Des scientifiques la prédisent dans quelques millions d’années. On verra bien, c’est une vue de l’esprit, ceci ne me touche pas; je ne la sens pas comme la vie de mes proches je vis avec leur vie.

Aujourd’hui j’apprends cette fin, que je connaissais depuis plus de cinquante ans. Brusquement: parce que je lis un essai, comme j’en ai lu d’autres, d’autres auteurs, sur ce même sujet. Son titre ? : « La guerre atomique ».

La guerre ? :

Je connais, je suis un pacifiste. Ordinaire. Sans fondamentalisme. Sans terrorisme. La preuve: j’ai été mobilisé en 39, sans coup férir. Je l’avoue avec humilité. Cependant, mes nouveaux camarades et moi, nous n’aurions pas accepté une fleur à nos fusils, comme nos papas en 14.

Si les citoyens pacifistes avaient été moins humbles, en France et surtout en Allemagne, la guerre de 39-40-44-45 n’aurait pas eu lieu.

Atomique ? :

Je connais aussi, mais depuis 1945 seulement. On ne l’a admirée que comme le summun de la guerre, la destruction en deux secondes. Une pour Hiroshima faisant 122 338 morts / 201 468 victimes, une pour Nagasaki, faisant 25 680 morts, et, 23 245 blessés, malgré tout ce qu’on pouvait leur reprocher.

Mais qui gagnerait la prochaine guerre atomique ?

Puisque les U.S.A. ne récusaient pas leurs deux seules bombes atomiques (« Excusez-nous, on ne recommencera pas ») il n’y avait pas d’autre moyen pour des chefs d’états orgueilleux que de disposer de cette nouvelle arme.
Quelle indignité révélaient ces décisions souveraines, prises secrètement en temps de paix, sans demander l’accord des peuples ! Qui auraient vite applaudis les U.S.A. s’ils avaient dénoncée la nouvelle arme et neutralisé leurs arsenaux nucléaires.

Quelle victoire l’aurait emportée sur une vilaine mort !

Les médias n’ont jamais annoncé cette nouvelle, ni même sa possibilité. La page titre du livre. Pas rassurante. D’abord le nom de la revue: « Études sur la mort ». En sous titre: « Thanatologie ». Mon dictionnaire m’apprend que ce nom est connu depuis le milieu du XXème siècle, ce qui est récent. Il précise:

« 1) Biologie, sociologie et démographie.
Étude des différents aspects biologiques et sociologiques de la mort.
2) Étude médico-légale des circonstances ayant entraîné la mort. Dérivé: le thanatologue est la personne qui étudie la mort ».

Le titre de ce numéro 121 de la revue est: « L’Avenir de la mort ». Je pense que la mort d’un individu est le néant. Les sociétés humaines n’ont pas non plus la mort comme avenir, mais elles peuvent en avoir la crainte, si elles en sont ou deviennent conscientes. Des sociétés humaines sont mortes, dans notre passé historique. Enfin, le nom de la revue: « L’esprit du temps », éditeur de revues spécialisées en psychologie, psychiatrie et psychanalyse.
L’auteur de l’étude sur la guerre atomique est Claude Bersay, cardiologue, secrétaire général de la société de thanatologie. Sa compétence m’apparaît indubitable. J’extrais de son étude quelques phrases, passages, résumés et chiffres:

1) « De toutes les menaces que l’homme fait peser sur la planète, la guerre nucléaire, et, l’hiver nucléaire sont les plus graves et de loin. »

2) « Les U.S.A. ont inventées les armes nucléaires parce qu’ils craignaient que l’Allemagne nazie ne les fabrique la première… » (Une crainte n’est pas une certitude, surtout aux niveaux des scientifiques qui pratiquaient cette science nouvelle, et, de Théodore Roosevelt qui n’a pas fait rechercher une preuve de la culpabilité d’une science qu’il ne connaissait pas du tout et qui n’en a conclu que la possibilité d’une supériorité militaire incontestable; les scientifiques peu nombreux en science atomique, connaissaient une partie du danger médical pour les individus, hommes de science ou malades, mais pas au niveau des sociétés dont le devenir médical ne les préoccupait pas du tout.)…

L’ U.R.S.S. a mis les siennes (ces armes) pour contrebalancer l’avantage américain. Les Chinois pour faire pièce aux armes américaines et russes, l’Inde par peur de la Chine; le Pakistan par crainte de l’Inde; Israël contre la menace islamique; la Corée du Nord contre les voisins du Sud; la France et l’Angleterre pour tenir leur rang.» J’aurais ajouté à cette liste le fait incontestable que les peuples de ces pays n’ont pas été tenus au courant des conséquences médicales particulières et généralisées de l’utilisation de ces armes, de leur fabrication et de leurs essais, et que les chefs politiques ont gardé le secret le plus longtemps possible sur les pollutions causées par ces armes, sur leur efficacité indiscriminée dans le temps et l’espace.

