Le Japon amorce dans les années 1960/1970 une profonde réforme de sa structure hydrologique commerciale au nom de l’approvisionnement, de l’énergie et de la protection civile. La politique développementiste industrielle des barrages affectera les régions plongées dans le chaos psychologique, la précarité et la désespérance civile. Une génération disparaîtra emportée par le tsunami de béton qui envahira les rivières et les sources du Japon stérilisant la vie paysanne affaiblie par l’exode ininterrompu des populations vers les villes… Rien ne justifiait, en fait, humainement, économiquement ou environnementalement, un tel bouleversement.?
Tokyo tirera sans ménagement les ficelles de la république clientéliste et bananière. La corruption et l’endettement se répandront, pandémiques, dans toutes les préfectures. La catastrophe sera particulièrement sensible à Mito, Ibaraki. Les préfets tomberont les uns après les autres nourrissant les traumatismes, la colère et la fracture sociale, le divorce entre les villes arrogantes et le monde rural discriminé. ?
Shigeru Kobayashi, jeune fonctionnaire municipal à l’époque et l’un des leaders du mouvement paysan anti-barrage d’Ogawa, affrontera un désert de sel pendant plus de trente années.?Dans cet entretien il nous donnera également son opinion sur l’éthique en économie et en politique, le néolibéralisme, la dérégulation économique, la Constitution du Japon.

Shigeru Kabayashi abordera en conclusion le rôle de la démocratie politique, la révolution, la conception philosophique de l’histoire, l’engagement politique de l’historien, le Parti communiste japonais…?
Nous présenterons également, très brièvement, son dernier ouvrage d’histoire : « Sous le drapeau, le secours des tous les peuples », ouvrage consacré à la révolte paysanne de Osé de 1876 (aujourd’hui « quartier » ou « lieu-dit » d’Ogawa, Hitachiomiya City), haut lieu de la résistance contre l’impôt foncier du ministre de l’intérieur Okubo Toshimichi du gouvernement de Sanjo Sanetomi sous le règne de l’empereur Meiji…?
L’entretien repose dans sa globalité sur une belle traduction orale de l’ouvrage de Shigeru Kobayashi « L’histoire du barrage illusoire » de Mami Yoshikawa, interprète. ?Les débats avec Shigeru Kobayashi se dérouleront consécutivement à la traduction durant un mois et demi. Chaque séance d’oralité avec l’historien se déroulera dans son modeste bungalow situé sur une route de campagne, le long de la tumultueuse Ogawa aux pieds d’une colline et de grands arbres, près du petit pont de Hongo, quartier du village d’Ogawa et durera entre trois heures pour la plus courte et près de sept heures trente pour la plus longue. ?Travail de patience, donc, de mesure, de passion également, que reflètera, je l’espère, cette brêve exploration du caractère et de l’oeuvre d’un historien-paysan en Ibaraki, brêve exploration d’un combat civil et politique non violent, d’une région, de quelques villages et de quartiers ruraux sauvés des eaux, d’une tradition, celle de la lutte antibarrage au Japon, vivante, très vivante et à laquelle nous dédions ce travail historique de mémoire et d’action.

Compte tenu de la longueur de l’entretien sur trois parties augmentées de photos, de documents web, de notes et pour éviter tout effet d’écrasement du texte (toutes mes excuses aux camarades qui auront subi l’effet sur d’autres sites), je vous propose de poursuivre cette modeste exploration sur le site origine linked222, adresse ci-dessous, merci à tous, Christian Pose.

Partie 1 http://linked222.free.fr/cp/hors_les_lignes/forum2_ogawa_dam_fr.html
Partie 2 http://linked222.free.fr/cp/hors_les_lignes/forum2_ogawa_dam2_fr.html
Partie 3 http://linked222.free.fr/cp/hors_les_lignes/forum2_ogawa_dam3_fr.html??