LA MACHINE À PUNIR EST SUR LES RAILS

Marlène Moré, jeune femme de 22 ans, a été convoquée le 22 avril dernier au tribunal correctionnel de Nantes dans le cadre de la loi « LSQ » votée le 15 novembre 2001 pour avoir voyagé plus de 10 fois sans billet, son procès a été reporté au 10 septembre prochain.
Elle risque une peine de 6 mois de prison ferme et 7500 euros d’amende.
La loi « LSQ » (loi dite sur la sécurité quotidienne) est entrée en application depuis plusieurs mois. De source syndicale, 38 000 personnes sont potentiellement concernées. A défaut de pouvoir jeter tout ce monde en prison, ils sont bien décidés à faire des exemples et à faire peur.
Selon les derniers chiffres de la SNCF, fin janvier 2003, 1459 plaintes ont été déposées, 182 procès ont déjà eu lieu, 48 peines de prison ferme, allant de 7 jours à 4 mois de prison ferme ont été prononcées à l’encontre de celles et ceux qui ne peuvent pas payer – chômeu-r-se-s, RMIstes, sans-papiers et autres pauvres – et il y en a eu d’autres depuis…
Ces gens ont été, sont et seront jetés en prison pour avoir refusé d’être assignés à résidence, pour avoir exercé leur droit et leur besoin de mobilité.
Non contente d’avoir fait pression sur le gouvernement précédent pour faire voter cette loi, la Sncf n’hésite pas à dépenser des sommes considérables pour faire croire que celles et ceux qui voyagent sans ticket sont responsables des problèmes. On accuse les pauvres !… Tout le monde le sait, si les pauvres avaient de l’argent, les trains seraient à l’heure !
Cette loi a été la première d’une série de lois liberticides. A la « LSQ », est venue s’ajouter le sabotage sur la présomption d’innocence, puis la loi « Perben » et dernièrement la loi « LSI » dite aussi loi Sarkozy.
Ces lois répressives visent à la fois les mendiant-e-s, les gens du voyage, les prostitué-e-s, les sans papiers, les habitant-e-s de squats, et quiconque refuserait peu ou prou l’ordre établi et une vie normalisée (regarde, consomme et tais-toi !)
Plutôt que de répondre à la montée de la misère (chômage, précarité galopante, crise du logement…) et aux inégalités sociales, les gouvernements successifs ont préféré laisser se développer, quand ils ne l’ont pas carrément provoquée, la psychose sécuritaire. Parallèlement, ils ont procédé à la mise en place de cet arsenal sécuritaire pour contrôler la population. La répression ouverte, l’ambiance sécuritaire actuelle, nous entraînent toutes et tous dans la peur et le repli.
Nous vous appelons à soutenir l’action en faveur des personnes poursuivies pour motif de pauvreté. Ne ratons pas le train de la solidarité !….
Rendez-vous tous les vendredis à 18h00 devant la gare nord et le 10 septembre, à 14h00, devant le tribunal correctionnel de Nantes
LA MACHINE À PUNIR EST SUR LES RAILS,
REAGISSONS COLLECTIVEMENT, INDIVIDUELLEMENT !

Comité de soutien à Marlène Moré : François Thonier… AC ! Nantes, Les Alternatifs, le C.A.S ( collectif antisécuritaire), Collectif TGV, CNT, FA, GASPROM ASTI de Nantes, LCR, LDH, Sud Caisse d’épargne….et des Individu-e-s.
Contact : AC ! Nantes 21, allée Baco – 44000 Nantes  : 02.40.89.51.99