M. Raffarin adresse un signe d’apaisement aux syndicats d’enseignants
LE MONDE | 27.08.03 | 12h41 • MIS A JOUR LE 27.08.03 | 12h47
Les TOS ne seront pas décentralisés avant 2005.
Dans un souci d’apaisement avant la rentrée scolaire, Jean-Pierre Raffarin a indiqué que « tout transfert des techniciens, ouvriers et personnels de service -TOS- de l’éducation nationale ne serait décidé qu’à l’issue du grand débat sur l’école », a rapporté Jean-Luc Villeneuve, secrétaire général du SGEN-CFDT, à l’occasion d’une rencontre avec le premier ministre, mardi 26 août.

Ce « grand » débat doit démarrer en octobre pour se conclure au second semestre 2004 par une révision de la loi d’orientation sur l’éducation de 1989. Concrètement, les 91 000 techniciens, ouvriers et personnels de service ne passeront donc pas sous l’autorité des départements et des régions avant janvier, et plus vraisemblablement septembre 2005.

« FAIRE REPARTIR L’ACTION »

Depuis jeudi 21 août, le premier ministre a rencontré les différents syndicats en prévision d’une rentrée qui risque d’être tendue. « Nous ne sommes pas sortis d’une relation conflictuelle avec le gouvernement, a estimé Denis Paget, co-secrétaire général du SNES, le principal syndicat des enseignants du second degré, mardi 26 août. Notre intention est de faire repartir l’action le plus vite possible. » Il préconise une action interprofessionnelle autour de la défense du service public.

Aucun syndicat n’a appelé à la grève, même si le SNES a posé des préavis pour la semaine de rentrée – mais les sujets de discorde demeurent. A commencer par le paiement des jours de grève. Dans les faits, les retenues de salaire apparaissent très disparates selon les rectorats, voire selon les collèges et lycées.

Les aides-éducateurs figurent aussi parmi les dossiers épineux de la rentrée. Selon Bernard Boisseau, co-secrétaire général du SNES, il y aura 30 000 adultes contribuant à l’encadrement éducatif en moins cette année, compensés seulement par 20 000 postes d’assistants d’éducation.

La situation risque d’être tendue dans le primaire, qui accueillait plus des deux tiers des aides-éducateurs. « Entre juin 2003 et juin 2004, on aura perdu de l’ordre de 23 000 aides-éducateurs qui ne seront remplacés, au mieux, que par 10 000 assistants d’éducation », assure Nicole Geneix, secrétaire nationale du SNUipp, le principal syndicat des enseignants du premier degré.

Le SNES dénonce également la suppression, au budget 2004, de 1 500 postes d’enseignants du second degré et la baisse du nombre de professeurs stagiaires en 2003. L’ouverture de 18 000 postes au concours de recrutement cette année ne se traduit au final que par 14 500 professeurs stagiaires dans les instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM) – contre 16 700 l’an dernier -, selon le SNES. Ce déficit, lié notamment au désistement de candidats admis à plusieurs concours, était compensé les années précédentes par l’établissement de listes complémentaires. De près de 2 000 enseignants l’an dernier, elle est tombée à seulement 44 cette année.

Pour le ministère de l’éducation nationale, les effectifs de professeurs du second degré devraient être suffisants à la rentrée compte tenu de la baisse du nombre d’élèves dans les collèges et lycées.

Martine Laronche

• ARTICLE PARU DANS L’EDITION DU 28.08.03