Cependant, en Colombie où nous vivons une dictature déguisée de démocratie, critiquer ou encore agir de façons autonome est un délit, s’engager dans la défense du caractère public de l’éducation est une action terroriste, et celui qui incurie dans le délit de penser est persécuté par le régime, parfois avec ses chiens des chasse les plus sanguinaires (les paramilitaires) ou, dans le meilleur des cas, en utilisent les institutions de l’État, qui nous marginalisent et nous stigmatisent comme terroristes et/ou guérilleros. C’est donc la triste réalité de la Colombie depuis plusieurs années, les noms de nos très chères compagnes et compagnons assassinés sont un témoignage macabre et nous ne permettrons pas que le régime les efface de notre mémoire.

Ce sort de persécution aux mouvements étudiants colombiens dirigé par l’État colombien, est davantage observable dans les cas emblématiques des compagnons et compagnes membres de l’Association colombienne des étudiantEs universitaires : La camarade Maira Lopez, étudiante de l’université de Sucre , emprisonnée depuis un an dans le centre de réclusion pour femmes de la ville de Cartagena, Federico Valero étudiant de l’Escuela Superior de administración publica, qui est en prison depuis la fin de 2004 ainsi que le cas les plus récent des compagnons, Silvestre Lozano, étudiant de l’université Sur Colombiana, arrêté le 20 mars 2007 dans la ville de Neiva. Ces trois compagnons sont dans les prisons colombiennes pour avoir une pensée critique, pour avoir agi de façon autonome et pour suivre leur conscience démocratique et leur éthique humaniste. Quel paradoxe ! Ils sont accusés de terrorisme par un État terroriste.

Maira, Federico et Silvestre, vous êtes un exemple de la difficile tâche qui représente être une ou un étudiant universitaire en Colombie, de personnes illustres, ceux celles qui ne nient pas la réalité mais qui lutte pour la transformer. Votre exemple est notre guide pour continuer la lutte. Pendant que vous êtes injustement enfermés, avec vous sont notre pensée et notre sentiment de solidarité. Votre emprisonnement, nous le sentons comme le notre.

Nous exigions leur libération immédiate. Au même moment, nous demeurons dans le combat pour l’éducation des Colombiennes et Colombiens, les barreaux sales et immoraux ne réussissant jamais à enfermer la vérité et la justice que vous, Maira, Federico et Silvestre représentez. Parce que nous connaissons et partageons vos leitmotivs de justice et liberté, nous continuons en avant. Ne démissionnez pas dans cette lutte pour l’Université publique, pour la démocratie et la paix de la Colombie.
POUR UNE UNIVERSITÉ CRITIQUE CREATRICE ET TRASFORMATRICE