Depuis son entrée en fonction le gouvernement Sarkozy n’a cessé d’afficher avec un impudent cynisme qu’il n’était là que pour servir ses «amis» milliardaires: les capitalistes. En même temps qu’il réduisait les impôts pour les plus riches, il refusait l’augmentation habituelle du SMIG au premier juillet. La première loi votée dans l’urgence pendant l’été a été celle de la restriction du droit de grève (instauration d’un «service minimum» dans le but d’affaiblir la force de la grève). En même temps qu’il accélère la chasse aux travailleurs «sans-papiers» et les expulsions, qu’il multiplie les rafles policières avec les conséquences dramatiques que l’on sait (une travailleuse chinoise tuée, un enfant gravement blessé en essayant de fuir la police) et qu’il fait voter une énième loi anti-immigrés dans le but d’aggraver les divisions entre travailleurs français et étrangers en faisant de ces derniers des boucs-émissaires, il prépare une loi pour la «dépénalisation du droit des affaires» afin de garantir aux patrons (comme son «frère» Lagardère, le roi des médias, qui en tant qu’actionnaire principal d’EADS, s’est enrichi un peu plus encore sur le dos des travailleurs d’Airbus) une impunité de fait!

L’attaque contre les régimes spéciaux de retraite est une attaque contre tous les travailleurs !

Les attaques contre les travailleurs sont en cours ou en préparation dans tous les secteurs: dans la Fonction publique où des milliers des suppression d’emploi sont prévus, une modification des contrats de travail est annoncée dans le but d’accroître l’exploitation des travailleurs alors que dans le privé c’est la fin des CDI et la généralisation de la précarité qui sont l’objectif. Les franchises médicales qui viennent d’être instaurées ne sont qu’une toute première étape dans l’accroissement des attaques contre les prolétaires malades, à en croire les projets avancés par Sarkozy en marge de sa campagne électorale. Enfin l’attaque actuelle contre les régimes spéciaux de retraite n’est qu’un premier pas dans l’attaque plus large contre les retraites de tous les travailleurs; en effet pour imposer à tous le passage à 42 annuités ou aller plus loin encore comme le réclame le MEDEF (avec en réalité pour but moins d’augmenter l’âge du départ en retraite que de diminuer les pensions), les capitalistes doivent d’abord imposer la disparition des régimes spéciaux et le passage des travailleurs concernés aux 40 annuités.

Ce n’est ni par la négociation, ni par des «journees d’ACTION» sans lendemain qu’on peut faire échouer les «réformes» anti-prolétariennes, mais par la lutte ouverte !

Malgré ces rodomontades, le gouvernement craint la lutte des travailleurs: il n’a pas oublié qu’en 1995 les cheminots avaient fait échouer par la grève illimitée une précédente attaque; et il n’a pas oublié les luttes plus récentes sur les retraites et contre le CPE. C’est pourquoi il veut isoler la cible de son attaque, les travailleurs jouissant des régimes spéciaux, en les présentant comme des «privilégiés», et en différant les attaques contre le reste des travailleurs et les jeunes. Mais les seuls privilégiés, ce sont les capitalistes qui s’engraissent du travail des prolétaires (et qui se volent les uns les autres à la bourse)!
Contre les capitalistes, leurs politiciens et leur Etat, tous les prolétaires, quel que soit leur statut, quelle que soit leur nationalité, ont les mêmes intérêts de classe à défendre et la même exploitation à combattre. En entrant en lutte ils peuvent faire échouer toutes les attaques capitalistes, mais à condition que ce soit une lutte véritable et non un simulacre de lutte fait de journées d’action sans lendemain et de manifestations-processions: avec la grève ils disposent d’une arme qui peut paralyser l’économie et bloquer le fonctionnement du capitalisme.
Mais pour utiliser cette arme de façon efficace, pour lutter de façon réelle et imposer un rapport de forces, bref pour défendre véritablement leurs intérêts de classe, les travailleurs ne peuvent compter que sur eux-mêmes. Les partis de gauche ont démontré hier au gouvernement qu’ils étaient des serviteurs empressés du capitalisme; ils ne dénoncent aujourd’hui la politique de Sarkozy (en continuité avec la politique de l’ex-«Gauche plurielle», comme le démontre le flot de transfuges qui rejoignent celui-ci) que pour son «inefficacité» (!) et ils appellent à des «négociations véritables» (déclaration du «Comité Riposte» signée PS, PCF, etc., 1/10/07). Les direction syndicales, qui combattent essentiellement la «méthode» du gouvernement, n’ont prévu qu’une «journée d’action» sans lendemain et sans autre perspective que… la négociation avec le gouvernement et le patronat: comme lors des luttes sur le CPE ou sur les retraites, elles feront tout pour éviter l’apparition d’une lutte réelle, pour la maintenir dans des limites inoffensives si elle apparaît, et pour finalement la faire échouer.
Les travailleurs d’Airbus ont montré ce printemps qu’il était possible de combattre le sabotage des organisations syndicales réformistes en prenant en main leur lutte, en s’organisant en comités de grève et coordinations entre usines. C’est cet exemple que les prolétaires doivent suivre: il faut rompre avec les orientations de collaboration de classes où les dits «partenaires sociaux» négocient la façon dont les travailleurs seront tondus. Face aux attaques capitalistes il n’y a pas d’autre solution qu’au retour à la lutte véritable, aux moyens, aux méthodes et à l’organisation de la lutte de classe!

Pour la lutte solidaire de tous les travailleurs, français ou immigrés, du public ou du privé !
Non à la collaboration des classes, Non aux sacrifices au nom de la défense de l’économie nationale !
Pour le retour à la la lutte de classe véritable contre les capitalistes et l’Etat bourgeois, dans la perspective de la révolution prolétarienne internationale !

Parti Communiste International
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Editions Programme, 3 rue Basse Combalot, 69007 Lyon (France)