Un récent sondage montre la fin de l’anticléricalisme en France : 45% des Français refusent toute critique des religions, 5% sont pour qu’on puisse critiquer les religions de n’importe quelle forme, 48% sont qu’on puisse avoir un discours critique mais qu’il respecte les croyances de chacun, 2% ne se prononcent pas.

Il est désagréable de constater que 45% de la population refuse toute critique et donc toute réflexion.

Mais ont peut considérer que la fin de l’anticléricalisme (plus que 5% de la population) est une bonne chose. En effet, l’anticléricalisme avait pour cause le fait que les élites du clergé catholique étaient liées au pouvoir. Aujourd’hui les religions en France ont perdu ce pouvoir et la population a compris que la critique gratuite, bête et méchante des religions ne pouvait que faire du mal aux croyants de ces religions.
Act Up manifestant contre Delanoë avec pour slogan que Jean-Paul II avait tué des millions de personnes en déconseillant l’utilisation du préservatif est une ineptie, de la bêtise et d’une démagogie populiste.

L’extrême-gauche et les anarchistes dogmatiques n’ont pas encore compris ce changement, mais une évolution est en marche : la LDH, le MRAP ou Dieudonné sont des acteurs de ce changement et ont comprit qu’on devait respecter les croyances des gens ; au contraire, les croyants investis dans le social sont des alliés contre les « puissants ». Des néoanarchistes sont sur la même voie du respect, mais ils subissent la critique des dogmatiques. Dogmatiques dont certains des chefs peuvent être nommé également néoanarchistes par le fait qu’ils sont dans des luttes de pouvoir et utilisent leur pouvoir pour discréditer leurs opposants, les censurer pour « protéger » leur pré carré de fidèles.

L’extrême-gauche et les anars sont donc à une croisée des chemins :

– rester sur les dogmes du XIXè siècle

– rentrer dans un système de lutte politique mené par l’intimidation, les menaces sur ses propres camarades et la censure

– défricher une nouvelle voie, proche de la population, adapter au monde du XXIè siècle et apporter de nouvelles solutions aux problèmes économiques, religieux, politiques, ethniques, nationalistes.

La LDH et le MRAP ont eut une réaction appropriée et réfléchie face à l’affaire Robert Redeker. Si ces 2 mouvements condamnent les menaces dont est victime ce « philosophe », ils dénoncent les écrits de ce dernier, critique gratuite et infondée sur l’islam.
Et qui nous prouve que Redeker a subit des menaces, n’ont-elles pas été faites par lui-même pour se peopliser ?
Et s’il a bien été menacé, quoi de plus banal et normal ?
Quel politique, syndicaliste, artiste, acteur, chanteur, journaliste, présentateur TV n’a pas reçut des menaces bien plus grave ?
D’Arthur à Poivre d’Arvor en passant par Morandini, tous les personnages médiatiques reçoivent des menaces de mort bien plus grave quotidiennement.

Et de plus, n’importe quel personne banal de la société civile a parfois été menacé, suivit ou surveillé.

Cet homme aurait reçut des courriers et des mails (supposition du proviseur de son lycée), ces coordonnés auraient été disponible sur des sites internet islamistes, tous cela n’est qu’au conditionnel.

Et ce Redeker n’est-il pas prof ? Les profs reçoivent plus que les autres des menaces ou bien des accusations d’agressions sexuelles. En parle t-on ? Tous les établissements scolaires demandent à leurs profs d’éviter de se retrouver seul avec un ou une élève dans un endroit exigu. Tout et toute les profs ont dû à gérer dans leur carrière un ou une élève amoureux d’eux. Nombre d’entre eux sont sur liste rouge après avoir été victime d’appels d’élèves, amoureu(x)(ses) ou en colère.

Et ce type fait la une de la presse pour un mail !
Tous les ans, de nombreux profs sont soupçonnés par la police pour des braquages ou des délits de fuite, des élèves ayant copiés leurs plaques d’immatriculation, en parle t-on ?

Cette histoire est montée en épingle par le milieu politico-médiatico-intellectuel parisien, comme dans l’affaire Ilan Halimi, comme dans les affabulations d’agressions antisémites pour stigmatiser une catégorie de la population et crier qu’il y a une fatwa déclaré contre un intellectuel. __ils ne savent même pas ce qu’est une fatwa pour écrire des phrases de ce genre__

Si on ne peut encore parler de chocs des civilisations et de guerres religions à l’heure actuelle, les attaques non argumentées d’ « intellectuels » occidentaux ou de Benoit XVI contre l’islam vont rendre cette perspective inéluctable. Jusqu’à aujourd’hui les islamistes utilisaient la religion comme une arme politique, ce qui est condamnable, mais la majorité de ces mouvements pouvaient s’allier avec des athées ou des chrétiens en fonction des circonstances (Hamas, Hezbollah, Iran, Soudan, Tchétchènes…), seul al qaida était dans une logique de rupture totale (et encore certains de ses dirigeants les plus importants sont dans la logique d’alliance de circonstances). En faite il pratiquait le grand jeu mondial des alliances réversibles et des chantages.
Mais les occidentaux vont créer par leurs attaques verbales un affrontement entre dogmes, indépendant de la politique et donc bien plus dangereux. Si en 2006, quasiment aucun conflit ayant un aspect religieux est véritablement une guerre de religion, 2007 pourrait être un tournant.

Et malheureusement, il apparait que l’ultragauche n’est pas prête à comprendre cette donne.