Le vendredi 11 juillet, le gouvernement a sollicité à la cour de première instance numéro 6, 4e section l’exécution de la sentence d’expulsion décidée contre la Kasa de la Muntanya par la juge Estrella Radio Barciela. Ainsi s’achève le procès civil initié il y a six ans par le ministère.

Le batiment (classé monument historique) que nous connaissons depuis plus de 14 ans sous le nom de « Kasa de la Muntanya » a été construit pour la famille Güell en 1909, il a été donné à la Guardia Civil dans le but de mieux protéger le quartier par Eusebio Güell, à la condition expresse que si la Guardia Civil ne l’utilisait plus, le batiment revienne à ses héritiers.

Le batiment aurait donc dû revenir à la famille Güell après son abandon par la Guardia Civil en 1983, cependant, par le jeu d’un mécanisme bureaucratique validé par Julia Garcia Valdecasas, alors déléguée du ministère du logement à Barcelone, le batiment est tombé aux mains du gouvernement, devenu illégalement son propriétaire.

La Kasa de la Muntanya, située dans le Quartier de Gràcia, a été occupée le 11 novembre 1989 par un groupe de jeunes qui voyaient dans l’okupation une autre manière de vivre et de lutte sociale et politique. A partir de principes tels que l’autogestion, l’antimilitarisme et l’antifacisme, entre autres, un projet est né qui pendant ces 14 ans a transformé la Kasa de la Muntanya en un lieu important et nécessaire pour beaucoup de collectifs et de gens, aussi bien en Catalogne qu’en Espagne et dans le reste de l’Europe.

Durant ces 14 années, beaucoup de gens ont vécu là comme chez eux. Nous avons prouvé qu’il est possible de vivre différemment, que la solidarité, la vie collective et l’autogestion ne sont pas qu’une vague théorie ni des mots vides de sens. Nous avons lutté pour nos idées et aidé ceux qui
luttaient pour d’autres, ayant toujours un esprit critique et combattif contre le système établi pour et par les riches et les puissants. La Kasa de la Muntanya a été un appui et un espace pour un grand nombre d’initiatives sociales et culturelles, et nous avons fait d’elle notre façon de faire de la politique.

On a aussi vécu des moments difficile. L’été 2001, lors d’une vague de répression dans toute l’Espagne et à Barcelone en particulier, nous avons subi des attaques policières en juillet puis, en septembre, une campagne médiatique et politique liée à la détention de membres présumés de l’ETA à Barcelone. Déja à cette époque nous avons été soutenus par beaucoup d’organisations, de collectifs et d’individus. Il a été démontré que ces tentatives puantes de criminalisation de la Kasa et du mouvement okupa étaient orchestrées par le PP (Partido Polular, de Aznar). L’année 2001 a été caractérisée par la recrudescence des pratiques institutionnelles autoritaires et facistes telles que la persécution, l’emprisonnement et la répression des mouvements sociaux.

Aujourd’hui, deux ans plus tard et sans qu’il n’y ait le moindre projet pour cet immeuble, ils veulent nous virer et en finir avec ces 14 années d’histoire, de lutte et d’illusions. Tant que la Kasa n’est pas vide, nous la défendrons jusqu’au dernier moment, elle et tout ce qu’elle représente. Nous souhaitons empécher cette expulsion, mais nous ne pourrons pas y arriver sans la solidarité, l’aide et l’appui de tous les mouvements sociaux, collectifs, groupes et individus qui luttent contre les injustices et la répression.

Depuis la Kasa de la Muntanya, nous lançons un appel à participer à toutes les mobilisations et initiatives qui vont avoir lieu pour éviter par tous les moyens que le 2 octobre il y ait une nouvelle eviction dans la Barcelone « de toutes les cultures, tellement idyllique et solidaire ».

EMPECHONS l’EVICTION DE LA KASA DE LA MUNTANYA.

Kasa de la Muntanya
Av/ Santuari Sant Josep de la Muntanya, 33.
08024 Barcelona
km@nodo50.org
www.nodo50.org/kasadelamuntanya