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Nicolas Sarkozy dans sa réponse [1] au questionnaire Candidats.fr, arrivée 36 heures avant l’élection présidentielle, présente un projet de société à l’ère du numérique qui date du siècle dernier.

L’APRIL considérait hier dans un communiqué [2] l’absence de réponse de Nicolas Sarkozy comme préoccupante, surtout au vu de la qualité des réponses envoyées par les autres candidats. Ceux-ci ont traité dans leurs réponses les différents sujets proposés en profondeur, permettant ainsi aux citoyens de mieux connaître leurs positions sur le logiciel libre et les libertés numériques.

À la lecture de la réponse de dernière minute du candidat de l’UMP, l’APRIL comprend mieux ses hésitations à répondre à son questionnaire. Ne répondant pas de fait au questionnaire de l’APRIL, il montre, dans un court document de quatre pages, son incompétence, et celle de son entourage, sur des sujets aux enjeux sociétaux et économiques fondamentaux.

Plus grave encore, la vision présentée est celle d’un candidat qui n’a pas compris les différences fondamentales entre biens matériels et créations immatérielles.

Concernant la question des brevets logiciels il nous montre qu’il n’a pas saisi la différence de taille entre la révolution informationnelle et les révolutions industrielles qu’ont connues nos sociétés [3].

Sur la question des DRM il est le seul candidat à se déclarer clairement en faveur de la protection juridique des mesures techniques de protection et donc pour le contrôle de l’usage privé des oeuvres numériques. De même, sur la loi DADVSI il persiste et ne renie rien.

Nicolas Sarkozy a déjà annoncé il y a quelques jours que s’il était élu il remettrait en chantier la riposte graduée. Cela signifie concrètement la mise en place de DRM nouvelle génération ainsi qu’un contrôle automatique des réseaux.

En mars 2006 le chanteur de Kyo déclarait [4], après une rencontre avec Nicolas Sarkozy, « avec Internet on peut faire n’importe quoi. On peut empêcher ces sites d’être utilisables en France. Ils le font bien en Chine ». Avec Nicolas Sarkozy président la France importera le modèle chinois.

« Après avoir soutenu les brevets logiciels, la loi sur la confiance dans l’économie numérique (LCEN), la modification de la loi informatique et libertés (LIL), la loi DADVSI, etc., comment Nicolas Sarkozy peut-il affirmer que « les libertés ne sont pas suffisamment protégées dans l’univers numérique » ? Doit-on se préparer à se battre contre de nouvelles lois encore plus contraignantes ? », déclare Benoît Sibaud, président de l’APRIL.