Front unique des organisations ouvrières pour bloquer l’offensive de Sarkozy ! Boycott de toutes les discussions des plans réactionnaires !

Franchises médicales, paquet fiscal :
Sarkozy prend aux pauvres pour donner aux riches

Le Président de la République a accusé le 6 septembre les chômeurs d’être des fraudeurs, après avoir déclaré le 30 août, devant le MEDEF, qu’il fallait en finir avec les poursuites judicaires contre les patrons.
Non contents de financer généreusement les établissements de l’Eglise catholique, Sarkozy et son ministre Darcos ont entrepris de liquider la carte scolaire.
Le gouvernement prépare, à l’occasion de son projet de financement de la Sécurité sociale, de nouvelles franchises sur les trajets en ambulance, les médicaments, les actes paramédicaux. Il envisage même de mettre en cause la prise en charge à 100 % des maladies graves.
Le déficit de la branche maladie du régime général des travailleurs salariés serait de 13 milliards d’euros, largement à cause des multiples exemptions de cotisations patronales offertes par tous les gouvernements successifs. Sarkozy et son Assemblée UMP ont décidé, cet été, 15 milliards d’euros de nouveaux allègements fiscaux, soit 2 milliards de plus que le « trou de la Sécu ».
L’Etat se finance de plus en plus sur le dos des revenus moyens et des pauvres pour subventionner les patrons (65 milliards d’euros en 2006), acheter des armes et intervenir militairement dans des dizaines d’autres pays (37 milliards en 2007), payer les mercenaires qui maintiennent l’ordre à l’intérieur des frontières (22 milliards en 2007). Le projet de budget 2008 de Sarkozy, Fillon et Pécresse prévoit 11 200 suppressions de postes dans l’éducation, 1 600 créations de postes dans les prisons.
Sarkozy embrasse amicalement Poutine qui a ruiné la Tchétchénie et il est invité chez les Bush qui ont détruit l’Irak à deux reprises. Par contre, les travailleurs qui viennent d’Afrique ou d’Asie sont expulsés, pourchassés, humiliés… Le ministre « de l’Immigration et de l’Identité nationale » Hortefeux a même convoqué le 12 septembre les préfets qui n’expulsent pas assez. Par crainte de la police, Chulan Liu, 51 ans, s’est jetée du 1er étage le 21 septembre ; pour la même raison, Ivan Dembski, 12 ans, était déjà tombé du 4e étage le 9 août. Le dernier projet de loi raciste de Sarkozy et Hortefeux limite considérablement la possibilité pour leur famille de rejoindre les travailleurs immigrés qui ont des titres de séjour.

Service minimum, privatisation de GDF, régimes spéciaux : Sarkozy essaie de liquider tous les noyaux de résistance

Parmi les secteurs qui ont combattu les gouvernements bourgeois précédents et qui les ont parfois fait reculer partiellement figurent les étudiants, les fonctionnaires de l’Etat et de la santé publique, les travailleurs des grandes entreprises publiques. Sarkozy les vise tout particulièrement.
Contre les jeunes en formation, l’Assemblée UMP et le Sénat UMP ont déjà adopté le 1er août une loi pour conférer plus « d’autonomie » aux universités, c’est-à-dire les mettre en concurrence, les soumettre au patronat, leur permettre d’augmenter les droits d’inscription…
Contre les fonctionnaires, le pouvoir exécutif poursuit la baisse du pouvoir d’achat et les suppressions de postes. En particulier, il ferme des hôpitaux publics et il veut supprimer massivement des postes de fonctionnaires. Pour diviser les travailleurs de l’Etat, les atomiser, les soumettre, Sarkozy a annoncé le 19 septembre son intention de détruire les statuts qui les protègent encore, d’instaurer le salaire « au mérite » et les « contrats de droit privé négociés ».
Contre les travailleurs des communications, de l’énergie et du transport qui ont le potentiel de paralyser l’économie, les gouvernements bourgeois successifs, y compris celui de Jospin et Buffet, ont pratiqué l’éclatement (PTT, SNCF, EDF-GDF), la mise en concurrence et la privatisation (France Telecom, EDF, GDF…). Sarkozy a fait adopter le 21 août une loi qui restreint le droit de grève dans les transports publics. Sarkozy veut liquider les avantages qu’ont gardés les travailleurs de certaines entreprises publiques, qui se sont montrés historiquement combatifs, en particulier leur régime des retraites. Il ne vise évidemment pas la retraite après 15 ans pour les militaires.
Je vais aligner les régimes spéciaux sur le régime de la fonction publique, ils cotiseront 40 ans. (Nicolas Sarkozy, 19 septembre). Ma méthode, c’est de trouver la bonne voie de passage. (Xavier Bertrand, ministre du Travail, 27 septembre)

Grâce au débauchage des dirigeants PS et à la servilité des dirigeants syndicaux, Sarkozy pense avoir les mains libres

