Après les RMIstes, une caste de chômeurs sans droit au chômage,
les RMAstes, une caste de travailleurs sans droit du travail

A la rentrée parlementaire, l’Assemblée nationale examinera le projet de loisur le RMI-RMA (Revenu Minimum d’Activité) déjà adopté par le Sénat.

Ce projet prévoit de créer une nouvelle caste de travailleurs dans lessecteurs public et privé
– qui travailleront avec et comme les autres salarié-e-s
MAIS
– qui ne pourront pas refuser ces emplois sous peine de se retrouver sansaucune ressource (suppression du RMI pour les récalcitrant-e-s)
– qui coûteront moins de 3 euros de l’heure à leur employeur quel que soitl’emploi occupé
– pour lesquel-le-s ni le code du travail ni les conventions collectives nile statut de la fonction publique ne s’appliqueront
– qui seront « remercié-e-s » au bout de 6 ou 12 ou 18 mois
– dont le « salaire » n’ouvrira pas de droits aux allocations chômage, ni à la retraite.

Le patronat, inspirateur de ce projet, voulait une baisse drastique du « coût du travail ».
Le RMA n’est pas encore un salaire mexicain ou indonésien mais c’est sur le bon chemin.
Le RMA délocalise les emplois sur place !

A l’heure où l’Assédic, qui n’indemnise déjà que 42 % des demandeurs d’emploi, entreprend de supprimer les indemnités de 856 700 chômeurs, en en rejetant une bonne partie dans le RMI, le gouvernement entend soumettre celui-ci à l’arbitraire des élus locaux et du patronat et à la docilité des allocataires.

Comment l’Assédic précipite-t-elle dans l’exclusion des centaines de milliers de licencié-e-s ?
Quelles sont les mesures prévues par la réforme du RMI ?
En quoi cette réforme, après l’explosion de l’emploi précaire des 20 dernières années, risque-t-elle de changer radicalement le statut du travail salarié ?