Nous ne voterons pas parce que « nos droits » seront à peine moins piétinés avec la gauche. Faut-il rappeler que ce fut Jospin et la gauche plurielle qui écrasa les dernières révoltes importantes de chômeurs au nom de la société de travail et de son refus (il fallait l’inventer !) d’une société d’assistance ?

La question n’est pas la discontinuité de l’emploi mais le contenu du travail. La question n’est pas la fin du plein emploi mais le désir d’en finir avec l’emploi. La question n’est pas celle de l’emploi du temps de notre vie mais plutôt de pouvoir construire de nouvelles formes de vie. La question n’est pas celle des nouveaux droits (et donc des nos devoirs) mais d’avoir des moyens pour vivre. Nous n’avons rien à demander pour tous.

Nous ne voterons pas parce que nous n’avons pas la mémoire courte et que nous ne voulons pas légitimer la réinstallation au pouvoir du Parti Socialiste. Nous ne le pouvons pas : la liste d’ignominies de la gauche est trop longue. Nous ne voulons plus de son abjecte pédagogie, de sa prétention morale dans la gestion pragmatique des affaires qui sont les leurs. Nous ne voulons pas de son usurpation du nom du peuple. Nous ne voulons pas de leur dernier délire social-pétainiste d’un « ordre juste ». Entre leur « ordre juste » et « le juste de l’ordre » de sarkozyste nous n’y voyons qu’une si mince différence. ! Nous ne voulons pas de la réhabilitation de la famille, du travail et de la patrie que nous propose la providentielle Ségolène. Ni de l’entreprenuriat de soi au service de l’entreprise française. Comment pourrions-nous accepter le « moindre mal », ce continuum imperceptible entre Sarkozy l’énervé et la normopathe candidate socialiste ?

Non, nous ne voulons pas « participer » au désir de leur avenir.

Nous n’acceptons pas cet hystérique appel au vote pour une gauche qui nous répugne. Le premier acte d’allégeance à leur ordre juste c’est de se soumettre au néant politique des élections pour légitimer leur pouvoir.

Collectif antisarkolène.