Ce mercredi 24 janvier, les étudiants rassemblés devant la direction de Nanterre pour réclamer justice dans l’affaire de Naïma, ont investi, par la suite, les locaux du syndicat Unef pour exiger des comptes et dénoncer la participation pleine et entière de ce syndicat à la répression mise en place par l’institution pour pacifier les campus de France.

Naïma, militante de l’AGEN (Association Générale des Etudiants de Nanterre) a été condamnée à une exclusion à deux ans fermes par le conseil de discipline de Nanterre le 11 janvier 2007.

Cette sanction a été prononcée suite à deux procédures initiées l’une par l’Unef et l’autre par la direction de l’Université de Nanterre. L’une pour « violences volontaires », l’autre pour un « certificat litigieux ». Dans les deux cas il s’agit de prétextes bidon à partir desquels la direction et l’Unef ont voulu régler leurs comptes à l’AGEN grâce à une instance qu’ils contrôlent. Pourtant, à travers ce cas c’est l’intégrité de tout le mouvement étudiant qui est touchée.

Nos procureurs n’ont jamais caché qu’ils souhaitaient au plus haut point voir condamner Naïma, militante trop véhémente à leur goût, et, par là même mettre des bâtons dans les roues au syndicalisme de combat qui dénonce sans relâche le syndicalisme de cogestion. La condamnation de Naïma relève du délit de faciès syndical.

Il faut noter que le conseil de discipline qui a condamné Naïma était composé de huit membres du Conseil d’Administration, quatre enseignants et quatre étudiants : Jeanine Revel (professeur de droit), Eric Phelipeau (enseignant de sciences politiques), Guiseppe Garguilo (professeur de langues) Jacky Barreau (professeur à l’IUT). Jean Gireaud (Unef), Laurent Bala (Unef), Katia Vasquez (Unef) et Stéphane Blémus (UEJF).

L’Unef a sollicité la saisine du conseil de discipline pour une affaire que le commissariat avait jugé sans intérêt et sans suite. Sans son concours aucune exclusion n’aurait été prononcée.

L’Unef, du bureau national à sa section locale, a préparé, activé puis défendu comme une victoire l’exclusion de Naïma. On se délecte des plaisirs que l’on mérite. Les petits bureaucrates embourgeoisés, qui visent une ascension sociale sur le dos des étudiants, sont satisfaits d’avoir briser l’avenir de Naïma. A les suivre, collaborer avec la direction serait une vertu syndicale. Ce qui est indigne devient pour les unefistes un article de gloire. L’Unef-PS remplit son rôle de mouchard et de gendarme du monde étudiant, rôle qu’elle endosse après celui de fossoyeur des luttes.

L’Unef matérialise une vieille revendication de la droite sur les universités : la répression des expressions de lutte. Chacun sait que le mot d’ordre central de cette droite a toujours été de chasser « les agitateurs gauchistes » des facs. Sans surprise et dans la même veine, l’un des objectifs du CLS (Contrat local de sécurité), appliqué avec un zèle particulier sur notre université, vise à se prémunir des « remises en cause destabilisatrices de l’autorité ». L’objectif général est bien la pacification des campus, et pour cela, on commence par attaquer le terreau militant.

Nous n’accepterons jamais les actes abjects de la police syndicale. La colère doit se manifester pour refuser net la sale besogne effectuée par l’Unef. Il faut la démasquer ! Que les traîtres du syndicalisme et leurs commanditaires sachent bien que nous ne laisserons pas passer.

Exigeons la réintégration de Naïma !

Démasquons ceux qui l’ont condamné et qui criminalisent les militants !

Vive le syndicalisme de combat, voix de résistance sur les campus !

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