«Faut-il bâillonner la « gauche de la gauche »?», demande le sociologue québécois Richard Poulin: «Nicolas Sarkozy a été intronisé candidat de l’UMP (Union pour un Mouvement populaire) aux présidentielles. Quelque 98% des membres du parti ont voté pour lui et les ralliements à sa personne ont été légion. Le candidat aux présidentielles se veut rassembleur non seulement de la droite, mais de toute la France. Pour cela, il a mis (temporairement) au rancart ses promesses de « rupture ». En juillet 2005, le futur candidat à la présidentielle expliquait: « Pourquoi chercherais-je l’électorat du Front national? Je l’ai déjà! » On peut donc s’attendre à un déplacement de l’accent de sa campagne électorale. Pour gagner, il doit aller chercher des votes qui auraient naturellement tendance à se porter sur la candidate socialiste ou sur le candidat de l’UDF (Union pour la démocratie française), François Bayrou.

«La candidate socialiste, Ségolène Royal, première femme à pouvoir devenir présidente, qui a également su rallier autour de sa candidature plusieurs personnalités de la mouvance « républicaine », dont Taubira et Chevènement, a le problème inverse. Pour gagner, elle entend courtiser le vote de ceux et de celles qui pourraient choisir Sarkozy. En même temps, il s’agit pour le Parti socialiste (PS) de limiter les candidatures à la gauche de sa candidate afin d’assurer son passage au deuxième tour (…). On peut lire l’article complet:
«Faut-il bâillonner la « gauche de la gauche »?»

De son côté, dans une «Lettre aux présidentiables de 2007», l’association SOS-SEXISME interpelle les candidats sur les droits des femmes et sur la laïcité. «Vous êtes candidat-e à l’élection à la fonction présidentielle et votre engagement personnel doit vous conduire à sauvegarder nos acquis, améliorer le bien-être des populations vivant sur notre territoire et faire rayonner la pensée française dans le monde. Dans la Constitution de notre pays figurent le principe de laïcité et celui d’égalité entre les hommes et les femmes».

Sur le thème des femmes en politique, une chroniqueure politique québécoise commente les candidatures de Ségolène Royal et de Hillary Clinton, en rappelant la défaite de la Québécoise Pauline Marois qui aspirait à diriger son parti (le Parti québécois dont le chef a rencontré récemment Ségolène Royal). «Les femmes dérangent», écrit la chroniqueure Lise Payette: «Les politiciens du monde entier, qui ont toujours été par définition des hommes, s’énervent le poil des jambes chaque fois qu’une femme manifeste son intention de prendre enfin SA place dans le dernier véritable bastion masculin. Ça hurle, ça magouille, ça frappe fort.»

Regards de Femmes a réalisé, avec le soutien de l’Etat en région, du Conseil régional Rhône-Alpes, du Grand Lyon et de la ville de Vaulx-en-Velin, un DVD et un livret d’accompagnement: « Les 10 mots qui font la France. Comprendre la citoyenneté pour vivre ensemble dans la République »: «Liberté, Egalité, Fraternité, Lois républicaines, Souveraineté nationale, République une et indivisible, Laïcité, Neutralité de l’Etat, Parité. Citoyenneté. Lire. Je signale aussi la parution, à la fin de 2006, d’un livre de Jacqueline Phélip qui a déjà fait beaucoup jaser, «Le Livre noir de la garde partagée». À mentionner aussi un colloque international sur la laïcité qui aura lieu, les 10 et 11 février prochain, à l’Hôtel de ville de Montreuil.

Ailleurs dans le monde

Un saut en Afrique où on a considéré, en marge du Forum social mondial 2007, que «Sans les femmes, un autre monde n’est pas possible». En outre, les femmes africaines sont devenues les nombreuses victimes du VIH/SIDA sur leur continent parce que prises «dans le piège de la pauvreté et des maladies» (Lire l’article). Cette pauvreté est souvent liée à une éducation limitée. Au Canada, un groupe s’est donné pour mission de soutenir l’éducation des filles en Afrique. Du côté de l’Afghanistan, la situation a à peine changé pour les filles, mais un projet de bibliothèque, qui sera réalisé par un groupe français et un groupe canadien, pourrait contribuer à changer les choses, du moins la ville de Farah.

Pour terminer, au Canada, certains parlementaires ont exprimé une bizarre conception de la prostitution dans un rapport qu’une analyste commente en ayant l’impression de revenir d’un «Voyage en Absurdie»… Il ne faut certes pas compter sur eux pour combattre le trafic sexuel dont de nombreuses femmes sont victimes dans le monde. L’Agence de presse IRIN rapportait, il y a quelques mois, que les femmes irakiennes, déjà déchirées par la guerre, étaient la cible des trafiquants du sexe. «Bien que des statistiques fiables soient difficiles à obtenir, l’Organisation pour la Liberté des femmes estime que près de 3500 Irakiennes sont manquantes depuis le début de l’invasion conduite par les États-Unis, en 2003, et qu’il y a un grand risque que beaucoup aient été vendues pour le « travail sexuel ». Elle prétend que 25% de ces femmes dont beaucoup ignoraient leur destin ont été envoyées à l’étranger pour le trafic, depuis le début de 2006.» Et l’étranger, ce peut être la Syrie comme le Canada, car ce dernier est une plaque tournante du trafic sexuel. On peut en apprendre davantage sur le rapport parlementaire en lisant l’article intégral.

S’il vous reste un peu de temps, la page d’accueil et le Plan de Sisyphe vous proposent d’autres lectures intéressantes.

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