Les mouvements étudiants :
forces et obstacles

Une fois de plus l’université est prise pour cible par le gouvernement bourgeois, cette dernière attaque se nomme loi relative aux nouvelles libertés et responsabilités des universités.

Pourquoi le gouvernement veut-ils réformer l’universités?
Pourquoi les gouvernements successifs de la VIème république s’en prennent-ils aux établissements regroupant le plus grand nombre de jeunes de l’enseignement supérieur?
Il y a en fait plusieurs raisons à cela , d’une part les universités ne forment pas les « élites » mais elles ne sont pas non plus de simples fabriques de travailleurs (Certaines filières présentent peu d’intérêt pour les entreprises et l’économie en général mais permettent le développement intellectuel et critique des étudiants), les universités ne sont donc aux yeux du capitalisme pas rentables. Un autre facteur explique la réticence du gouvernement à laisser les universités dans leur état de fonctionnement actuel, en effet les universités sont de véritables poudrières, la concentration d’un grand nombre d’étudiant sur un même campus est propice aux échanges, aux débats d’idées et le cas échéant à la construction et à l’organisation de luttes. Ces luttes sont d’autant plus possibles que les moyens de subsistances des étudiants ne dépendent pas directement de leurs assiduités aux cours.

Que faire ? Analyse rapide du dernier mouvement étudiant :
Le précèdent mouvement étudiant, au printemps 2006, se solda par une victoire selon les médias,en réalité un échec pour les étudiants. Alors que ceux-ci réclamaient satisfaction de la totalité de leurs revendications (à travers une plate-forme votée par la coordination étudiante[1] ) le mouvement s’arrêta après le seul retrait du C.P.E (Contrat Première Embauche). Bien que le C.P.E faisait parti de la L.E.C (Loi d’Égalité des Chances) ayant déclenché ce mouvement, les étudiants et plus tard les lycéens avaient grâce aux A.G, aux débats et à toutes activités liées à la lutte entrevus que leurs mouvements dépassait le cadre de cette seule loi et comprirent que les problèmes posées par ce mouvement ne se limitait ni au C.P.E ni à la L.E.C mais qu’il s’agissait de la remise en cause de l’ensemble de la société (‘‘Notre lutte a révélé une crise sociale et politique. Il ne s’agit pas d’un accès de fièvre ordinaire, mais d’une manifestation de la crise de tout le système social. La logique capitaliste est mise au banc des accusés. Le capitalisme ne peut donner aucune réforme sociale positive. Bien plus, il est même contraint de démanteler les anciennes conquêtes sociales. Tous les lamentables chefs de la droite et de la gauche gouvernementale mènent avec des nuances de méthode la même politique au service d’un système économique prédateur ’’ Appel de la coordination nationale étudiante à Nancy le 15 et 16 avril 2006).
Pourquoi dans ces conditions le mouvement s’est-il arrêté ? La faute est à imputer aux directions syndicales et aux partis politiques de « gauche » qui à grand renfort de médias firent passer le mouvement pour une simple contestation contre le seul C.P.E [2] et mirent tout en jeu pour pourrir le mouvement, le but de telles manoeuvres était de limiter les risques qu’encourait le gouvernement Chirac en lui offrant une porte de sortie. Plus précisément le fait de focaliser la lutte sur le C.P.E épargne aux capitalistes de voir les travailleurs se joindre au mouvement en ajoutant leurs revendications à celles des étudiants. Les étudiants isolés ne peuvent pas faire fléchir le gouvernement car leurs grèves n’a pas la même incidences que celles des travailleurs puisque ils ne produisent pas. Mais les directions syndicales ne se contentèrent pas de limiter les forces du mouvement, ils y ajoutèrent les habituels techniques de ‘‘bousille de luttes’’, les journées d’action et autres grèves reconductibles espacées de ce qu’il faut pour que le nombre de mobilisés décroisse. Mais leur tort principal fut de refuser d’appeler les travailleurs à la grève générale, alors que le mécontentement de ces derniers était au summum, mais cette grève aurait été une possibilité de victoire trop importante pour que les syndicats prennent ce risque aussi ils laissèrent la coordination appeler à la grève générale, en vain.
Cette lutte a mise en évidence ( pour ceux qui l’ignoraient encore) la mainmise des syndicats sur les mouvements étudiants (médiatisation, mobilisation) au détriment de la coordination nationale seule légitime porte-parole des étudiants car au contraire des syndicats elle est élue démocratiquement et ne dépend d’aucune bureaucratie. Pire les directions syndicales ne prêtent aucune attention ni aux A.G ni aux coordinations.
La défaite de ce mouvement n’est donc nullement due à la taille de la plate-forme des revendications ,comme l‘on affirmé certain, cette dernière étant de toute façon « oubliée » par les appareils syndicaux.

Que faire? Perspective :
En prévision des nouvelles attaques gouvernementales il est indispensable d’analyser les faits antérieures pour ne pas commettre à nouveau ces erreurs, construire un mouvement basé sur les décisions prises en A.G (et à une autre échelle celles de la coordination nationale) tout en agissant prudemment pour éviter ce genre de récupération et le cas échéant prendre des décisions.

[1] : Cette plateforme de revendication comptait notamment :
– Le retrait de l’ensemble de la L.E.C
– Le retrait du C.N.E et de tous les contrats précaires, suppression de la réforme UNEDIC et de la loi Fillon 2003 sur les retraites.
– L’arrêt du traitement répressif des mouvement sociaux.
– L’abrogation du LMD, retrait de la loi Fillon sur l’éducation.
– L’abrogation de la loi CESEDA et régularisation de tous les sans-papiers.
– La démission du gouvernement, réengagement financier de l’état dans le Service Public,dédommagement des élus et des ministres sur la base d’un SMIC amélioré.

(Voir l’Appel de la coordination étudiante nationale unitaire à Toulouse les 6 et 7 mai 2006)

[2] : Création du collectif « stop CPE » dont faisait partie l’UNEF, SUD étudiant, l’UNL, UNSA jeunes, CGT jeunes, MJS, MJC, UEC, JCR, les jeunes verts … , diffusion de tract et discours appelant à la mobilisation contre le CPE seul.