Larzac 2003 – Meeting d’ouverture – CR

Le premier temps fort politique de ce week end a eu lieu Vendredi. Sur le plateau, un public ramoli par la chaleur mais attentif a écouté les différentes interventions. L’objectif de ce meeting était de présenter les enjeux de notre rassemblement. Premier orateur, première ovation pour le propriétaire des terrains sur lesquels nous avons posé nos tentes, chapiteau, etc…
Larzac 2003 – Meeting d’ouverture – CR

José motivé.

Puis José Bové, visiblement fatigué mais combatif, donne le ton : « Nous ne partirons pas d’ici sans avoir mis en place les actions à venir » (NDLR : toutes les citations ne sont pas faites au mot prés, pour cause de grosse chaleur sur la tête du rédacteur).

Puis il s’est lancé dans un rappel historique de la lutte de 1973 contre l’extension du camp militaire du Larzac, « la victoire du pot de terre contre le pot de fer », une centaine de familles de paysans contre l’armée française et un certain Michel Debré. Et un rappel fondamental de ce qui motive encore et toujours les paysans du Larzac, qui depuis sont de tous les combats : « Lorsqu’on a vécu une telle victoire, on a plus envie de s’arrêter ».

Lori Wallach, pédagogue.

Autre intervenante, même objectif : rappeler que le peuple doit décider. Lori Wallach (Public citizen), dans un rapide historique de la toute jeune OMC (créée en 1995) dénonce avant même ses effets dévastateurs, sa vocation à devenir une constitution mondiale, se substituant aux décisions démocratiques. Elle qualifie sa montée en force de « coup d’état au ralenti », « Trois technocrates se réunissent en secret, sans observateur extérieur et peuvent décider si une loi démocratique est un obstacle »… puis attaquer le pays en question, et lui demander d’abroger cette loi.
Elle rappelle que la première victime de l’OMC sous sa forme actuelle a été une loi indienne qui précisait que les semences ne pouvaient être brevetées. Un prélude à l’attaque menée contre le moratoire européen sur les OGM. Autre victime, le Mexique, ou on avait fixé un prix unique sur les tortillas de maïs, ceci pour empêcher les prix de monter et permettre à tous de se nourrir. « Obstacle technique au commerce », a décrété l’OMC. Et Lori de poursuivre : « Les transnationales décident quelles lois doivent tomber, puis utilisent l’OMC pour le faire, provocant des désastres démocratiques, paysans, environnementaux et dans les systèmes de santé ». Et puis de conclure : « Il faut s’en débarasser. On est à la croisée des chemins ou deux futurs sont possibles ».

Gustave Massiah, calme et déterminé.

« …les riches ne font pas l’histoire, ce sont les luttes qui font l’histoire. Une nouvelle période commence quand ceux qui sont en haut ne peuvent plus imposer leur point de vue à ceux qui sont en bas. Le monde est devenu insupportable …/… Les pauvretés sont liées aux discriminations. Il faut lutter contre les discriminations ». « L’arme de la dette est une arme de reconquête ». « Il faut inventer un nouveau monde si on veut contester l’ancien. …/… ce ne sont pas des propositions de gouvernement mais des propositions qui s’imposeront parce-qu’elles sont voulues par tous. »

Ont suivi une intervention de Yannick Jadot (Greenpeace), la lecture d’une lettre d’Azmi Bishara (député palestinien à la Knesset, retenu au pays par les événements des derniers jours).

Abdelaziz, du MIB. Banlieues / paysans, même combat !

(Tout d’abord une petite excuse à Abdelaziz dont je n’ai pas entendu le nom). Un trés bon rappel d’Abdelaziz : « 90 % des immigrés de première génération sont d’origine rurale et sont venu en france car il n’arrivaient plus à vivre de leur métier ». La surproductivité et l’ultralibéralisme sont en cause dans les détresses de bien des pays. Et elle continue à sévir dans les quartiers ou la destruction des services publics sont les émanations de l’OMC, et la BAC ses represantants.

Un petit tour par la Birmanie, une incitation à « ne plus aller chez total par hasard », quelques autres interventions, puis un avertissement de José Bové à la FNAC, qui a tenté, sans prévenir personne d’associer son image au rassemblement :  » Nous ne laisserons jamais aucune multinationale s’infiltrer dans notre mouvement, et si nous les identifions, nous les chasserons ».

Malgré la chaleur, un vent de contestation soufflait déjà sur le plateau, hier. Il nous raffraichit. Au boulot !

VinZ.