PAS DE PRISON POUR MINEUR-E-S, PAS DE MINEUR-E-S EN PRISON

Votée dans la foulée d’une campagne sécuritaire sans précédent où les
mineurs délinquants ont été désignés comme la nouvelle classe
dangereuse, la loi Perben du 9 septembre 2002 crée un nouveau type
d’établissement pénitentiaire : les établissements pénitentiaires pour
mineurs (EPM).
Le ministère de la Justice parle d’un concept nouveau alors qu’il
s’agit d’une régression profonde. Depuis le XIXe siècle jusqu’en 1945,
les prisons pour enfants ont existé et les dernières structures
pénitentiaires pour mineurs ont fermé dans les années 70.

Dans le contexte sécuritaire actuel, les politiques sont prêts à
dégager d’énormes moyens humains et matériels – 90 millions d’euros –
au service de l’enfermement des jeunes, autant de moyens qui n’iront
pas aux services qui mettent en œuvre les réponses éducatives.
Dans un premier temps 7 EPM sont prévus sur toute la France : Chauconin
(Meaux), Marseille, Meyzieu (Lyon), Orvault (Nantes), Porcheville
(Mantes la Jolie), Quiévrechain (Valenciennes) et Lavaur (Tarn). Ce
seront ainsi 420 nouvelles places de détention qui seront créées au
moment où le gouvernement prétend baisser l’incarcération des
mineur-e-s.

Ces contradictions révèlent le véritable choix qui est opéré, celui de
l’enfermement des jeunes dans des lieux où « enfin » on pourrait les «
éduquer » et les « réinsérer ». C’est la même logique qui conduit à
promouvoir les centres éducatifs fermés, à privilégier le travail des
éducateurs/éducatrices de la jeunesse à l’intérieur des prisons plutôt
qu’à l’extérieur, et à créer de nouvelles peines etc.). C’est une
imposture car, sauf à vouloir soumettre ou redresser, l’éducation ne
peut être contrainte.

A Orvault, le chantier de la ZAC (zone d’aménagement concerté) qui
entoure l’EPM a commencé. Fin février, des individu-e-s ont occupé des
arbres sur le chantier pendant plusieurs jours pour retarder la
construction de la prison qui doit être achevée en septembre 2007 pour
commencer à fonctionner en février 2008 (cf. communiqué du collectif
ci-dessous).

Parce que nous n’acceptons pas l’éducation sous la contrainte, nous
refusons l’enfermement des mineur-e-s.

Le collectif contre l’établissement pénitentiaire pour mineurs
d’Orvault vous invite aux initiatives suivantes :

*** Samedi 25 mars 2006 – 14 h 30
Manifestation : départ du Palais de justice
Quai François-Mitterrand

*** Lundi 27 mars 2006 – 20 h 30
Réunion publique du collectif anti-EPM
Local de la FSU – Maison des syndicats (8, place de la Gare de l’Etat)

———————————-

LA VIE NE S’APPREND PAS EN PRISON

Le collectif anti-EPM soutient les actions non-violentes menées par
celles et ceux qui comme lui sont opposé-e-s à la création de prisons
pour mineur-e-s. Le collectif anti-EPM rappelle qu’il s’oppose à
l’enfermement des mineur-e-s et à l’éducation sous la contrainte. Il
dénonce les moyens énormes consacrés à cette politique d’enfermement au
détriment de la prévention, la multiplication sans précédent des
mesures sécuritaires et la pénalisation de la jeunesse désignée comme
une nouvelle classe dangereuse. Le collectif anti-EPM appelle à
multiplier les actions contre la construction de la prison pour
mineur-e-s à Orvault et ailleurs.

Le collectif anti-EPM d’Orvault est soutenu par : la FSU 44, l’Union
syndicale solidaire 44 (Sud santé sociaux), le Syndicat des avocats de
France, la Ligue des droits de l’Homme, la LCR, le MRAP, le
Gasprom-Asti, le Collectif action sociale, le Collectif contre les
dérives sécuritaires, AC Cun, AC Nantes, OCL Nantes…

Communiqué du Collectif anti-EPM 44, 27 février 2006

———————————-

[ contact du collectif anti-EPM : antiepm44(a)no-log.org ]