemple. Cette mascarade publicitaire à
laquelle participent quelques associations écologistes n’a d’autres but
que de prolonger la Monde tel qu’il est, et d’alimenter sa boulimie
énergétique, en clair la fuite en avant destructrice du capitalisme, de
ses flux de marchandise, de ses désastres écologiques et sanitaires… en
offrant à cette fuite en avant le vernis écologiste du développement
durable.
Ainsi AREVA et EDF, géants du nucléaire font-ils un peu d’éolien, tristes
alibis visant à masquer les cadavres qu’ils charrient. Et pendant ce temps
ce monde se maintient, avec ses flux. Ainsi, la ligne THT reliant
Flamanville à l’ancienne ligne THT près de Loiron, devrait alimenter en
partie la ligne TGV Paris-Rennes. Et l’on saisit alors, que remettre en
cause le nucléaire c’est remettre en cause la société qui va avec, celle
qui nous incite à cette consommation effrénée d’énergie pour acquérir une
nouvelle téloche, une nouvelle bagnole, etc. Et non uniquement se battre
pour le ferroutage contre le transport routier, ou contre le nucléaire
pour le charbon, comme le font les écolo gestionnaires…

Le nucléaire passe toujours en force, et ce depuis sa création. C’est
ainsi qu’il s’est développé au cours des années 70 en France. A coup de
CRS contre les populations locales. C’est encore le cas aujourd’hui où les
mobiles, les arrêtés anti-tracteurs (à Romagny) sont de nouveau de sortie.
Et ce n’est qu’un début.
Le voile démocratique dont les nucléocrates d’EDF, AREVA ou RTE se parent
ne doit pas nous illusionner. Il n’y a pas de nucléaire citoyen, pas plus
que de nucléaire durable. Ils ont déjà décidé pour nous et ne plieront
devant notre propre détermination.
Les référendum organisés dans les communes traversées, s’ils ont le mérite
d’offrir une légitimité démocratique à l’opposition aux THT, ne suffiront
pas eux seuls à repousser le projet.

C’est pour cette raison que nous devons nous préparer à la lutte. Ce n’est
pas en négociant que l’on obtiendra quoi que ce soit mais en s’organisant
pour inverser le rapport de force par l’action.
Certains ont déjà commencés, en accueillant les réunions d’information de
RTE. A Romagny, ils étaient 300 face aux mobiles, tandis qu’un arrêté
anti-tracteur avait été pris. A Erbré 150 personnes ont encadrés les
émissaires de RTE et les ont conduits jusqu’au champs devant accueillir
des lignes. Là les attendaient les tombes des THT… Manifestations,
occupations de sites, sabotages, perturbations de réunions … autant de
pistes à explorer en essayant d’éviter la répression et les actions qui
nous jettent dans la gueule du loup, mais également en restant solidaires
et en articulant nos modes d’action et nos forces.

Le Collectif Radicalement Anti-Nucléaire (CRAN):

Nous nous sommes organisé-e-s en collectif depuis un an. Nous sommes
principalement caennai-se-s. Pour certain-e-s d’entre-nous la lutte
anti-nucléaire n’est pas nouvelle. Nous étions un certain nombre par
exemple à organiser un espace autonome avec la coordination contre la
société nucléaire au sein du Village Alternatif Autogéré et Anti-Nucléaire
d’avril 2006 à Cherbourg.
Nous nous sommes réuni-e-s autour d’un projet commun contre le nucléaire
et la société dans laquelle il se développe. Pour affirmer notre refus du
nucléaire et de ses désastres quotidiens de la Biélorussie à Cherbourg.
Pour dénoncer la prolifération de l’armement nucléaire et le développement
de la société de contrôle social et policier qui lui sont intimement liés.
Pour s’opposer à la dictature de son armada d’experts et l’expropriation
de nos propres vies qui s’y déploient. Egalement pour remettre en lumière
le lien entre nucléaire et capitalisme et insister sur la nécessité de
rompre avec la notion de développement fut-il durable…
Nous nous sommes réuni-e-s également autour de pratiques communes :
l’action directe contre les nucléocrates et leurs entreprises de
destruction du vivant, le refus des logiques électoralistes et du
fétichisme organisationnel (politique ou syndical), la réappropriation de
l’histoire de la lutte antinucléaire, à travers la réédition de textes
anciens ou plus récents, l’échange d’infos et d’analyses sur la question
du nucléaire.

Nous venons également de sortir une feuille d’info : haute tension
téléchargeable sur notre forum.

http://www.anartoka.com/cran/viewtopic.php?t=103

Un manifestant du CRAN.