3) « La bombe H, inventée sept ans plus tard, mille fois plus puissante que la bombe A »

4) « 10.000 armes nucléaires stratégiques, 35.000 armes nucléaires tactiques. »

5) « Aucun espoir, par contre, pour la protection des populations »

6) »Mais la découverte de la réalité de l’hiver nucléaire a stoppé toutes ces tentatives. » (de protection).

7) « L’explosion: c’est, d’une seconde à l’autre, l’apocalypse avec des centaines de milliers de vies en danger et la destruction de l’infrastructure du pays attaqué. »

8) « Une guerre nucléaire, c’est cent millions de Tchernobyl. »

9) « Les éruptions volcaniques, les incendies de forêts peuvent dégager d’importantes quantités de fumée sombre dont les effets, si elle se maintient en altitude, sont suivis de chutes de température avec des conséquences parfois lourdes sur le climat et les récoltes. »

10) »La température du globe serait de quelque 35 degrés plus basse si elle dépendait uniquement de la quantité de chaleur absorbée par la terre. « 

11) « Vu la grande quantité de matières inflammables accumulées dans les centres urbains et les installations pétrolières, il ne faudrait pas un bien grand nombre d’explosions nucléaires pour obscurcir tout l’hémisphère Nord. »

12) « Déclencher une guerre nucléaire revient à se tirer une balle dans la tête. Il n’y a pas de victoire possible. »

13) « Certains experts prétendent que pour éviter que les fumées atteignent le seuil critique, il faudrait supprimer 99% des armements existants. »

14) « La France serait le seul grand pays qui ne consacre aucun effort de recherche sur l’hiver nucléaire et qui n’organise aucune réunion publique ou scientifique sur ce sujet ! « 
Que pouvons-nous faire pour que ceci n’arrive pas ?

1) Quelques chiffres importants, les uns sûrs, les autres approximatifs:

– population mondiale: plus de 6 milliards de vivants; 320 agglomérations de plus d’un million d’habitants: 30 millions à Tokyo, 10 millions pour la région parisienne (estimations 2002).

– 2.500 à 7.000 langues parlées.

– O.N.U.: Organisation des Nations dites Unies, créée par les chefs d’état vainqueurs en 45, par 51 nations, acceptée en 2001 par 192 nations.Inclus dans cette population totale: quelques milliers, dizaines ou centaines de milliers d’assassins tueurs individuels ou mandatés envoyés de dieux, kamikazes, guerriers…

2) Que peuvent faire les 6 milliards d’individus dont une minorité vit bien et se désintéresse de la majorité qui subit la faim, le manque d’un toit, les maladies et le manque de soins médicaux, le manque d’instruction, de travail, de tranquillité, de bonheur ?

– Comprendre, malgré les silences des puissants et les mensonges des médias, l’importance des menaces de guerre nucléaire et d’hiver nucléaire. Agir en conséquence, légalement (par les votes).

– Refuser les pouvoirs autoritaires et la démocratie représentative. Instaurer la démocratie directe (seuls les électeurs et les électrices décident, par leurs votes, des actions importantes de leurs gouvernements).

– Imposer l’espéranto comme seule seconde langue dans tous les pays.

– Refuser l’O.N.U. et proposer aux électrices et aux électeurs de créer une nouvelle instance mondiale qui s’efforcerait de résoudre les réformes démocratiquement.

3) Que devraient accepter les actuels dirigeants des nations?

– Instaurer la seule démocratie directe dans tous les pays et pratiquer la vérité dans toutes les activités politiques.

– Décider que toutes les activités commerciales, financières, etc, seront, sauf les activités artistiques et littéraires, d’opinions ou de croyances, soumises aux votes des électrices et électeurs communaux.

– Remettre leurs pouvoirs personnels à la nouvelle instance mondiale.

– Détruire toutes les armes nucléaires et promouvoir une politique pacifiste.

– Développer une politique éducative et médiatique d’entente entre les humains.

Jean Pignero

Président Fondateur de l’Association pour la Protection contre les Rayonnements Ionisants (APRI)

(Ce texte est publié en souvenir de ce pionnier de la lutte anti nucléaire, qui nous a quitté le 15 juin 2005)