Plusieurs raisons de se mobiliser contre la loi « relative aux libertés et responsabilités des universités »:

_administration des universités centralisée et « marchandisée ». Le conseil scientifique et le le conseil des études et de la vie universitaire seront seulement consultés. Le conseil d’administration va être réduit, tout-puissant, et accueillir de plus en plus de personnes de monde des entreprises en son sein (notamment du MEDEF, c’est déjà le cas). Le savoir comme instrument de profit. A l’inverse, les étudiants passeront de 25% à 15% des membres du CA. Le personnel IATOSS de 15% à 10%. Par ailleurs, le Président aura un droit de veto sur les recrutements et l’attribution des primes, alors qu’il existe plusieurs dizaines d’UFR différents. La commission de spécialistes autrefois chargée du recrutement cède face au comité de sélection présidé tout-puissament par le Président de la fac et dont les membres sont pour moitié extérieurs à l’université.

_externalisation: emploi de contractuels et d’étudiants au rabais, ainsi que recours à des entreprises privées pour des tâches autrefois faites par des employés de l’université. L’emploi généralisé de contractuels instaure une personnalisation des salaires, donc inégalités et concurrence.

_problèmes de financement (bâtiments vétustes et hors normes incendie, manque de personnels et de matériels). La solution souhaitée est de trouver des financements privés qui contredit l’indépendance essentielle des chercheurs. Et il faudra bien sûr faire des économies… Par ailleurs, les étudiants eux-mêmes se retrouveront enchaînés à l’entreprise, ultra-spécialisés. Les financements seront aussi à trouver grâce à la hausse (qui ne cesse) des frais d’inscription, certains membres du gouvernement n’hésitant pas à parler de 1000 euros. 2003=141E pour licence et master; 2007=165E pour licence et 215E pour master.

_Inégalités entre les universités. Sarkozy, dans sa lettre de mission adressée à V.Pécresse (ministre de l’enseignement su: « vous allouerez les moyens attribués aux établissements d’enseignement supérieur en fonction de leurs résultats ». Par ailleurs, rappelons que le coût moyen d’un étudiant à la fac est de 6700E contre 13760E pour les grandes écoles (et 8650 en collège et lycée)/2005/.

_suppression, ou délaissement aux seules élites des disciplines jugées « non-productives » (le mot est lâché -ce qui dénature en partie l’essence même de ces disciplines me semble-t-il-, notamment des sciences humaines et lettres. Sarkozy n’a d’ailleurs jamais cessé de rappeller qu’il comptait supprimer les bourses pour ces infâmes filiaires au profit des maths, de l’informatique, des sciences économiques. D’autant que c’est dans ces filières non-productives que se trouvent la plupart des perturbateurs « chroniques »… Il existerait encore des gens qui rêvent de faire ce qui leur plaît?

_la quasi-disparition de la recherche fondamentale au profit de la recherche appliquée, donc directement et immédiatement dégager des profits.