Les fraises de la colère
Vendredi 16, j’entartai notre présidente de région et candidate PS à la présidence de la République Ségolène Royal.
Cet acte je tiens à le préciser de manière anecdotique a été spontané même si les raisons qui m ont conduit à l’accomplir sont profondes et persistent en dépis de ses répercussions fort peu heureuses.
Tout d’abord je tiens à dire que je compte jusqu’à présent néanmoins parmi l’électorat socialiste, ce qui m’a conduit en l’occurence à voter pour la dame au deuxième tour des régionales, après avoir combattu Raffarin -on s’en doute.
Le fraisier doit etre compris comme un complément de bulletin de vote, un retour ou une précision, il a ainsi je le souhaite rafraichi la figure sévère de la nouvelle tenante du « famille, ordre, sécurité et Tony Blair » .
Comme beaucoup semble t’il je vote (et voterai qui sait ? « socialiste » aux prochaines élections) la mort dans l’âme (comme il a été question de voter Chirac aux dernières présidentielles, pour éviter le pire en somme).
Voici comment la réalité politicienne m’apparait : nous avons une vraie droite à la cohérence historique et de propos, parfois brutale et choquante et « qui s’assume ». L’extreme droite est relativement semblable pour ce qui est de joindre les actes et les propos à sa situation dans l’échiquier politique. En revanche nous avons des socialistes, des communistes (et/ou révolutionnaires) qui n’en sont pas …
Complexée, sourde, hypocrite et démagogue dans sa globalité, la gauche plurielle est portée par un électorat qui tend à sombrer dans la déprime et la désillusion . Et je suis de cet électorat désabusé qui prend aux mots le slogan de « démocratie participative ».
L’entartage est à ce titre une opération qui demande des comptes à la caste politicienne et la désacralise ou s’efforce d’etre perçu comme tel.
On m’a vilipendé, brutalisé et enfin enfermé une vingtaine d’heures durant en faignant de nier cela … et en ramenant cette expression citoyenne symbolique et humouristique à de la « lâcheté », une « agression », et autres masques mensongers et arrogants (peut etre est-ce là aussi que tombent les masques).
J’adresse pour conclure le message suivant à la gauche plurielle que Ségolène Royal représente le plus dans sa tartufferie :
Fiez vous à votre orgueuil, continuez à stigmatiser les « gauchistes », « radicaux », « casseurs », « banlieusards », « inadaptés », , »anarchistes », « minorités », « marginaux », et autres « populistes » (qui sont pourtant votre « peuple » lorsqu’il s’agit de secouer le trone des Juppé, Raffarin et autres de Villepin) le retour de tarte à la crème n’en sera que plus abondant, ou bien oubliez votre caviar, vos mondanités et vos écharpes tricolores hiératiques, alors, tendez l’oreille (ce que la moindre décence eut exigée suite au dernier référendum) vous verrez que la déchéance n’est pas inexorable en ces temps de « tout sécuritaire », « immigration choisie », et précarisation globale. Nombreux encore sont les crédules qui comme moi sont capables par pragmatisme de vous suivre mais déja nombreux aussi sont celles et ceux qui ne jouent plus le jeu et pour ainsi dire « c’est bien fait » !
A mes concitoyennes et concitoyens habité.e.s par un sentiment analogue j’adresse une solidarité sans faille dans le terrorisme patissier.
Et dédicace à Noel Godin que je ne connais pas.

Jonathan Joly, le 17 juin 2006 à la Rochelle.

Ps : 13 euro c’est la somme que m’a couté le fraisier colérique, et qui correspond à un salaire journalier en tant qu’agent d’interclasse dans la cité « socialiste » prostituée.