Lettre de Tarassio Zadorozni depuis la prison de Korydalos a Athènes

Tarassio Zadorozni
Aile C de la Prison de Korydalos

Incarcéré derrière les grilles et le ciment, pris otage depuis six mois et demi dans la prison de Korydalos, je m¢aperçois qu¢ils ont réussi à emprisonner que mon corps. Tout ce qui est vrai et libre, je l¢ai gardé intact.
Je me suis pris otage de l¢Etat parce que j¢ai décidé à participer dans une manif de protestation, parce que le système recherchait la victime expiatoire afin de donner l¢image du contrôle et de l’administration de justice. La pourriture du système s’est rendue évidente après les témoignages inexacts et contradictoires des flics qui ont été obligés de les modifier quand ils ont dû se présenter devant la responsable de l¢enquête. Certes, ces modifications ainsi que d’autres prétextes inventés par la dernière n¢ont eu d¢autre intention que de retarder mon affaire et d¢obliger la commission semestrielle à prolonger mon incarcération. D’ailleurs, puisque il n’y a pas des éléments qui puissent prouver ma culpabilité, comment on pourrait rendre une décision solide, sinon par la manipulation et l¢altération des faits.
Sans issue envisageable devant tous les choix possibles, ayant marre de cette injustice qui se poursuit contre moi, je continue ma lutte avec tous les moyens qui me restent.
S’ils croient qu¢en me emprisonnant ils vont vaincre ma passion pour la liberté, ils se sont trompés. Dans un effort de renforcer les contradictions de ce système décadent et de démontrer son caractère totalitaire, j¢ai décide à ne plus leur donner le droit de dominer mon corps. Puisque c¢est la seule chose qu’ils possèdent, je vais l’utiliser comme une forme de lutte contre eux dans le but de me libérer.
Ainsi je commence une grève de la faim à partir 29 Novembre et je demande ma libération immédiate et inconditionnée de moi même et de mes co-détenus, nous acquittant des toutes les accusations et bouclant l’affaire. Je ne vais pas les laisser à utiliser la liberté comme un outil à leurs jeux juridiques et politiques. Par contre, ma lutte sera dure et j¢aurai besoin de la solidarité des gens qui se trouvent en dehors des murs et qui sont intéressés à soutenir ma cause.
Les consciences ne peuvent pas être subjuguées, ni incarcérées, ni guidées.

Lettre de Gerasimos Kyriakopoulos depuis la prison de Korydalos a Athènes

e m’appelle Gerasimos Kyriakopoulos. Je suis en détention préventive dans la prison de Korydalos, accusé pour les incidents du 6 mai au 4ème Forum Européen.

En bref concernant mon affaire :
Dans l’après-midi du 6 mai au quartier d’Athènes, Thission, où il n¢y a eu aucun incident, six membres des M.A.T. (les CRS grecs) ont procédé à six arrestations à l’aveuglette et totalement injustifiées dont la mienne. Puisqu¢ils m’avaient arrêté sans que j¢aie rien fait, j¢ai pensé qu’il s¢agissait simplement d’un simple contrôle, étant donné l’ambiance qui régnait ce jour-là. Pourtant, comme vous pouvez le comprendre puisque je vous écris cette lettre, ce ne fut pas le cas.
Puisque après m¢avoir amené au commissariat central, sans preuve et sans aucun élément, les policiers m¢ont demandé de signer un procès verbal qui contenait un nombre important d¢accusations erronées. Et afin de pouvoir étayer ces accusations, ils mentionnent, dans les six procès verbaux identiques, que les arrestations n¢ont pas eu lieu à Thission, mais à la place de Monastiraki, là où les incidents s¢étaient déroulés, nous désignant comme la bande qui les avait agressé.
Ainsi, sans aucun élément réel, au cours de l’instruction, de très graves accusations m¢ont été attribuées comme celles des tentatives d¢homicide, de détention de 50 bombes explosives et alors que je présentais toutes les garanties pour me mettre à la disposition de la justice et que je n¢ai eu jusqu¢à ce jour aucun problème avec la police et la justice ni aucune condamnation, ils ont ordonné ma détention préventive. Ainsi je me retrouve sans aucun élément de preuve réelle en détention préventive dans la prison de Korydalos, avec de très graves accusations à charge contre moi.
Ensuite, mes demandes de mise en liberté ont toutes été rejetées.
Après maintes réflexions je me demande comment je peux prouver mon innocence, moi, une simple personne – n¢ayant pour preuve que ma parole sur ce que j’ai vécu – contre six fausses accusations des policiers.
Evidemment, je ne peux pas.
Ainsi, étant désespéré et n¢ayant pas d¢autre moyen de faire face à ces fausses accusations et sachant que – étant donné les problèmes graves de santé que j¢ai (rupture de rein et de rate) – ce que je fais peux me coûter ma vie, je commence une grève de la faim, protestant contre les fausses accusations qui m¢ont été attribuées et demandant ma mise en liberté immédiate jusqu¢au jugement de mon affaire.

Gerasimos Kyriakopoulos

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