Un autre onze novembre.
Samedi 11 novembre à Tremblay une cinquantaine de personnes de divers horizons politiques (Indépendantistes, autonomistes…) se sont rassemblées afin de célébrer à leur façon le 11 novembre. Voici le texte qui a été lu par un militant culturel à cette occasion. Nous saluons cette initiative unitaire et salutaire et souhaitons que l’année prochaine de telles cérémonies alternatives se multiplient dans d’autres communes de Bretagne .

Pour Emgann-MGI: Gael Roblin

Le 11 novembre marque la fin des combats de la première guerre mondiale. Des millions d’hommes et de femmes y ont perdus la vie. C’est d’abord à eux dans leurs ensemble que nous voulions rendre hommage. Les marchands de canons quelque soit leur nationalités sont les responsables de cette guerre que des millions de paysans et d’ouvriers sont allés faire pour eux. Pour départager deux grandes puissances (la France et l’Allemagne et leurs alliés respectifs) alors en concurrence sur le plan de la conquête du monde et des colonies, les classes dirigeantes de ces états ont fait massacrer des millions de travailleurs dans une orgie de chauvinisme. Cette guerre n’avait rien d’une guerre de libération, aucun de ceux qui sont partis pour le front ne l’a fait pour défendre ses intérêts. Leurs intérêts, nos intérêts , prés de cent ans après ne sont pas ceux des fauteurs de guerre impérialistes*. Célébrer la fin des combats dans une débauche de tricolore, sans dire l’horreur de ces soldats pour la guerre, leur rejet de cette logique de massacre pour satisfaire les politiciens de Paris et Berlin c’est trahir leur souvenir. Ici en Bretagne la première guerre mondiale s’est traduite par la mort de prés de 200 000 Bretons. Ils ne sont pas morts POUR la France mais PAR la France, contrairement à ce que l’ont peut lire sur les monuments aux morts. Les envoyer au front c’était aussi un formidable moyen pour accélérer le processus d’assimilation du Peuple Breton dans l’état français. Ils étaient aux premiers rangs avec les soldats issus des autres colonies dont la vie ne valaient pas grand chose aux yeux de la clique militariste parisienne. Beaucoup d’entre eux ne comprenaient même pas les ordres qu’on leur donnait en français, à l’époque plus de un million de Bretons connaissaient leur langue nationale, aujourd’hui moins de 250 000…. Nous souhaitons terminer cette hommage breton, et antimilitariste par un clin d’œil malicieux et internationaliste à travers l’histoire aux déserteurs, insoumis, rebelles, mutins en tous genre qui refusèrent la logique de mort. A l’heure ou l’armée française à grand renfort de publicités essaye de recruter des jeunes Bretons pour aller guerroyer pour les capitalistes en Côte d’Ivoire, en Afghanistan, au Liban ou ailleurs nous souhaitons réaffirmer que les valeurs militaristes, racistes, colonialistes de cette institution ne sont pas les nôtres. L’Armée française n’a rien à faire en Bretagne.

Quand l’homme se veut tel il n’a qu’un devoir, l’insoumission !

Non à la guerre ! Nann d’ar Brezel !