Surplus, la société de consommation

(2003 – France – 52 mn d’Eric Gandini)

Ironique et sans concessions, cet essai en forme de collage virtuose réalisé autour du « gourou de l’antimondialisation », John Zerzan dénonce les dérives du libéralisme, la coercition médiatique et publicitaire, la course insensée au profit et le gâchis produit par la société de consommation. Ses paroles croisent ici celles de Berlusconi, Bush, Chirac, Poutine, Bill Gates et Fidel Castro, sur des images des manifestations de Gênes ou des dérives consuméristes (détritus, management, publicité…). Collage, manipulation des sons et des synchronisations, répétitions suggestives, montage incisif, musique dub et électro, slogans martelés… le film utilise les mêmes techniques que la publicité et les shows télévisés. Ironique à souhait, le documentaire interroge plus qu’il ne dénonce…

Note: Le film a reçu le Silver Wolf Award, Festival international de documentaires d’Amsterdam.

L’île aux fleurs

(1989 – Brésil – 12 mn de Jorge Furtado)

Douze minutes, donc. Douze minutes d’une formidable évidence. Douze minutes qui suffisent pour mettre en branle les rouages indéfectibles du commerce mondial. Douze minutes d’images agrémentées de commentaires d’un humour implacable. Jusqu’à la fin où tout le monde arrête de rire. Furtado joue avec des idées simples (« l’être humain se distingue des autres animaux par son télé-encéphale hautement développé et son pouce préhenseur »); des images décalées (le champignon atomique pour illustrer les capacités intellectuelles et techniques de l’être humain); des slogans bien pesés (« se souvenir c’est vivre »); des élucubrations moins innocentes qu’elles n’y paraissent (l’invention de la monnaie), pour simplement dévoiler les aberrations d’un système commercial mondialisant qui se prétend parfait et porteur de richesses.

B17 : 17 rue Paul Bellamy – Nantes – Tram ligne 2 arrêt 50 otages