déclaration de la CGT, le 18/12/2006

Refus de soins à l’égard de patients bénéficiaires de la CMU (Couverture Maladie universelle) et de l’AME (Aide Médicale d’Etat)
De l’indignation à l’action

La confédération Cgt, ses organisations du champ de la santé et du social, ses conseillers au sein de la Sécurité sociale, dénoncent depuis des années les pratiques indignes de certains professionnels de santé à l’égard des plus démunis d’entre nous.

Leurs méthodes de sélection sont condamnables et doivent être sanctionnées avec la plus grande fermeté.

Le ministère de la Santé et de la Sécurité sociale, la CNAMTS ont les moyens d’agir sans attendre. Ils peuvent s’appuyer sur les différentes études récentes qui mettent en évidence qu’une proportion élevée de médecins généralistes et spécialistes refuse de soigner des patients bénéficiaires de la CMU et de l’AME.

Le Conseil National de Lutte contre l’Exclusion exprime également sa vive inquiétude face à cette situation intolérable, caractéristique d’une pratique de sélection des patients contraire à la déontologie médicale.

Cette dramatique situation que certains semblent découvrir est à rapprocher de l’explosion des dépassements d’honoraires, de la mise en place du parcours de soins qui complexifient l’accès aux soins et du manque criant de professionnels de santé dans certains territoires.

Elle favorise l’exclusion d’une population toujours plus importante de l’accès aux soins. La condamnation des médecins fautifs est un acte important.

Cependant, l’ampleur des inégalités dans l’accès aux soins et à la santé, nécessite des actions d’un tout autre niveau, la remise en cause du secteur à honoraires libres et du parcours de soins à géométrie variable.

La Cgt reste mobilisée pour défendre le droit de toutes et tous à la santé.

Elle propose une évaluation de la réforme de 2004, de ses effets qui aggravent des situations d’inégalité et d’exclusion.

18 décembre 2006
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remarque personnelle

: il faut également dénoncer les dépassements d’honoraires systématiques, les facturations abusives, les déremboursements massifs, la chasse aux arrêts maladie, la chasse aux accidents de travail.

La privatisation rampante de la Sécu est en marche forcée. Ceux qui sont juste au dessus du plafond CMU ne peuvent même plus obtenir de secours des fonds sociaux des CPAM : il sont fondu comme neige au soleil.

Les différentes mesures de soit-disant « aide à la mutuelle » sont une véritable escroquerie ! C’est livrer la Sécu au privé, aux assureurs !
_ Les mutuelles perdent leur esprit mutualiste : elles sélectionnent leur « clientèle » en fonction de l’âge, pratiquent des taux de couverture différents. Seuls les plus aisés peuvent se soigner correctement.

Certains salariés sont couverts pour la complémentaire par la « prévoyance » de leur entreprise : ils oublient souvent qu’ils ne seront plus couverts dès qu’ils seront retraités ou qu’ils seront virés.

La Sécu se délite : la grande conquête ouvrière de 1945 prévue par le programme du Conseil National de la Résistance a été crée par Amboise Croizat, militant CGT, ministre Communiste.

Elle part en quenouille !

Certains y ont intérêt

: le patronat, bien évidemment, mais aussi les « mutuelles », pour qui la Santé est un « marché »… sans oublier certains syndicats, pour qui le paritarisme est … un fromage

N’oublions pas que les mutuelles étaient opposées à la création de la Sécu universelle en 1945, de même des syndicats, tel la CFTC, qui les gérait avec le Patronat.

N’oublions pas que la Sécu, à l’origine, était gérée par des administrateurs salariés élus

( 75% des administrateurs, et la CGT était majoritaire jusqu’aux ordonnances de 1967). Aujourd’hui, les administrateurs salariés sont désignés par les confédérations, et de plus sont minoritaires. C’est inadmissible ! On nous a volé la Sécu !

Exigeons la fin du paritarisme ! Exigeons l’élection des administrateurs salariés par TOUS les salariés (les chômeurs sont des salariés… privés d’emploi) !
Un riche se fout complètement de l’Assurance Maladie : il aura toujours les moyens de se payer les meilleurs spécialistes, les meilleurs hôpitaux, les meilleurs médicaments.
Notre Santé n’est pas une Marchandise

Patrice Bardet, salarié de la Sécu, militant CGT