Sarkozy et l’UMP ont gagné l’élection présidentielle et les élections législatives surtout grâce à la politique pro-capitaliste du PS et du PCF quand ils étaient au pouvoir, grâce aux trahisons des luttes par les directions syndicales et à la campagne électorale couarde de tous les partis ouvriers (PS, PCF, LCR et LO). Pas grand-chose ne distinguait le programme de Royal de celui de Sarkozy.
Un membre du gouvernement sur cinq vient du PS. Strauss-Kahn a été nommé à la tête du FMI. Rocard, Lang, Védrine, Attali, etc. animent des commissions mises en place par Sarkozy.
Le PCF minimise la loi contre la grève comme « un combat idéologique et dogmatique » (18 juillet) et prétend même que l’offensive contre les régimes spéciaux n’est qu’une « diversion » (10 septembre). Le PS approuve la privatisation de GDF et la liquidation des régimes spéciaux des retraites. Hollande voit dans le projet de budget 2008 « un plan de laxisme » alors qu’il comprend un nouveau porte-avions et la suppression de milliers de postes de professeurs. Le 26 septembre, il a rencontré Bayrou, le chef du parti bourgeois Modem (ex-UDF). Le PS, le PCF et la LCR se sont retrouvés le 18 septembre avec d’autres partis bourgeois (PRG, Verts, MRC…), au lieu de décréter un front des organisations ouvrières contre la bourgeoisie et son gouvernement.
Les dirigeants syndicaux n’opposent pas un refus catégorique aux plans de Sarkozy et du MEDEF. L’UNEF, la CE, le SNESup-FSU, l’UNSA, etc. ont collaboré à la loi d’autonomie des universités. Toutes les confédérations discutent depuis le 7 septembre, avec le patronat, du contrat de travail que veut mettre en place Sarkozy. Elles ont laissé passer le service minimum de Sarkozy, Fillon et Bertrand.
L’UNSA, la FSU, FO, la CFDT et la CGT participent au « Conseil d’orientation des retraites » avec le gouvernement. Après la déclaration de guerre du 18 septembre de Sarkozy, Chérèque (CFDT) a dit : « Le président de la République ouvre des chantiers utiles » ; Mailly (FO) : « Cela va aller vite sur les régimes spéciaux » ; Thibault (CGT) : « 15 jours pour se mettre d’accord sur des éléments de base des régimes spéciaux, cela n’est pas possible ».
Les chefs syndicaux appellent les seuls travailleurs des transports à une « journée d’action », un mois après le discours de Sarkozy. Depuis le 24 septembre, toutes les directions des confédérations ont accepté de discuter de la liquidation des « régimes spéciaux » avec Bertrand, le ministre du Travail. Cette collaboration renforce l’offensive gouvernementale et prêche que « tout est joué » ; elle laisse les travailleurs des transports isolés. Pour gagner,
que toutes les organisations ouvrières, partis et syndicats, se prononcent pour la défense des régimes spéciaux de retraite !

Unité de tous les syndicats et de tous les partis issus de la classe ouvrière pour arrêter l’offensive réactionnaire, pour sauver les acquis sociaux, pour
empêcher l’adoption du budget 2008 !

Sarkozy tente de liquider ce qui reste des conquêtes sociales arrachées à la bourgeoisie française et à son Etat en 1936, en 1945, en 1968… Si le prolétariat ne s’empare pas du pouvoir, si les partis réformistes arrivent à empêcher la révolution et à sauvegarder le capitalisme, la classe dominante revient sur ses concessions dès qu’elle le peut. Aujourd’hui, la bourgeoisie française est d’autant plus agressive que ses concurrentes lui prennent des parts du marché mondial et que la fragilité de l’économie capitaliste est, une fois de plus, révélée par la crise financière internationale de l’été.
Sarkozy et ses acolytes ne sont pas des partenaires avec qui on pourrait échanger des propositions. Ce sont des ennemis des travailleurs qui annoncent clairement leurs buts.
Par conséquent, il faut imposer aux représentants syndicaux :
la rupture de toute concertation des plans de Sarkozy.
Face au gouvernement, contre ses attaques, qu’ils appellent dans tous les lieux de travail et de formation à des assemblées générales, pour décider des moyens d’arrêter l’enchaînement des mesures réactionnaires, organiser la solidarité des travailleurs, la lutte collective pour arracher le retour à 37,5 annuités pour tous, le remboursement intégral des soins, l’augmentation du pouvoir d’achat, l’embauche de tous les chômeurs, le droit de circuler librement pour tous les travailleurs de tous les pays.
Tandis que Sarkozy-Fillon ont préparé leur nouveau plan d’étranglement du droit de se soigner, avec la loi de financement de la Sécurité sociale, tandis que le gouvernement entame la présentation du budget 2008, la responsabilité des organisations qui disent représenter les travailleurs est d’organiser une gigantesque manifestation à l’Assemblée nationale, exigeant :
le retrait du projet de budget 2008, du projet de loi de financement de la Sécurité sociale.
28 septembre 2007 – www.revolution-socialiste.info