Thessalonique 30 Mai 2006 | par Aris Oikonomou

Ce Mercredi 24 Mai encore une faculté s’est ajoutée à longue liste des occupations, celle de Médecine de l’Université Aristotélique (une des deux université de Thessalonique). Suite a un débat plutôt chaud, entre les divers groupes politiques de la faculté, qui durée 4 heures l’Assemblée Générale de médecine a basculé dans le camp de la contestation. Le mot d’ordre principal est : « non àla loi-cadre » proposée par le « Ministère de l’Education et des Religions ».

Cette nouvelle loi-cadre (proposition par une commission d’experts en vue de devenir une loi ce Juillet et rentrer en vigueur dès Septembre) propose la modernisation du système de l’enseignement supérieur grecque. A savoir :

L’introduction du syllabus/livre de référence payant. Aujourd’hui en Grèce l’Enseignement (Primaire, Secondaire, Tertiaire/Supérieure) est gratuit et public. Ceci est un droit assuré dans la Constitution grecque (article 16). Ni minerval, ni livre, ni syllabus sont payants. Selon la loi cadre, ceci est un mode distribution dépassé qui encourage la stagnation et le monopole. Selon cette proposition il faudrait avoir un choix des livres payants.
Les AG des étudiant sont collectivement contre cette proposition. Certains syndicats étudiants soulèvent le fait qu’effectivement il y a une stagnation et la nécessite du renouvellement des manuels, mais disent clairement que cela ne passe pas par une introduction des manuels payants.
La reconsidération de « l’asile académique ». Aujourd’hui l’asile assure la liberté d’expression et de circulation d’idées dans tous les lieux académiques. Ainsi la police ne peut aujourd’hui entrer dans les lieux académiques que dans des cas extrêmes (accord unanime d’une Commission d’Asile). La loi cadre propose la création d’une Commission des Recteurs qui décidera sur base d’une majorité de 2/3 de lever ou pas l’asile. La loi cadre justifie cette proposition en disant qu’aujourd’hui il y a des abus et que l’asile fait appel a des époques du passée (dictature) ou la liberté dans les universités ne pouvait être assurée que par l’asile.
Les AG voient ici un danger démocratique et une potentielle limitation de leur pouvoir de contester les politiques au sein de leur établissement.
Limitation des possibilités de doubler 2 ou 3 fois, selon la faculté. Aujourd’hui les étudiants en Grèce peuvent rester aux études le temps qui est nécessaire pour passer leurs examens. Ainsi nous avons les phénomènes des « étudiants éternels ». Toutefois selon les Service Statistique Nationale, 60% des étudiants doivent travailler à côte de leurs études parce que leurs parents ne peuvent pas assurer leurs dépenses de base. Ceci explique pourquoi beaucoup d’étudiants prennent plus de temps aux études. D’ailleurs le système d’éducation a était fait ainsi pour répondre à ce phénomène. Selon la loi-cadre, ces étudiants sont des fainéants et coûtent trop à l’Etat. Pour cela il ne faut pas donner des opportunités illimitées pour doubler une année et un cours. Les étudiants ne pourront faire que 2 ou 3 ans de plus, après cela c’est l’exclusion. Pour les étudiants qui travaillent des bourses sont proposées mais contre 40 heures de travaille par mois au sein de l’Université (dans la bibliothèque ou ailleurs).
Les AG nationalement sont contre. Selon elles : les « étudiants éternels » ne coûtent rien a l’Etat puisqu’ils ne participent plus a des cours, ne reçoivent pas plus de livres de ces qu’ils sont censés recevoir et ne prennent pas la place de quelqu’un d’autre. Par ailleurs, ils voient dans cette proposition une manière de faire de la sélection sociale de «ceux qui sont faits et ceux qui ne sont pas faits» pour les études. En ce qui est des bourses, ils sont pour mais pas contre de l’emploi. Et moins pour de l’emploi étudiant qui risque de mettre en concurrence des étudiants-boursiers et des travailleurs.
La révision du budget des Universités. Ainsi celles-ci doivent, d’une part, à l’avance faire des contrats de 4 ans (par opposition au financement directe qui est le système actuel) avec les Ministres des Affaire Economiques et, d’autre part, elles doivent chercher des compléments budgétaires, du sponsoring. Donc des fonds privées.
Les AG se disent résolument pour l’Enseignement Gratuit et Public et donc contre toute proposition des collaboration avec le privé. D’ailleurs, selon la PKS il faudrait une compensation mais par une hausse dans le budget de l’Enseignement pour atteindre de 15% du budget national.
L’introduction des Managers dans chaque faculté. Selon la loi-cadre le chaos bureaucratique des Universités en Grèce doit être solutionné. Ainsi il propose l’introduction d’un Gestionnaire dans chaque secteur et direction de l’Université.
Les AG sont contre parce que cela introduit la conception de l’enseignement business. A savoir de l’institution qui commerciale qui doit être gérée de la même manière qu’une entreprise.
Au delà du mot d’ordre principale (rejet de la loi cadre), nous voyons aussi des revendications et des propositions dans les Assemblée Générales qui dépasse la loi-cadre. Ceci dépend des facultés et les force politiques en jeu au sein des ces facultés Le plus fréquentes :

Non a l’évaluation des établissements et des diplômes et le ranking. Ceci brise unité des Universités et de l’Enseignement grecs et introduit la concurrence des facultés, des diplômes, les diplômés, des chercheurs pour des fonds, reconnaissance, statut…. De plus via introduction des ECTS cela brise l’unité des diplômes en créant un système à la carte et en renforçant l’inégalité a la sortie des études.
Non a la révision de la Article 16 de la Constitution grecque. Non aux Universités Non gouvernemental. Cet Article assure le caractère Gratuit et Public de l’Enseignement en tant que bien National. Sa révision est proposée en vue de légaliser la création d’institutions d’Enseignement Supérieur non-gouvernementales (ils ne veulent pas dire Privé)
Non à la création des Institut de l’Enseignement Continu (enseignement tout au lon de la vie). Ce serait des instituts avec un fonctionnement flexible (en soirée, les week end), avec un minerval, et donnant des ECTS avec lesquelles le travailleur pourra remplir (supplément de diplôme) son CV de sorte a ne pas être viré.
Suite à la décision de l’occupation s’est organisée un Groupe de Coordination de l’Occupation. Ce groupe est charge de exécuter les decisions de l’AG jusque a la prochaine AG. Il est ouvert, se réunit tous les jours et gère le quotidien de l’occupation (organisation des activités, liens avec les autres AGs …).

La décision de l’AG du 24/06 en Médecine est la suivante : Occupation de la faculté jusqu’au Lundi 29/06 ou nouvelle AG aura lieu pour voir si l’occupation continue et avec quelles revendications. Donc to be continued.

http://chengetheworld.org/fr/index.php

http://www.chengetheworld.org/fr/index.php?op=action&noAction=1&typeInfo=article&pid=1675